L'assassino è ancora tra noi
Autres titres: Firenze! L'assassino è ancora tra noi / The killer is still among us / The killer has returned / The murderer is still among us
Real: Camillo Teti
Année: 1986
Origine: Italie
Genre: Thriller
Durée: 80mn
Acteurs: Mariangela D'Abbraccio, Luigi Mezzanotte, Giovanni Visentin, Yvonne D'Abbraccio, Riccardo Perrotti, Gabriella Satta, Anna Pera, Franco Aducci, Roberto Sanna, Silvia D'Agostini, Oresto Antonio Rotundo, Marco Bertini, Giuseppe Pelli...
Résumé: Un psychopathe assassine de manière particulièrement sadique de jeunes couples en suivant toujours le même rituel. Après avoir tué l'homme, il s'acharne sur le corps de la femme qu'il mutile à l'aide d'un couteau. Cristiana, une jeune étudiante en criminologie qui prépare une thèse sur ces crimes atroces, mène l'enquête. Lors d'une visite à la morgue, elle fait la connaissance du Dr Alex qui devient vite son petit ami. Son comportement étrange et certains indices troublants vont vite l'amener à penser qu'il pourrait être le meurtrier...
Pour mieux comprendre la déception ressentie à la vision du film de l'ex-producteur Camillo Teti, il faut avant tout revenir sur sa genèse. L'assassino è ancora tra noi fut en effet tourné à une vitesse défiant toutes les lois de la nature afin de battre à plate couture le projet de Cesare Ferrario qui fut le premier à annoncer son intention de faire un film sur le fameux psychopathe qui défrayait alors la chronique, le tristement célèbre Monstre de Florence. Teti se mit aussitôt au travail et ainsi sortit promptement L'assassino è ancora tra noi en alors que l'oeuvre de Ferrario, Il mostro di Firenze, n'avait pas encore reçu son visa de censure. Le résultat reflète malheureusement la vitesse de tournage malgré un scénario qu'on doit à Ernesto Gastaldi et Giuliano Carnimeo visiblement en manque d'inspiration et d'énergie.
Si la séquence d'ouverture particulièrement sanglante laisse présager du meilleur, l'illusion retombe cependant très vite pour laisser place à un banal thriller qui ne s'élève jamais plus haut qu'un épisode d'une quelconque série policière télévisée. C'est ainsi qu'on suit l'enquête routinière non pas d'un commissaire cette fois ni même d'un inspecteur, la police étant étrangement absente de l'intrigue, mais d'une jeune étudiante en criminologie, Cristiana, qui prépare une thèse sur ce sujet. Teti se contente alors de reprendre les grosses ficelles du genre afin de distiller un certain suspens et tenter de faire sursauter de temps à autre le spectateur. Sans être totalement vains, ses efforts ne parviennent pourtant pas à sauver l'ensemble d'une ronflante routine. Très vite, les soupçons se portent sur le
petit ami de Cristiana, le jeune docteur de la morgue, même si Teti essaie de brouiller les pistes en désignant d'autres suspects tous plus inquiétants les uns que les autres. Vues et revues, amenées sans grande conviction, toutes ces pistes nous feront guère mordre à l'hameçon. Il ne nous reste plus qu'à nous amuser des frayeurs que subit bien malgré notre pauvre étudiante qui mène bien mollement ses investigations. Bien peu crédible, son personnage n'aide guère le spectateur à prendre au sérieux cette histoire pourtant basée sur un des faits divers les plus sanglants qui secoua l'Italie dans les années 80. Signalons à ce sujet que jamais Teti ne fait pourtant jamais mention de Florence tout comme le fait qu'il réalisa le film très certainement à Rome et non pas dans la ville en question.
Le summum du ridicule sera atteint lors de la scène finale lorsque Cristiana ne trouve pas mieux que d'assister à une séance de spiritisme pour découvrir l'identité de l'assassin qui vient tout juste de massacrer la soeur de sa meilleure amie. Pour une criminologue censée être la plus douée de sa promotion, voilà un recours bien saugrenu pour mettre un terme aux sanglantes exactions d'un des plus dangereux psychopathes de la décennie! Mais c'est pourtant sur sa faim que restera le spectateur puisque Teti ne révélera pas son identité. Notre héroïne retrouvera son petit ami que tout désignait comme étant coupable dans un cinéma entrain de gentiment regarder un film intitulé L'assassino è ancora tra noi alors que le meurtrier vient de commettre un autre crime.
Mis en scène de manière plus qu'impersonnelle, L'assassino é ancora tra noi tient son seul et unique intérêt dans les quelques attaques à domicile dont est régulièrement victime l'héroïne, sa partition musicale signée Detto Mariano plutôt efficace et ses deux uniques scènes sanglantes (ceci afin d'éviter les foudres de la censure et par conséquent une interdiction de sortie), celle qui ouvre le film donc et celle qui le clôture, la plus effroyable puisque hormis un téton joliment tranché elle nous gratifie du découpage fort détaillé du vagin de la victime. Voilà qui devrait réjouir les amateurs de plans gore. Signalons que seul le premier meurtre eut réellement lieu dans l'affaire du Monstre de Florence. Les autres sont ici entièrement fictifs et ne servent qu'à alimenter le film et donner à l'héroïne de quoi mener mollement son enquête.
L'interprétation n'aide malheureusement guère à remonter le niveau. Mariangela D'Abbraccio, la soeur ainée de la future porn star Milly D'Abbraccio, se contente d'avoir peur et de déambuler d'une pièce à une autre, d'une rue à une autre en récitant des dialogues creux tout en jetant des regards inquiets à son petit ami joué par le bien peu convaincant et convaincu Giovanni Visentin découvert dans Le choix des seigneurs.
Si comme l'affirme l'audacieux slogan qui défile lors du générique, le film de Teti était censé aider la police à mettre la main sur le Monstre, le résultat final fera surtout sourire tant il est inepte. L'assassino è ancora tra noi n'est certes pas réellement ennuyant, pas même soporifique, il se laisse regarder comme un simple épisode de série policière qui pourrait facilement s'inscrire dans la lignée de nos Julie Lescaut et autre Femme flic! Considérons le comme une petite et rapide distraction oubliable à déguster sur l'instant.