Future hunters
Autres titres: Les nouveaux conquérants / Deadly quest
Real: Cirio H. Santiago
Année: 1986
Origine: Philippines
Genre: Post nuke / Sciience-fiction / Action
Durée: 96mn
Acteurs: Robert Patrick, Linda Carol, Bruce Le, Hwang Jang-Lee, Ed Crick, Bob Schott, David Light, Paul Holmes, Peter Shilton, Ursula Marquez, Richard Norton, Elisabeth Oropesa, Eric Hahn, Mike Abott...
Résumé: Sur une terre ravagée par l'Holocauste nucléaire un guerrier solitaire est poursuivi par une horde de rebelles prêt à tout pour s'emparer de la légendaire lance de Longinus qui donnerait à celui qui la détient un pouvoir extraordinaire. Le guerrier parvient à sen emparer mais dés qu'il a touché le fer de lance il est propulsé dans le passé en 1986. Avant de mourir il demande à un jeune couple, Michelle et Slade, de continuer sa mission: trouver le manche de la lance et éviter ainsi que la Terre ne connaisse le sort qu'elle a malheureusement connu. Une troupe de néo-nazis menée par l'affreux Fielding se met à leur poursuite...
Fort du succès de Mad Max 2 et de la vague de post nukes que le film engendra notamment en Italie le philippin Cirio H. Santiago crée dés 1983 sa propre série de films post atomiques ouverte par Stryker suivi de Wheels of fire / Les roues de feu également connu sous le titre Les guerriers du futur. Future hunters retitré Les nouveaux conquérants pour son édition française est le troisième volet de cette mini saga de sept films certes inégale mais jamais inintéressante.
2055. La terre ravagée par l'Holocauste est la proie de meutes de pillards et de rebelles
cruels menées par le terrible Zaar. Matthew, ultime témoin de l'holocauste et guerrier solitaire, est poursuivi par l'une d'elles. Tous sont en quête d'un objet sacré, la lance de Longinus, qui aurait selon la légende appartenu au Christ. Montée sur sa hampe elle donnerait à son possesseur un pouvoir absolu et pourrait permettre la reconstruction de notre planète. Matthew parvient à trouver la pointe dans un temple en ruines au moment où les troupes de Zaar l'attaquent et le blessent gravement. Il réussit cependant à s'emparer de la pointe mais à peine la t-il touché qu'il est propulsé dans le passé, en juin 1986. Il est recueilli par un jeune couple, Slade et Michelle. Avant de succomber à ses blessures il leur
demande de retrouver le manche de la lance afin de sauver les générations futures, d'éviter que le monde ne devienne ce qu'il est devenu. Slade, réticent à l'idée de se lancer dans une mission qu'il considère absurde, est malgré lui entrainé par Michelle, une étudiante en archéologie, dans une trépidante aventure qui va les conduire à Hong Kong puis à Manille. Ils vont devoir faire face à l'impitoyable Fielding et ses sbires néo-nazies bien décidés à récupérer la lance pour dominer le monde. Les deux vaillants héros doivent tout d'abord retrouver le professeur Hightower car lui seul connaitrait l'endroit où est cachée la lance. Malheureusement Hightower est à l'agonie, prisonnier de Fielding. Ils parviennent à s'enfuir
et partent pour Venus valley, un lieu légendaire situé en Asie sud-est gardé par une tribu d'Amazones. Après bien des mésaventures Slade et Michelle arrivent à à la caverne de Venus valley. Michelle doit vaincre la plus féroce des Amazones pour que le couple ait le droit de pénétrer dans la grotte et prendre la hampe. La jeune femme bat la guerrière. Les deux valeureux héros s'emparent du manche au moment où la caverne s'effondre.
Ceux qui attendaient de Future hunters un post nuke dans la lignée des précédents films du cinéaste risquent d'être surpris mais surtout déçus. Si le film débute bel et bien dans le futur sur une Terre dévastée sillonnée par des hordes de motards et autres guerriers sans foi ni
loi, si il y a bel et bien un vaillant héros solitaire en quête ici d'un Graal, ce troisième film s'avère très rapidement, en fait au bout d'une dizaine de minutes, un joli mélange de plusieurs genres dont le fil conducteur est le voyage dans le temps. Celui qu'on pensait être le principal protagoniste du film est propulsé dans le passé, à notre époque pour être exact, et passe ainsi le relai à deux jeunes tourtereaux qui vont malgré eux devenir les héros de cette bande ébouriffée. Du post nuke on passe donc à un remake non déguisé des Aventuriers de l'arche perdue auquel se mêlent allégrement d'autres genres cinématographiques dont le film de série B de pure action, le film de kung fu et le film de
science-fiction qu'on pourra qualifier ici de mystique. Il fallait oser l'invention d'une lance magique qui aurait appartenu au Christ!
