Sex toilets
Autres titres:
Real: Inconnu
Année: 197(?)
Origine: USA
Genre: X
Durée: 58mn
Acteurs: Jack Wrangler, Casey Donovan, Eric Ryan...
Résumé: Dans des toilettes miteuses des hommes s'observent à travers les orifices qui ont été percés dans les cloisons. Ils y offrent leur sexe, se rejoignent, s'ébattent en duo ou trio au gré de sept histoires courtes toutes plus crasses les unes que les autres...
Jadis produit par Nova, Sex toilets dont on ne connait pas le ou les réalisateurs ni même l'année exacte de réalisation fait partie de ces petites gemmes du porno gay underground américain vintage typique des années 70 qu'il fait toujours bon (re)découvrir aujourd'hui. Comme son titre l'indique, Sex toilets est une vertigineuse plongée au coeur des toilettes pour hommes, haut lieu de drague et de débauche masculine où prennent vie et se réalisent de nombreux fantasmes virils. Le film, plus exactement ce moyen métrage, est en fait un assemblement de sept petites saynètes, (Sex toilets, Men's room fuckathon, Bookstore suck-fuck, White collar toilet fuck, Bathouse ass fuck, Underground blow job) sept segments qui tous se déroulent en cet endroit où tant dans la réalité que pour les besoins du film fleurissent les glory holes, ces orifices percés dans les cloisons où l'on observe plus ou moins discrètement les hommes dans toute leur intimité et d'où jaillissent de leur braguette ces sexes qu'on y glisse afin qu'on s'en occupe anonymement lorsqu'on n'y présente pas son derrière.
Sex toilets est une sorte d'hymne odorifère aux toilettes et glory holes, sept petites histoires un brin inégales mais toutes très excitantes qui illustrent parfaitement ce que dissimulent ces cabines d'aisance où se rejoignent les hommes pour se livrer à de torrides corps à corps avachis au dessus des cuvettes miteuses, adossés contre les murs taggés et défraichis, affalés dans les pissotières jaunies, allongés à même le sol délabré. Sex toilets c'est avant tout un décor, celui de ces cabines de WC crasseuses aux murs graffités d'obscénités ornés de trous d'observation où se dresse un siège ou un urinoir devant lequel défile sans cesse un nombre impressionnant d'hommes en quête de plaisirs virils.
Le réalisateur a très bien su recréer l'atmosphère poisseuse et imparable des toilettes publiques, des bains publiques et de bars glauques tant et si bien qu'on pourrait presque sentir monter l'odeur de l'urine et du sperme dans laquelle s'étreignent ces jeunes mâles avides de sexe, excités par le fruit de leur observation ou ce qu'ils viennent y chercher. Voilà 58 minutes de sexe non-stop, de duos ou trio, principalement composées de fellations et de quelques sodomies dans la règle de l'art filmées avec adresse et savoir-faire par un réalisateur gourmand qui à travers le grain prononcé de l'image accentue le coté documentaire/voyeur du film en adéquation avec son sujet, observer pour mieux se chauffer et se donner. On retiendra tout principalement le premier segment, le plus puissant et
évocateur. Deux jeunes hommes après s'être observés à travers les murs se rejoignent et se livrent l'un à l'autre devant un charmant homme de ménage chevelu qui, indifférent, passe nonchalamment la serpillère tout en se permettant de temps à autre quelques coups d'oeil à leur sexe turgescent. Très plaisant également sont les troisième, quatrième et cinquième sketches, un jeune cadre rejoint sur sa cuvette par un pour l'un, un ouvrier émoustillé par les ébats de deux hommes se joint à eux le temps d'une partouze à même le sol durant laquelle le cinéaste nous fait l'immense plaisir de quelques gros plans sur leurs chaussettes défraichies pour l'autre. Le dernier quant à lui rejoint celui ci mais l'espion ne fait que regarder du haut du mur cette fois.
Typique des productions porno des années 70 les bruits de succion et de pénétration sont décuplées accentuant ainsi l'effet crasse. On soulignera l'importance de la partition musicale à la fois atmosphérique et angoissante sur laquelle se greffent soupirs, murmures, cris et morceaux de phrases répétitives dont le "suck cock" du premier segment qui se transforme progressivement en une sorte d'incantation satanique jusqu'à l'explosion du divin nectar. Fort efficace, la musique aide à enfermer le spectateur dans une espèce de cauchemar lubrique étouffant et nauséabond guidé par le maitre phallus. Parmi les comédiens on reconnaitra les deux légendaires porn star américaines Casey Donovan et Jack Wrangler ainsi que Eric Ryan autour d'une belle brochette de jeunes hommes tous plus enivrants les uns que les autres qui ravira tous les admirateurs de look vintage et autre beauté masculine estampillée années 70.
Sex toilets est une véritable extravagance underground, un petit bijou pour les amateurs de sexe crasse qui comme nous au Maniaco ont un fort penchant pour les toilettes et leur atmosphère caractéristique si propices à l'exaltation des sens, à la transgression des interdits, au gré du nombre incalculable de sexes qui surgissent des braguettes gonflées et des derrières gourmands qui se découvrent. Le film rappellera aux plus anciens d'entre vous une époque désormais révolue où la drague sauvage se pratiquait essentiellement en ces lieux pisseux hautement fantasmatiques aujourd'hui malheureusement remplacé par ces abominables sanisettes aseptisées et autre salle javellisée et lumineuse où trône une dame-pipi renfrognée.