Sandok il Maciste della giunglia
Autres titres: Le temple de l'éléphant blanc / O Templo do elefante branco
Real: Umberto Lenzi
Année: 1964
Origine: Italie
Genre: Aventures
Durée: 96mn
Acteurs: Sean Flynn, Alessandra Panaro, Marie Versini, Mimmo Palmara, Arturo Dominici, Giacomo Rossi Stuart, Fortunato Arena, Sal Borgese, Andrea Bosic, Giorgio Cerioni, Jacques Herlin, Giovanni Cianfriglia, Seyna Seyn, Redilly B. Rajapa, Dakar, Enzo Fiermonte, Nello Pazzafini...
Résumé: La fille du ministre et son fiancé ont été enlevés par la secte du temple de l'éléphant blanc. Le vice-roi des Indes charge le jeune lieutenant Dick Ramsey d'une mission secrète: retrouver les deux prisonniers et les ramener vivants afin d'éviter un grave incident diplomatique. Ramsey s'enfonce dans la jungle. Il y fait la rencontre de la princesse Dhara et de son puissant garde du corps Sandok. Ils sont à la recherche du Prince Barnam lui aussi kidnappé par les fanatiques de la secte. Ils vont unir leurs forces pour parvenir à les délivrer mais bien des aventures les attendent...
A l'aube d'une prolifique carrière Umberto Lenzi s'amusa comme nombre de ses confrères à mettre en scène durant le milieu des années 60 quelques héros de légende tels Zorro, Robin des bois et surtout Sandokan dont il signa les premières aventures en 1963 avec Sandokan tigre de Bornéo. Suite au succès du film il mit en scène l'année suivante I pirati della Malesia suivi de trois autres opus dont Sandok il Maciste della giunglia connu en France sous le titre Le temple de l'éléphant blanc.
Quelque part en Inde un détachement de soldats anglais se fait attaqué par une secte composée de rebelles indiens nommés Sikkims. Ils capturent Cynthia, la fille du ministre et son fiancé le lieutenant Reginald Miller. Les Sikkims mené par le mystérieux Bramu se terrent dans un temple caché dans la jungle hostile où ils vénèrent un éléphant blanc qu'ils considèrent comme un dieu. Le jeune lieutenant Dick Ramsey a pour mission secrète de retrouver Cynthia et Reginald et de les libérer avant que n'éclate un incident diplomatique. Pour se faire il se fait passer pour un voleur, fracture le coffre-fort royal et s'enfuit du palais. Ramsey s'enfonce dans la jungle. Il y rencontre la charmante Dhara, la soeur du Prince
Baram qui a lui aussi été kidnappé par la secte de l'éléphant blanc et son garde du corps le puissant Sandok dont la force herculéenne n'est plus à démontrer. Tous trois s'allient mais ils tombent aux mains des adeptes de Bramu et sont faits prisonniers. Ils retrouvent Barnam, Reginald et Cynthia qui a été hypnotisée par Bramu. Après moult aventures ils parviennent à s'échapper du temple. Alors qu'ils regagnent le palais du vice roi ils tombent sur le Maharadjah, son grand allié. Ils ignorent encore que Bramu et le Maharadjah ne font qu'une seule et même personne. Lorsque Ramsey comprend l'imposture il est trop tard. Ils sont ramenés au temple, prêts à être sacrifiés. Par chance ils réussissent à échapper aux griffes
de Bramu. Le temple est finalement détruit et Bramu tué. Cynthia et Reginald vont enfin pouvoir se marier. Quant à Ramsey il roucoule entre les bras de la princesse Dhara.
