La isla de las virgenes ardientes
Autres titres: L'ile des filles perverses / The naked killers
Real: Miguel Iglesia
Année: 1977
Origine: Espagne
Genre: Aventures / Erotique
Durée: 84mn
Acteurs: Sita Sadafi, Roxanne Dupre, Inka Maria, Alejandro de Enciso, Antonio Duran, Gaspar 'Indio' Gonzales, Luis Induni, Antonio Molino Rojo, Francisco Nieto, José Luis Chinchilla, Brandy, Paco Valenciano, Antonio Diaz del Castillo...
Résumé: Sur une ile lointaine trois filles élevées comme des guerrières par un naufragé japonais qui a fui son armée durant la seconde guerre mondiale vivent dans la crainte qu'un jour des hommes débarquent. Lorsqu'un groupe d'aventuriers en quête d'un trésor arrive elles vont devoir se préparer à cette arrivée...
Essentiellement connu en France pour La maldicion de la bestia / Dans les griffes du loup garou, tentative ratée de mêler le mythe du lycanthrope à la légende du Yéti, Miguel Iglesia réalisateur espagnol de seconde zone qui débuta sa carrière dans les années 40, s'essaya dés le milieu des années 70 au film d'aventures tropicales en signant coup sur coup quatre pellicules exotiques aujourd'hui bien oubliées tant elles ne marquèrent pas les annales du cinéma ibérique. La première fut une adaptation de Tarzan (Tarzan y el misterio de la selva) suivi de deux aventures de Kilma, Kilma reine des Amazones et Kilma queen of the jungle.
La quatrième réalisée en 1977 est La isla de las virgenes ardientes devenu chez nous le tout aussi aguichant L'ile des filles perverses qui de pervers n'a que son titre bien malheureusement.
Durant la seconde guerre mondiale Kyamato, un soldat, a fui l'armée japonaise et s'est réfugié sur une ile déserte afin que personne ne le retrouve. Un jour une barque s'échoue sur la plage avec à son bord une femme et trois petites filles, Cathy une caucasienne, Tina une eurasienne et Kari une noire. La femme est morte. Le soldat va élever les trois enfants devenue aujourd'hui trois splendides guerrières. durant toutes ces années l'ancien soldat
leur a appris à se battre afin de les préparer au pire, si un jour d'éventuels hommes venaient troubler leur quiétude ou tentaient de les ramener à la civilisation. Ce jour semble être venu lorsqu'un groupe d'aventuriers en quête d'un trésor de 400 millions de dollars perdu par l'armée japonaise durant la guerre débarque sur l'ile. Sans demander l'autorisation au vieil homme les filles recueillent le capitaine et son second blessés au cours de leurs recherches et les soignent. Elles en tombent vite amoureuses. Inquiet de leur disparition le reste de l'équipage ne tarde pas à partir à leur recherche. Ils finissent par trouver la cachette des filles, réfugiées dans la jungle. Ils font prisonnière Tina exigeant qu'elle avoue où est
caché le trésor, un trésor qui s'avère ne pas exister. Attachée à un poteau ils la violent et blessent Kyamoto juste avant que ne surgissent les deux autres filles, le capitaine et son second qui tuent l'équipage. Ils les ramènent à la civilisation.
Tant le titre original littéralement L'ile des vierges ardentes que le titre français et anglais (Les tueuses nues) laissaient présager une petite bande d'exploitation particulièrement croustillante, entrevoir une pellicule délicieusement érotique prête à assouvir les instincts voyeurs d'un spectateur lui même ardent. La déception est âpre. Si les précédentes réalisations exotiques du cinéaste étaient plutôt savoureuses du moins divertissantes rien
sur cette ile n'est vraiment brulant encore moins ses trois filles d'une tiédeur déconcertante à l'image même du film qui tourne durant au ralenti 80 petites minutes. L'ile des filles perverses n'est au final qu'un petit film d'aventures sans saveur faisant fi de toute vraisemblance. Si l"ouverture augurait du meilleur, une sauvageonne de couleur poursuivie par deux chasseresses menant à un cat-fight musclé entre les trois femmes, tout s'effondre au bout de ces cinq petites minutes. Tout cela n'était qu'un entrainement dirigé par le vieux soldat afin de préparer ses trois filles à l'arrivée d'éventuels hommes en ces lieux paradisiaques. L'action se termine là. Par la suite l'idée d'une chasse au trésor sur une ile
lointaine était alléchante surtout lorsque cette ile est celle où se terrent nos trois tigresses. C'est plutôt comment chasser la léthargie qui guette le pauvre spectateur embarqué dans ce flot d'ennui qui est ici d'actualité.
Rarement en effet avait-on eu autant envie de passer par delà l'écran pour insuffler un peu d'énergie, de dynamisme à un film où tant le metteur en scène que les acteurs et techniciens semblent avoir été piqué par la mouche du sommeil! On rêve de taper fort du pied, de sonner du clairon, de crier à tue-tête afin de réveiller tout ce beau monde. Tout absolument tout tourne au ralenti pour en devenir parfaitement irritant. Et lorsque enfin l'action pointe le bout
de son nez l'effort est bien vain tant elle est filmée avec mollesse quand Iglesia ne l'avorte tout simplement pas au bout de quelques secondes à la grande frustration du spectateur dont la patience est déjà mise à l'épreuve. A l'absence de rythme mais aussi de musique (le budget était il si mince?) s'ajoute aussi l'absence de tout suspens. Tout est d'une linéarité, d'une transparence consternante et l'humour comme certains dialogues qui frisent souvent la débilité n'arrangent pas vraiment les choses.
Pourra t-on se rattraper sur l'érotisme, élément essentiel de telles productions? Hélas trois fois hélas non! Il reste d'une tiédeur étonnante. A peine a t'on droit à quelques doux baisers
et caresses saphiques entre nos trois guerrières qui bien sur n'ont jamais connu d'homme. Et quand une poignée de mâles débarque enfin sur l'ile ils devront se contenter d'un baiser. Ne reste donc que les poitrines dénudées des trois Amazones uniquement vêtues la plupart du temps d'un petit string primitif pour faire briller l'oeil du public et surtout en toute fin de bande, exploitation oblige, le viol collectif de Tina qui enfin pourra effacer une partie des frustrations accumulées. Quant au final, envoyé en quelques minutes, il pourrait se résumer par cette simple phrase "tout ça pour ça" tant il est fade.
L'interprétation est au niveau du film, indigente. Chacun donne le minimum syndical. Pourtant Iglesia avait fait appel à quelques
vétérans du cinéma de genre espagnol dont Alejandro De Inciso (le vieux naufragé japonais), Luis Induni, Antonio Molino Rojo, Antonio Duran, Gaspar 'Indio' Gonzales et Francisco Nieto. Les trois guerrières sont interprétées par trois inconnues dont ce fut pratiquement la seule prestation à l'écran, la noire Sita Sadafi, Maria Inca et Roxanne Dupre qui sont les seules à donner un peu d'énergie à l'ensemble lors des combats et surtout une raison au spectateur de rester devant sa télévision.
Dernier volet de la saga tropicale de Miguel Iglesia La isla de la virgenes ardientes, entièrement tourné sur la Costa Brava, clôt de manière bien décevante et surtout mensongère cette sympathique quadrilogie dont on ne retiendra que la présence des trois filles, les paysages de la Costa brava et le viol collectif. On peut donc prévoir de faire moult choses tout en visionnant ces vierges tièdes.