Colpo in canna
Autres titres: Ursula anti-gang / Les aventures d'une air-hostess / Les aventures d'une air-hôtesse / Loaded guns
Real: Fernando Di Leo
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Polar / Comédie
Durée: 92mn
Acteurs: Ursula Andress, Marc Porel, Lino Banfi, Vittorio Caprioli, Woody Strode, Carla Brait, Jimmy il fenemeno, Isabella Biagini, Sergio Ammirata, Renato Baldini, Aldo Giuffré, Maurizio Arena, Roberto Dell'Acqua...
Résumé: A Naples où elle fait escale, Ursula, une jeune et jolie hôtesse de l'air, se voit confier une énigmatique lettre qu'elle doit remettre à un patron de la pègre locale nommé Silvera. Tous les clans de la mafia sont sur le qui-vive car cette lettre contient un arrêt de mort signé de la main d'un mystérieux américain. Ursula, accompagnée de Manuel, son jeune amant boxeur, va alors se retrouver au coeur d'une série d'aventures bien mouvementées...
Voilà un film dont on aurait bien du mal à attribuer la paternité à Fernando Di Leo, grand spécialiste du polar noir et mafieux, si on ne voyait son nom aux crédits du générique. Colpo in canna connu sous nos cieux sous les titres évocateurs Ursula anti-gang et Les aventures d'une air hostess tentait en fait de marier deux genres alors fort à la mode, la comédie et le polar ou plus exactement ici le film d'espionnage. Avec aux commandes Di Leo on pouvait s'attendre à un mélange détonnant. Malheureusement le résultat est loin des attentes et le film est plutôt une déception qui finit par lasser.
Si la première demi-heure fait plutôt illusion, assez bien ancrée dans la lignée des polars habituels du réalisateur, Colpo in canna se transforme rapidement en une comédie policière, un style où Di Leo n'est visiblement pas très à l'aise. Il se contente simplement d'étaler les plus gros clichés du genre sans réelle imagination ni originalité. Malheureusement aucun ne fonctionne vraiment, donnant même une impression de décalage par rapport au scénario.
On pouvait se passer sans mal de ces personnages tous plus idiots droit sortis d'une quelconque sexy comédie: le commissaire hystérique qui bégaie et son assistant idiot, le prêtre lubrique et toute une brochette de protagonistes aussi vulgaires que stéréotypés. Si Di Leo ne fait pas dans la dentelle il semble vite à court d'imagination, le film s'étire en longueur jusqu'au final, interminable, où se répètent ad limitam les mêmes gags.
La partie espionnage est tout aussi mal traitée et déçoit tout autant. L'intrigue policière est particulièrement banale, sans originalité ni intérêt, agrémentée de rebondissements souvent confus qui ne relèvent guère le niveau général de l'histoire que le spectateur oublie vite pour se concentrer sur la plantureuse Ursula Andress, égale à elle même, qui incarne cette hôtesse de l'air très spéciale.
En fait, le film tentait de brosser le portrait d'une femme moderne et sexy, le parfait modèle de la femme libérée qui s'assume pleinement et devient alors le symbole même du héros avec un grand "H". Malheureusement Di Leo limite lui même les possibilités de sa belle héroïne des temps modernes qui n'est ni plus ni moins qu'un bel objet qu'il déshabille et montre nu le plus possible ou met dans des situations qui se veulent érotiques. Les capacités d'actrice de Ursula Andress étant contestables, elle fait donc ce qu'elle sait le mieux faire: étaler ses charmes et sa nudité ou à défaut ses jambes et sa jarretière sur laquelle Di Leo semble faire une fixation. Incarné sans grande conviction par une Ursula bien peu investie son personnage n'est jamais véritablement crédible et devient assez vite irritant. Tout aussi floues sont les finalités de son rôle. Voilà une femme-héros ni flic ni truand mais cependant les deux à la fois dont la motivation semble tout simplement être la roublardise.
Reste le personnage incarné par l'infatigable Woody Strode qui lui seul tente de donner un tant soit peu de crédibilité à son rôle de malfrat redoutable. On pourra apprécier le double rôle de l'imparable roi de la comédie Lino Banfi qui exagère au maximum les traits de ses deux personnages, le commissaire et son frère jumeau, la marque évidente de la comédie à l'italienne, tandis que Jimmy il fenomeno roule des yeux de merlans frits devant le corps nu de Ursula. Les admirateurs de Marc Porel seront heureux de le retrouver dans la peau d'un jeune boxeur malheureusement trop passif, réduit à quelques scènes d'amour avec Ursula durant lesquelles, O joie, nous aurons droit à un rapide plan de nu dorsal.
Tentative hybride ratée au scénario mal développé, Colpo in canna ne dépasse jamais ce qu'il est et reste en fin de compte: un exemple de cinéma populaire qui ne s'élève jamais plus haut que le simple stade de la gentille distraction. Venant d'un réalisateur de la trempe de Di Leo on pouvait s'attendre à beaucoup mieux et surtout un produit beaucoup plus coriace. Voilà qui est doublement désolant.