Simbad e il califfo di Bagdad
Autres titres: Simbad le calife de Bagdad / L'épée de la vengeance / Simbad y el califa de Bagdad / Simbad and the Caliph of Baghdad
Réal: Pietro Francesci
Année: 1973
Origine: Italie / Egypte
Genre: Aventures
Durée: 87mn
Acteurs: Robert Malcolm, Sonia Wilson, Luigi Bonos, Leo Valeriano, Spartaco Conversi, Arturo Dominici, Franco Fantasia, Eugene Walter, Paul Oxon, Maria Luigia Biscardi, Gianfranco Clerici, Eva Maria Gabriel, Carla Mancini, Alessandro Perrella, Youssef Fawsi...
Résumé: De retour à Bagdad Simbad veut découvrir le secret de ses origines. Il est malheureusement drogué et vendu comme esclave. Il se retrouve prisonnier sur un bateau. Il retrouve une lueur d'espoir lorsque la belle Sherazade monte un jour à bord du navire. Aidé par deux esclaves il réussit à pénétrer dans sa cabine mais découvert il est condamné à mort. Il doit la vie aux deux esclaves. Tout trois sont abandonnés au milieu de l'océan. Après moult péripéties Simbad revient à Bagdad et découvre que le calife est son sosie...
La carrière de Pietro Francesci, débutée à la fin des années 30, se sera essentiellement intéressée à un genre bien spécifique, le péplum, dont il signa quelques classiques. Entre deux aventures d'Hercules il prit le large et tourna quelques films de pirates. C'est sur la mer qu'il réalisera en 1973 son ultime pellicule en reprenant un personnage auquel plusieurs réalisateurs s'étaient déjà dans les années 60 intéressés, le célèbre Sinbad le marin. Sous la houlette de Pietro Francesci Sinbad est étrangement devenu Simbad mais il est toujours marin, voyage aux quatre coins du monde et s'apprête ici à découvrir ses origines.
Le calife de Bagdad est atteint d'une étrange maladie qu'au palais on tente de soigneusement cacher. Lorsqu'il est pris d'une crise il assassine en effet ses danseuses avant de perdre conscience. Au palais on craint surtout la réaction du redoutable Grand-Vizir s'il venait à l'apprendre. C'est à cet instant que Simbad, de retour d'un long voyage, revient à Bagdad muni d'un demi parchemin sur lequel sont écrites une partie de ses véritables origines. Il est donc décidé à retrouver l'autre moitié pour découvrir qui il est réellement. Jeté du palais comme un malpropre il est pris sous l'aile de deux mendiants, Firuz et Baman, qui l'invitent dans une taverne. Il est drogué par l'aubergiste qui le vend comme esclave. Il vend
aussi les deux mendiants qui étaient à sa solde. Désormais prisonnier sur un bateau Simbad vit très mal sa condition d'esclave jusqu'au jour où il aperçoit la belle Sherazade monter à bord. Charmé par la future reine d'Egypte, il s'introduit dans sa cabine grâce à la complicité des deux mendiants. Sherazade succombe à son charme mais le Grand Vizir l'a malheureusement promise à un homme qu'elle n'aime pas. Découvert, Simbad est condamné à être décapité mais Firuz et Baman le sauvent grâce à un mensonge. Tous trois sont alors laissés à la dérive sur une barque. Après des jours passés sur une mer d'huile ils s'échouent sur un ilot désert, tombent sur l'épave d'un bateau, construisent une
montgolfière de fortune pour rejoindre Bagdad. Arrivé à destination Simbad trouve l'autre moitié du parchemin et découvre enfin le secret de ses origines. Il n'est autre que le frère jumeau du calife. Il ne lui reste plus qu'à provoquer en duel son frère mais à l'issue du combat comment savoir lequel a survécu. Le Grand-Vizir décide alors de tuer le survivant. Firuz et Baman sauvent de nouveau Simbad d'une mort certaine. Tous trois fuient à bord de leur montgolfière en emmenant avec eux la belle Sherazade.