Les nouveaux conquérants est donc un agréable patchwork, un véritable film d'action qui enchaine les péripéties vitesse grand V sans aucun temps mort. C'est pour dire qu'on a guère le temps de s'ennuyer et si jamais c'était le cas le spectateur récalcitrant pourra s'amuser à compter toutes les incohérences, les ellipses et les énigmes scénaristiques qui truffent la pellicule. On ne saura par exemple jamais ce qu'est en réalité cette fameuse lance de Longinus encore moins quels pouvoirs elle peut donner ni pourquoi toucher le fer de
lance a propulsé le guerrier dans le passé. Les pourquoi et les comment s'amoncèlent au fil des minutes, bien des détails restent nébuleux, certains points bien flous et aucune réponse ne sera apportée pas même lors d'un final assez abrupt, trop abrupt puisque la lance reformée, Michelle se contente de la brandir bien haut et... c'est tout. Mais après tout nous sommes en pleine série B et Santiago ne cherche pas à faire dans le détail encore moins à faire réfléchir un public venu uniquement s'amuser. On passera donc sur tout ce flou d'autant plus facilement que Les guerriers du futur est une petite bande hautement ludique jamais ennuyante. Bien au contraire.
Santiago s'amuse et s'en donne à coeur joie durant 95 minutes durant lesquelles il enchaine avec bonheur cascades, poursuites, combats, duels de manière joviale. On court, on saute, on glisse, on se bat à un rythme effréné. Le cinéaste plagie également. La scène du pont n'est jamais qu'un copier-coller de celle des Aventuriers de l'arche perdue tout comme le final et l'effondrement de la caverne tandis que la longue séquence de bataille dans la jungle contre une tribu mongole rappelle les nombreux films de guerre s'ancrant dans la Rambosploitation mâtiné d'un zeste de western. Rien que ça!. Au menu on retrouve aussi les principaux ingrédients qui caractérisent les films post atomiques du réalisateur à savoir sa
tribu de nains fétiche qui ici peuple une caverne, des bikers belliqueux et des Amazones féroces, l'occasion pour Santiago de nous offrir une petite scène gore plutôt agréable: une guerrière dévorée vivante par un crocodile.
Autre atout non négligeable la présence d'un tout jeune Robert Patrick dont c'était là le tout premier vrai rôle à l'écran. Si Robert, parfaitement musclé mais les oreilles déjà décollées, s'avère déjà fort efficace dans les scènes d'action et de combat c'est surtout son apparition uniquement vêtu d'un magnifique slip blanc joliment garni qu'on retiendra, une apparition bénie des dieux à laquelle nous n'aurons plus jamais droit au cours de sa carrière. S'il nous
gratifie d'un premier plan sensuellement alangui sur le lit, le fessier superbement moulé dans l'étoffe blanche il nous gratifie ensuite d'un audacieux plan frontal lors duquel la caméra de Santiago filme avec gourmandise dirait-on la virilité de l'acteur. Autant donc nous en gorger. Les plus coquins remarqueront d'ailleurs que durant tout le film Robert arbore ce slip blanc dont la ceinture ne cesse d'apparaitre sous son pantalon à chaque lutte ou effort physique!
Robert tournera à la suite trois autres films pour Santiago: Apocalypse warriors / Equalizer 2000, Killer instinct et Eye of the eagle. De là à dire que Robert doit au cinéaste philippin sa carrière il n'y a qu'un pas.
A ses cotés les amateurs de films d'arts martiaux auront le plaisir de retrouver Bruce Le, la doublure officielle de Bruce Lee, et Hwang Jang-Lee alias Sliver Fox, deux pointures incontournables du cinéma de kung fu.
Si Les guerriers du futur risque de décevoir les assidus de post nukes dont de post atomique il n'a que l'ouverture il fera sans aucun doute la joie de tous les amateurs de films d'action pur et dur. Ce troisième volet de la série post holocauste du metteur en scène philippin est un très honnête divertissement, ludique, enjoué, par moment jubilatoire qui jamais ne cède la place à l'ennui. Et Robert en slip blanc n'est jamais que la cerise sur le gâteau.