Italian boys
Autres titres: Italian boys - Liberate la scimmia
Réal: Umberto Smaila
Année: 1983
Origine: Italie
Genre: Comédie / Musical
Durée: 86mn
Acteurs: Umberto Smaila, Mauro Micheloni, Max Venegoni, Rosa Fumetto, Andrea Mingardi, Franco Oppini, Patrizia Pellegrino, Ivan Graziani, Simone Bongiovanni, Viviana Di Bert, Barbara Marciani, Cinzia Putignano, Ezio Sancrotti, Ines Toso, Armando Celso, Jimmy il Fenomeno, Alba Parietti...
Résumé: Umberto travaille pour Trip radio, une des radios indépendantes de Milan. Son grand rival, Abele, est DJ sur Radio metropolis. Lorsque Umberto crée le slogan "Liberate la scimmia" qu'il crie à tout va, il explose les scores d'audience. Abele lui lance alors un défi. Organiser un grand concours musical à la plus grande discothèque de Milan. Scindée en deux pour cette occasion le vainqueur sera celui qui attire le plus de monde dans sa partie...
Avant de parler du film lui même il nous faut parler des Gatti di vicolo miracoloni, un nom qui ne doit évoquer que bien peu de choses au public français voire rien du tout. Les Gatti di vicolo miracoloni était un groupe de cabaret fondé en 1971 à Verone et composé initialement du futur acteur Jerry Calà, Umberto Smaila, Nini Salerno, Gianandrea Gazzola et Spray Mallory. Gazzola et Mallory abandonnent le navire en 1975 et sont remplacés par Franco Oppini. Très connu en Italie ils ont à leur actif une jolie discographie, de nombreuses émissions télévisées, pièces de théâtre et de cabaret. En 1983 en pleine ère "Night fever"
Umberto Smaila passe derrière la caméra pour ce qui restera son seul et unique film, un disco movie, un musical, comme il s'en faisait alors, dans lequel non seulement il a un des principaux rôles mais où on retrouve aussi l'esprit du groupe. A déconseiller donc à ceux qui sont imperméables à leur humour.
Le brave et épicurien Umberto est DJ pour une fameuse radio milanaise, la Trip radio. Avec ses trois compères il entend bien faire d'elle la radio N°1 de la ville. C'est dans compter son rival, Abele, le DJ de Radio Metropolis, la radio concurrente. Abele, éternellement vêtu de blanc, est tout le contraire de Umberto. Il est perfide et surtout cocaïnomane. La guerre de
l'audience fait rage entre eux. C'est un slogan qui soudain va faire toute la différence. Un jour au micro Umberto crie "Liberate la scimmia". Avec ce slogan ridicule Trip radio explose ses audiences, galvanise la masse. Abele propose alors à Umberto d'organiser un concours en discothèque. Ils s'affronteront au Kiwi, la boite branchée du moment, scindée en deux parties pour les besoins de la compétition. Le vainqueur sera celui qui parviendra à attirer le plus de monde possible. Chanteur-compositeur très connu en Italie c'est Ivan Graziani lui même qui sera juge et officialisera le vainqueur.
Entièrement tourné à Milan Italian boys est avant tout un gros délire à la "Gatti di vicolo", une
sorte de comédie, de trip à la Adriano Celentano mais sous acides. Point surprenant qu'il soit inédit en France, voilà un produit typiquement italien qui a de fortes chances de ne parler qu'aux italiens, amateur du groupe de surcroit. Le sujet principal du film est l'émergence des radio libres qui en ce début d'années 80 explosent un peu partout. Et avec elle c'est la course à l'audience. Il n'en fallait pas plus pour écrire un scénario, certes très simple mais avec les Gatti, du moins ce qu'il en reste en 1982 c'est à dire Smaila et Oppini, cela suffisait pour mettre en scène un gros délire loufoque, ce qu'est en fait Italian boys. Il sera donc assez difficile pour ceux qui n'accrochent pas à leur humour, qui n'aiment pas le farfelu,
d'apprécier cette pellicule faite dans sa première partie de gags aussi stupides, bêtes que par moment singuliers voire surréalistes, de trouvailles démentielles menés par un fort sympathique Smaila qui fume cigarettes sur cigarettes et boit des litres de lambrusco et un Oppini qui semble parfois en roue libre. Cette première moitié bénéficie en outre d'un rythme soutenu et de dialogues pour le moins conventionnels agrémentés par le fameux slogan "Liberate la scimmia (littéralement "Libérez les singes") qui ne veut rien dire mais qui est régulièrement repris à tue-tête par nos DJs enjoués puis par les auditeurs. Les décors très 80s sont clinquants, colorés, et caressent l'oeil. Quant à la musique, entre rock et simple
variété, elle est la plupart du temps entrainante, donne envie de taper du pied. La moindre des choses pour un musical.
La seconde partie est beaucoup moins intéressante puisqu'elle est entièrement consacrée au concours organisé par les deux DJs dans une discothèque géante, le Kiwi (en fait le Kiwi Cathedral situé à Modène, une des plus grandes boites italiennes d'alors, le temple de la musique qui ferma définitivement ses portes en 2012). Le rythme diminue alors afin de laisser place à une simple compétition musicale avec prestations live, un concours de danse sans grande originalité ni frénésie mais beaucoup d'extravagance au niveau des
costumes et du décor qui pourra sembler interminable à certains puisqu'il occupe quasiment les quarante dernières minutes du métrage.
Hormis le tandem Smaila et Oppini on retrouve à l'affiche du film quelques futurs talents du cinéma italien dont Patrizia Pellegrino et Rosa Fumetto et l'apparition de la chanteuse-comédienne Alba Parietti, l'ex-femme de Oppini, dans le rôle non crédité de la secrétaire extravagante. Cette même année Alba décrochait son seul et unique tube en France "Only music survives".
Italian boys est un film fait pour les fans des Gatti mais c'est aussi une jolie visite de Milan et surtout un témoignage de l'Italie, de la jeunesse italienne des années 80, d'une époque qui voyait l'arrivée des radios indépendantes et des toutes nouvelles chaines de télévision branchées notamment Canale 5 (plusieurs fois cité d'ailleurs) dont cette pellicule pourrait être le spot publicitaire, un moyen informatif pour ceux qui sont allergiques ou imperméables aux Gatti pour visionner cette pellicule sous un angle nouveau. Ca peut aider à tenir 90 minutes comme la très sympathique bande musicale. Si cela ne suffit pas passez votre tour!