Quelle orientation Pietro Francesci a t-il exactement voulu prendre avec cette version de Sinbad? Celle d'une comédie familiale ou d'un film surtout destiné aux plus jeunes? Le
résultat est en tout cas déroutant tant il est niais. Le scénario était pourtant prometteur et aurait pu donner un joli petit film d'aventures marin même si Francesci écarte d'emblée tout suspens. Dés les premières minutes en effet on sait que Simbad a un frère jumeau, ses origines ne sont donc plus un secret pour nous. Il ne nous reste plus qu'à attendre le final pour savoir de quelle manière il va s'en rendre compte. Voilà bien le hic! Une éternité semble s'être écoulée lorsque Simbad arrive enfin au palais après une série de péripéties aussi inintéressantes que stupides et surtout tellement puériles. Si l'ouverture laissait entrevoir un petite bande océane sympathique dés lors que Simbad se retrouve esclave sur un bateau
c'est la débandade. Va suivre un enchainement d'aventures en rien originales et de gags jamais drôles. L'arrivée de Sherazade sur le navire et sa rencontre avec notre marin caché dans une marmite à soupe géante est surtout prétexte à montrer un peu de chaste nudité pour titiller les sens du spectateur quelque peu impatient que l'action commence et lui donner un léger frisson d'angoisse face à la décapitation imminente de Simbad.
Tout s'effondre à partir du moment où Simbad et ses deux comparses sont laissés à la dérive sur l'océan. On s'ennuie ferme et ce n'est pas leur arrivée sur un mystérieux ilot désert qui va changer la donne. Francesci multiplie alors les gags pathétiques, les situations
enfantines dues en majeure partie aux deux esclaves qui très vite deviennent insupportables. Ce n'est plus Simbad et le calife de Bagdad mais Simbad et les deux crétins de Bagdad. Passé cinq ans difficile de rire de leurs facéties et autres pitreries. Simbad lui même semble par moment se demander pourquoi on l'a affublé de tels nigauds! L'idée de la montgolfière fabriquée à partir d'une mini barque en guise de nacelle était plutôt bien vue. Voilà qui aurait pu apporter un peu de magie à l'ensemble mais là encore, échec. L'effet est plus raté qu'enchanteur à l'instar de l'assaut du navire qui reste un des moments le moins réussi du film. Tout cela a pris la majeure partie du métrage. Ne reste plus à
Simbad qu'à rentrer à Bagdad, trouver la seconde moitié du parchemin puis à confronter son jumeau et séduire définitivement Sherazade, tout cela en moins de 20 minutes. Pesé, emballé, vendu! On s'est presque ennuyé même si le final (la confrontation des jumeaux au palais) nous a quelque peu sorti de notre douce torpeur, on n'a pas du tout rêvé encore moins ri, on a comme eu une impression de vide et ce ne sont pas les décors égyptiens (Le Caire) qui auront pu nous apporter un peu d'exotisme. Si on excepte une ou deux scènes extérieures la quasi intégralité du film est tournée en studio dans de très beaux décors colorés tout de même. Quant aux quelques scènes marines ont-elles été tournées en
Egypte ou en Italie, quelque part sur la Méditerrannée? Mystère mais cela ne change de toutes façons pas grand chose.
L'interprétation est à l'image du film, anodine. C'est Robert Malcolm, un américain tout en muscles au brushing impeccable, qui incarne un Simbad monolithique au look très herculéen. Robert a des yeux bleus revolver, un torse de dieu grec, il passe son temps en slip, mais ses talents d'acteur sont inversement proportionnels à sa virilité. Robert ne tourna que trois films, tous en 1973, avant de retourner à l'anonymat pour consacrer sa vie aux recherches marines. Sonia Wilson, une parfaite inconnue, se glisse sous le voile de
Sherazade, pour notre plus grand plaisir puisqu'elle est très dénudée à chacune de ses apparitions. C'est le duo Luigi Bonos et Leo Valeriano, vu dans une flopée de comédies sexy et autres comédies populaires, qui joue les esclaves idiots. Voilà qui donne une idée de la bouffonnerie de ce Simbad!
Particulièrement daté déjà à son époque (on pouvait espérer un film plus élaboré puisqu'on est en 1973), Simbad et le calife de Bagdad est une des aventures les plus faibles de notre ami marin, si ce n'est la plus faible. Destiné en priorité à un public très jeune c'est d'un oeil distrait qu'on suivra ses péripéties peu enivrantes. On retiendra surtout l'érotisme par instant
coquin que distille cette pellicule grâce aux déshabillés, aux tenues ultra légères et à la sensualité de Sherazade et la virilité de Simbad en slip qui dévoile même sa touffe pubienne lors d'une scène de bain pour mieux se faire draguer par le vieux serviteur gay de la future reine d'Egypte! Pour le reste on préférera et de loin revoir les Sinbad italiens des années 60 ou les versions américaines réalisées dans les années 70 bien plus épiques et mouvementées et surtout moins bêtes.