Zeder
Autres titres: Zeder les voix de l'au delà
Real: Pupi Avati
Année: 1983
Origine: Italie
Genre: Fantastique
Durée: 95mn
Acteurs: Gabriele Lavia, Anne Canovas, Paola Tanziani, Cesare Barbetta, Bob Tonelli, Ferdinando Orlando, Enea Ferrari, John Stacy, Alex Partexano, Marcello Tusco, Aldo Sassi, Veronica Morricone, Enrico Ardizzone, Maria Teresa Tofano, Andrea Montuschi, Adolfo Belletti, Paolo Bacchini, Pina Borione, Imelde Marani...
Résumé: Un tout aussi mystérieux que diabolique scientifique, Paul Zeder, aurait trouvé quelque part sur terre d'étranges zones nommées Zones K où la mort n'existerait pas. Quiconque y est enterré reviendrait ainsi à la vie. Un journaliste, Stefano, et une jeune femme vont enquêter sur les travaux de Zeder et tenter de trouver ces fameuses zones. Un effrayant voyage aux confins de la peur commence alors pour eux...
Sept ans aprés La maison aux fenêtres qui rient, pièce maîtresse d'une carrière bien remplie, Pupi Avati, un des plus étonnants réalisateurs italiens, grand spécialiste de l'Etrange et de l'horreur campagnarde, revient au Fantastique avec Zeder, son deuxième chef d'oeuvre.
Toujours aussi original, Avati, poète du bizarre, nous entraîne ici dans l'univers étrange d'un tout aussi étrange apatride, Paul Zeder, qui soutenait la thèse selon laquelle existerait sur Terre des régions hors du temps dénommées Zone K où la mort n'existerait pas. Quiconque y est enterré peut revenir d'entre les morts.
L'ouverture de Zeder est particulièrement impressionnante. On assiste à une séance de spiritisme où une fillette dotée de dons parapsychiques est horriblement mutilée par l'apparition qu'elle et un prêtre ont invoqué.
Avati instaure en l'espace de quelques minutes seulement un climat de terreur et de mort assez impressionnant entraînant le spectateur dans un tourbillon de folie macabre qui prend naissance au milieu de ces images oppressantes et malsaines filmées de nuit lors d'un orage torrentiel. Les éléments se déchaînent au milieu des apparitions fantomatiques et des paysans omniprésents prés des lieux de la cérémonie. Le spectateur devient lors de ces quelques minutes le témoin des agissements démoniaques du prêtre alors que le sol explose et qu'on évacue la malheureuse fillette.
Le rythme de Zeder va par la suite ralentir et Avati va s'attarder sur l'enquête de Stefano qui cherche à découvrir le secret des travaux de Zeder et ces fameuses zones K. Malgré ce net ralentissement, le film est sans cesse empreint d'une aura étrange qui suinte une peur aussi diffuse qu'imperceptible.
Si Zeder qu'on pourra rapprocher de Simetierre peut s'enorgueillir de ses idées originales, on peut regretter toutefois une réalisation un peu trop linéaire qui rappelle que le film fut produit par la RAI. On retrouve ainsi la plupart des règles imposées par de telles productions qui donnent de temps à autre à Zeder un petit air de téléfilm mais de trés bonne facture cependant. En découle alors par instant un certain ennui à la vision du film.
Mais au delà de ses défauts, Zeder ne cesse jamais de distiller une atmosphère trouble qui souvent intrigue, décontenance et surtout terrifie. L'ensemble est agrémenté de séquences particulièrement angoissantes dans la veine de sa remarquable ouverture dont quelques meurtres parfaitement horribles et le final diabolique et dramatique, viscéralement terrifiant lorsque le prêtre grimaçant surgit du Monde des Morts au milieu des ruines, offrant à Stefano la clé à toutes ses questions. Ce final renforcé par une bande son inquiétante signée Riz Ortolani devrait marquer le spectateur longtemps aprés que le mot Fin ne soit tombé sur l'écran.
En soit, Zeder est donc beaucoup plus intéressant sur les thèmes qu'il propose et son atmosphère que sur son visuel assez peu original même si de temps à autres Avati caresse une certaine épouvante gothique chère au cinéma transalpin.
Avati, maître de l'épouvante cérébrale, n'a pas son pareil pour décrire le monde ecclésiastique et les organisations secrètes de Zeder, les mondes énigmatiques de l'alchimie avec ce charme morbide et vénéneux qui lui est propre. Malheureusement cet aspect est quelque peu desservi par son manque de rythme.
On regrettera également certaines incohérences dans un scénario qui laisse parfois quelques points obscurs, dédaignant toute explication. Quelque fois confus et trop complexe, il risque de faire se perdre le spectateur et ainsi le voir se détacher du film.
Malgré ses défauts Zeder, trés représentatif du travail de son réalisateur, est un trés bon film d'épouvante ésotérique et fantastique, aussi macabre que froid, qui se démarque beaucoup de la plupart de la production italienne d'alors et satisfera les fans du réalisateur.
On y retrouve d'excellents acteurs comme Gabriele Lavia peut être en journaliste investigateur et l'impudique et charnelle Anne Canovas qui apporte l'indispensable touche d'érotisme. On notera également la présence du nain Bob Tonelli qui jadis incarna brillamment Balsamus dans le film éponyme d'Avati.