Le cinéma italien pleure un de ses grands: mort de Carlo Lizzani
C'est avec une grande émotion mais également une immense tristesse que nous apprenons la mort du metteur en scène Carlo Lizzani qui a mis un terme à ses jours ce samedi 5 octobre 2013. A la surprise générale de son entourage, le réalisateur s'est défenestré sans raison apparente en se jetant du troisième étage de l'immeuble où il résidait à Rome.
Né le 3 avril 1922 à Rome, Carlo Lizzani avait fait ses premiers pas très jeune dans l'univers du 7ème art. Après des débuts comme acteur en 1946 dans Le soleil se lèvera encore de Aldo Vergano dont il avait été également l'assistant lors du tournage, il assistera dés 1948 Roberto Rosselini sur Allemagne année zéro puis l'année suivante Giuseppe De Santi sur Riz amer. Il tourne son premier long métrage en 1951 Achtung banditi!, un hommage féroce à la lutte antifasciste, mais c'est surtout La chronique des pauvres amants, primé à Cannes, qui le révélera en 1954. Durant une bonne partie de son oeuvre, Lizzani aimera traiter de la seconde guerre mondiale et des mouvements résistants comme il le fera dans L'oro di Roma et Le procès de Vérone ou bien plus tard avec Mussolini Ultimo atto.
Dés la fin des années 60 Lizzani, de plus en plus proche des mouvements syndicaliste et gauchistes va s'orienter un peu plus vers le polar et le film politico-civil à travers des films souvent proches du documentaire tels que Banditi a Milano. On lui doit aussi de très bons moments cinématographiques avec Crazy Joe et La vengeance du sicilien. S'il arbore le cinéma d'exploitation c'est avec toujours avec intelligence en tentant de dénoncer les affres de notre société. C'est le cas du difficile et très controversé Storie di vita e malavita qui traite de la prostitution adolescente et de pédophilie ou du très érotique Kleinhoff hotel. Dés le début des années 80 s'il continue de tourner de temps à autre pour le grand écran, c'est vers la télévision qu'il se tourne essentiellement en réalisant bon nombre de documentaires, téléfilms et feuilletons.
Directeur de La Mostra de Venise de 1979 à 1982, Carlo Lizzani donnait également des cours à l'académie Act multimedia à Cinecittà.
Carlo Lizzani a choisi de se donner la mort à l'âge de 91 ans, un geste terrible qui rappelle celui d'un autre grand cinéaste, Mario Monicelli, qui s'était défenestré en sautant de sa chambre d'hôpital en novembre 2010. Le cinéma italien est aujourd'hui en deuil. Un de ses grands noms s'est une fois de plus éteint laissant derrière toute une filmographie qui fait définitivement partie du patrimoine cinématographique transalpin.
Au revoir Monsieur Lizzani.