Attention! Ne pas se fier au titre original. Si Umberto Lenzi avait déjà mis en boite deux aventures de Sandokan ce troisième film n'a pas pour héros le célèbre personnage crée par Emilio Salgari. Le Sandok du titre n'est autre qu'un puissant Monsieur Muscle indien enturbanné qui va prêter main forte au jeune et filiforme lieutenant Ramsey dans sa lutte contre Bramu. Point de Sandokan donc mais une sorte de Maciste de la jungle comme l'indique si bien le titre italien. C'est ici la petite originalité de ce troisième volet qui tente de
gentiment mêler le film de jungle, le film d'aventures et le péplum. La recette fonctionne et le film s'avère une fois de plus un agréable divertissement familial mené avec entrain par un Lenzi qui enchaine aventures sur aventures 90 minutes durant. Si l'amateur de péplum sera un peu déçu car tout compte fait la puissance de Sandok ne servira qu'à écarter les barreaux de la prison où il est retenu captif le féru de film de jungle sera quant à lui sur son petit nuage. Tous les éléments indispensables à ce type de film sont au rendez-vous. Serpent constricteur, fosse aux tigres et tigres affamés, chimpanzé farceur, crocodiles, éléphants dont un blanc (afin de justifier le titre) étendues marécageuses boueuses, douces tortures, jungle
hostile, tueries d'animaux à la Lenzi (déjà), secte patibulaire avec à sa tête un mystérieux gourou... le tout agrémenté de traitrises, de traquenards et de jolis combats (l'attaque qui ouvre le film donne le ton) ainsi que d'un zeste de colonialisme de bon aloi (les colons anglais sont forcément gentils, les indiens sont obligatoirement des traitres et des méchants). Tout ça nous mène jusqu'au final assez majestueux, l'assaut du temple en feu, sa destruction et le face à face entre Bramu et Ramsey au milieu des flammes sous l'oeil et la trompe de l'éléphant blanc. Pas de film d'aventures sans un soupçon de romance. Ramsey n'a d'yeux que pour la princesse Dhara et Reginald n'attend que l'instant où il pourra
enfin épouser Cynthia. C'est léger, frais et innocent mais ça permet une conclusion romantique sous le soleil de Malaisie où fut tournée la majeure partie des extérieurs.
L'affiche des cinq films de jungle malaisienne de Lenzi est plus ou moins interchangeable puisqu'on retrouve une partie des comédiens dont cette fois Andrea Bosic et Mimmo Palmara grimé en indien qui endosse le rôle de Sandok. Arturo Dominici lui aussi grimé en autochtone interprète le double rôle du Maharadjah et de Bramu, un vilain de bande dessinée comme on les aime. Marie Versini est la princesse Dhara tandis que Alessandra Panaro (Cynthia) joue les faire-valoir. Giorgio Ceroni pas encore décoloré, bien des années avant de
devenir un nom récurrent du nazisploitation, est ici le capitaine Willoughby, ami de Ramsey. On notera un caméo de Steve Reeves dont on aperçoit le visage lors du générique de fin, un clin d'oeil à Sandoka qu'il incarna dans le dans le premier film de la série. Plus étrange fut le choix du séduisant Sean Flynn, le fils du grand Errol Flynn. Filiforme, il n'a guère l'étoffe d'un super héros tel qu'on peut l'imaginer dans un tel film. Il est juste mignon mais reconnaissons qu'il ne s'en tire pas si mal et reste crédible dans son personnage de jeune et charmant lieutenant casse-cou. L'oeil expert de l'amateur remarquera que Sean porte un slip blanc sous son uniforme, comme quoi il a assorti ses sous-vêtements au dieu éléphant.
La fameuse position du plombier a toujours su révéler ce type de secrets! Sean Flynn n'aura guère eu l'occasion de prouver ses talents certes sommaires de comédien puisque après quelques films en Italie il coupa court à sa carrière, n'ayant jamais pu vraiment rivaliser avec l'aura éblouissante de son père. Il se reconvertit dans le journalisme puis deviendra correspondant de guerre. Il disparait mystérieusement en 1970 lors d'un reportage au Cambodge. Après de longues recherches les autorités présumèrent qu'il fut certainement exécuté par les Viet Cong ou les Khmers Rouges et déclaré officiellement mort le 6 avril.
Le temple de l'éléphant blanc est un pur divertissement familial qui remplit dûment son
objectif. Dans la lignée de Sandokan tigre de Bornéo et Les pirates de Malaisie ce nouveau volet est un petit plaisir visuel totalement improbable mais n'est ce pas le propre d'une bande dessinée, un moment d'évasion durant lequel se marient aventures, romance, action et léger suspens sur fond de décors exotiques.
Ce troisième film sera suivi de La montagna di luce et I tre sergenti del Bengala.