Un poliziotto scomodo
Autres titres: Un flic explosif / Situation dangereuse / Convoy busters
Real: Stelvio Massi
Année: 1978
Origine: Italie
Genre: Polizesco
Durée: 96mn
Acteurs: Maurizio Merli, Massimo Serato, Mario Feliciani, Mimmo Palmara, Marco Gelardini, Olga Karlatos, Nello Pazzafini, Attilio Duse, Paola Maiolini, Piero Gerlini, Luciano Roffi, Franco Salomon, Alice Gherardi...
Résumé: Suite à la découverte du corps d'une jeune fille morte la gorge tranchée, le commissaire Olmi connu pour ses méthodes peu recommandées met à jour un trafic de diamants commandité par de hauts notables de la capitale. Suite à une bavure, Olmi est suspendu et envoyé dans une paisible station balnéaire où il aspire à des jours enfin plus calmes. Il tombe amoureux de la jolie institutrice mais son bonheur est de courte durée. La découverte d'un nouveau trafic l'oblige à reprendre du service.
Grand spécialiste et besogneux artisan du polizesco familial, Stelvio Massi a réalisé en l'espace de quelques dix années une bonne quinzaine de polars tous inégaux dont la fameuse trilogie Marc la gâchette avec le regretté Franco Gasparri. Réalisé alors que le genre est depuis déjà quelques temps en évidente perte de vitesse, Un poliziotto scomodo connu en France sous deux titres différents, Un flic explosif pour son exploitation en salles et Situation dangereuse pour son passage sur les chaines télévisées, n'est certes pas le meilleur film du cinéaste ni son plus énergique mais il n'en est pas moins un exemple inégal
mais plutôt plaisant de polizesco de fin de course tout simplement distrayant.
Une jeune fille a été retrouvée morte la gorge tranchée près d'une rivière. Le commissaire Olmi est chargé de l'enquête. Connu pour ses méthodes peu orthodoxes, Olmi ne tarde pas à découvrir que derrière ce meurtre se cache un trafic de diamants qui mettrait en cause un important officier des douanes, Degan, et le procureur de Rome. Malheureusement pour Olmi ses méthodes brutales causent la mort d'un innocent. Degan voit là une excellente raison pour le faire muter dans une paisible bourgade, une station balnéaire en apparence tranquille. Contre toute attente, Olmi va de nouveau être confronté à la pègre locale et
découvrir cette fois un trafic d'armes contre lequel il va devoir se battre pour le démanteler.
A la lecture du scénario, on constate que Massi n'a rien inventé cette fois encore et ne fait que répéter une recette maintes et maintes fois vue. Un poliziotto scomodo ne révolutionne donc en rien un genre qui s'essouffle et n'a quasiment plus rien à dire ou à montrer. Un poliziotto scomodo n'est qu'une énième histoire de flic réactionnaire qui lutte à sa manière, c'est à dire de façon bien peu conventionnelle, contre les institutions toutes plus corrompues les unes que les autres. Le genre tourne en rond, Massi également mais il en sort cependant
honorablement avec cette intrigue peu originale scindée en deux parties distinctes reliées entre elles par un seul et unique lien: la délinquance et le banditisme généralisé dans une Italie au bord du gouffre.
La première partie ne fait que reprendre les éléments de base du polizesco traditionnel et un de ses chefs de file, l'imperturbable moustache de Maurizio Merli qui incarne de nouveau un flic justicier solitaire aux méthodes expéditives peu appréciés de ses supérieurs auprès desquels il ne trouve aucun soutien. C'est pour lui l'unique façon de combattre cette violence qui ronge le pays et plus précisément dans ce cas mettre à jour les exactions de hauts
notables romains compromis dans un trafic de diamants. Massi nous réserve donc quelques courses-poursuites en voitures et en hélicoptère, quelques cascades, un ou deux meurtres, de faux flics, une belle fusillade et quelques coups de feu jusqu'à l'inévitable bavure. Massi a réuni les éléments nécessaires à une première partie plutôt rondement menée, efficace, mais terriblement routinière. Il n'y a absolument rien de nouveau sous le ciel de l'auto-justice à l'italienne mais en artisan besogneux qu'il est, Massi parvient à retenir suffisamment l'attention du spectateur afin qu'il ne s'ennuie pas. Le cinéaste démontre une fois de plus ses compétences de réalisateur même s'il accumule les clichés. L'action prime,
les admirateurs de Merli seront heureux de retrouver leur idole dans un personnage qui au fil du temps a fait sa réputation. On lui reprochera toujours les mêmes défauts, cette mono expressivité, cette apathie qui le caractérise. On aime ou non mais il faut reconnaitre qu'elle dessert plus particulièrement la deuxième partie pour laquelle Massi adopte un ton radicalement différent.
On quitte Rome pour une la petite station balnéaire de Civitanova Marche (la ville natale de Massi) que le metteur en scène va nous faire découvrir en long et en travers, à croire que Un flic explosif fut sponsorisé par l'office de tourisme de la bourgade. L'action et la violence
(toute relative) font place à une histoire d'amour entre Olmi et une ravissante jeune institutrice avec qui il souhaite couler des jours heureux. On plonge en pleine romance, le film ronronne, on est au bord de la mer mais surtout au bord de l'ennui. La transition est difficile, le film perd une partie de son intérêt tant et si bien que lorsque l'action reprend avec la découverte d'un nouveau trafic, il n'est pas facile de se replonger au coeur du film. C'est d'un oeil qu'on suit les nouvelles aventures d'Olmi, forcé bien malgré lui de reprendre ses fonctions de flic avec ce que cela entraine: enquête, bagarres et nouvelles fusillades jusqu'à la prise d'otages d'une école bien peu palpitante en guise de final. On retiendra surtout la façon très amusante
dont Merli pénètre dans l'école, en montant sur une grue, et l'ultime image, celle où il jette son révolver dans une poubelle. Hormis cela, cette seconde moitié n'apporte rien de plus au film qu'accompagne une partition musicale plutôt plaisante signée Stelvio Cipriani.
Aux cotés de Maurizio Merli on aura le bonheur de retrouver le regard de glace de Olga Karlatos, l'institutrice, et toute une pléiade d'acteurs confirmés qui donne à l'ensemble une certaine crédibilité, en tête Massimo Serato, Nello Pazzafini, Attilio Duse pour n'en citer que quelques uns. On notera également l'apparition de Paola Maiolini, radieuse, dans les habits d'une serveuse.
Un flic explosif est un polizesco anodin qui se perd dans la longue liste des films du genre auquel il n'apporte rien de plus. Peu original, routinier, d'un classicisme à toute épreuve, il n'en reste pas moins un sympathique polar qui se laisse voir avec un certain plaisir mais ne laissera guère de souvenirs impérissables au spectateur.