Inhumanities 2
Autres titres: Inhumanities 2: modern atrocities
Real: Wesley Emerson
Année: 1989
Origine: USA
Genre: Shockumentary
Durée: 72mn
Acteurs:
Résumé: Le réalisateur nous invite à survoler la mort dans ce qu'elle a de plus effroyable ans notre monde moderne à travers une suite d'images effarantes d'accidents de toutes sortes, de meurtres...
Alors que le mondo, genre particulièrement décrié du cinéma d'exploitation, s'éteint lentement de sa douce mort dés le début des années 80, c'est pour mieux être remplacé par le shockumentary, amoncellement d'atrocités tirés de films amateurs, d'images d'actualité ou prises dans les archives de la police, des hôpitaux, des morgues... des quatre coins du monde afin de montrer aux plus courageux mais surtout aux plus morbides et voyeurs d'entre nous les pires abominations, de mettre le spectateur face à la mort dans ce qu'elle a de plus effroyable sans trucage aucun cette fois ni subterfuge, petite différence qui fait du shockumentary un style encore plus sujet à controverse que le mondo. La modernité cinématographique dans ce qu'elle a de plus nauséeuse. Un réel bonheur pour certains, un profond dégout pour les autres! Inhumanities 2, modern atrocities en est un bel exemple.
Faisant suite à Inhumanites sorti la même année, Inhumanities 2 comme son prédécesseur est une compilation de plusieurs films déjà existants mise en boite par l'américain Wesley Emerson. Une fois de plus, le but de ce "documentaire choc" est de montrer au spectateur la mort sous toutes ses différentes facettes, la mort en direct, qu'elle soit naturelle ou provoquée accidentellement ou volontairement. Accidents d'avions et de voitures notamment et meurtres forment une bonne partie du métrage, une vision brute sans concession de notre monde moderne, des atrocités qu'il a engendré. Il faut donc avoir le coeur bien accroché pour survoler sans fermer les yeux les 90 minutes d'abominations mises bout à bout.
Inhumanities 2 s'ouvre sur le génocide des Tutsies au Rwanda, ses cadavres putrescents, ses charniers avant de nous emmener en Inde survoler les ravages causés par un gaz pesticide sur la population y compris les bébés agonisants. Aux Philippines, un pays plongé dans la paranoïa, on décapite un supposé mercenaire. On assiste ensuite aux atrocités commises en Iran par les fidèles de l'Ayatollah Khomeini tandis qu'en Irlande catholiques et protestants s'affrontent violemment dans un Dublin mis à feu et à sang. Au Mexique, on
déterre les restes des victimes d'une secte satanique cannibale dont le gourou, Constanzo, arrachait le coeur et le cerveau de ses adeptes pour les cuire et les manger. Inlassablement la caméra filme les corps à demi dévorés que découvrent horrifiées les autorités locales. On est ensuite témoin d'un hold-up filmé par une caméra de surveillance durant lequel le caissier de la station attaquée est froidement abattu par son agresseur pris de panique. En Amérique, le père d'un garçonnet assassiné par un jeune homme fait justice lui même.
Après avoir pénétré incognito dans le commissariat, il tue le meurtrier de son fils d'une balle dans la tête. L'homme s'effondre au sol la tempe explosée. S'enchainent alors toute une série de catastrophes, de terribles accidents de voitures et d'avions durant lesquels on insiste sur les victimes du moins ce qu'il en reste, les carcasses fumantes, la détresse des témoins. On n'oubliera pas les incontournables morts d'animaux, les émeutes et exécutions publiques notamment en Afrique comme au bon vieux temps du mondo.
Inhumanities 2 perd malheureusement un peu de sa force dés la seconde partie. Le film semble trainer en longueur, part tout azimut comme si Emerson ne savait plus vraiment quoi montrer ou n'avait plus d'images en stock. On sent le remplissage pour atteindre une durée acceptable et c'est avec de longs chapitres sur les guerres qui ravagent notre monde notamment celle du Vietnam et les brûlures au napalm sur d'innocentes victimes ainsi qu'en Iraq. Le film se terminera par le passage obligé dans les camps de concentration et les horreurs nazies qui y furent commises. Voilà une conclusion en porte à faux avec le reste du film qui était essentiellement ciblé sur les violentes tragédies de notre monde actuel et non pas sur notre Histoire. Emerson nous ressort donc des images vues et revues de Nuit et brouillard, des camps d'Auschwitz et Büchenwald, leurs survivants et leurs charniers. Voilà qui fait toujours son effet sur le novice mais qui n'apporte plus grand chose à l'amateur blasé. Le film se conclura sur le résumé de ses images les plus choquantes solennellement commentées par le narrateur.
Si jadis les mondo étaient pour la plupart du temps bercés d'une musique décalée toujours fort agréable signée par quelques uns des plus grands compositeurs italiens, il n'en va pas de même pour le shockumentary en règle générale et ce n'est pas Inhumanities 2 qui changera la donne puisqu'on arrive très vite à se demander ce qui est ici le plus insupportable, les images ou la bande son composée à 90% d'une partition à l'orgue d'église particulièrement crispante et sonore. Les quelques passages de classique sont donc une bénédiction.
Inhumanities 2, modern, atrocities est quoiqu'il en soit un bel exemple de shockumentary, abject, effroyable dans son implacable et brutale vision de la mort souvent causée par la folie humaine. Il devrait ravir tous les amateurs de ce genre très spécial, tout ceux qui aiment braver l'horreur la plus insoutenable et reculer toujours plus loin les limites de l'innommable tout en satisfaisant leurs instincts les plus morbides.