La polizia brancola nel buio
Autres titres:
Real: Elia Palumbo
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Giallo
Durée: 76mn
Acteurs: Gabriella Giorgelli, Elena Veronese, Joseph Arkim, Francisco Cortez, Richard Fielding, Halina Zalewska, Margaret Rose Keil...
Résumé: 17 jeunes modèles ont été retrouvées assassinées, tuées à coups de ciseau. Enrichetta, tombée en panne de voiture, se voit obligée de passer la nuit dans une sinistre auberge. Elle est à son tour sauvagement tuée. Giorgio, son petit ami journaliste, part à sa recherche. Ses investigations le conduisent à la villa d'un inquiétant professeur cloué en chaise roulante. Il vit entouré de son épouse frustrée, sa nièce apeurée, son dévoué majordome et sa femme de chambre nymphomane. Un docteur passionné de botanique s'occupe de lui depuis de longues années. Alors que le professeur se livre à d'étranges expériences sur la pensée, les meurtres continuent. Quels liens ont ils avec lui?
Cet obscur giallo aujourd'hui oublié réalisé par l'inconnu Elia Palumbo sous le pseudonyme de Helia Colombo semble s'inspirer de Quatre mouches de velours gris de Dario Argento mais n'est pas Argento qui veut. La polizia brancola nel buio est un étrange giallo dans lequel c'est beaucoup plus le spectateur qui avance à tâtons que la police, totalement absente de l'intrigue si ce n'est lors des dix dernières minutes.
L'intrigue repose sur les disparitions et les assassinats de jeunes modèles, 17 en tout nous apprend on au détour d'une coupure de journal, jusqu'à ce que l'amant de l'une d'entre elles, un journaliste, ne s'inquiète et parte à sa recherche. Ses investigations le mènent à une inquiétante auberge puis la villa d'un tout aussi étrange professeur, paralysé, qui travaillerait sur de mystérieuses expériences. Sous son toit vivent rassemblés son épouse frustrée, sa jeune nièce terrifiée, son fidèle domestique et une femme de chambre nymphomane. A cette liste s'ajoute un docteur passionné par les plantes qui le soigne depuis des années. Les personnages mis en place, l'histoire peut donc commencer.
Si l'ouverture du film laissait présager du meilleur, une jeune femme en panne en pleine campagne est sauvagement assassinée par le tueur, le film est malheureusement loin de tenir ses promesses. En fait, les trente premières minutes font illusion. Après ce début prometteur, on fait la connaissance d'une jeune modèle qui elle aussi en panne doit passer la nuit dans une lugubre auberge tenue par un couple sinistre et leur fils attardé mental. Palumbo tente de créer un climat de terreur sourde propre à un certain cinéma d'épouvante. Seule dans sa petite chambre, apeurée, alors que l'orage gronde et que la pluie tombe en trombe la jeune femme doit faire face à ses angoisses lorsqu'elle est à son tour sauvagement assassinée. Bien malheureusement, on ne connaitra plus une telle atmosphère par la suite.
Dés lors La polizia brancola nel buio s'enlise dans d'interminables bavardages, de scènes inutiles qui s'éternisent (le repas). Le film s'essouffle vite et perd une grande partie de son intérêt qui se résume à attendre le prochain meurtre, le dernier en fait, celui de la femme de chambre tout aussi sanglant. Pour le reste Palumbo sans aucune imagination ni talent aucun accumule toutes les ficelles du genre: fausses pistes grossières, regards et silences accusateurs et coupables qu'il accumule de façon étonnante, dialogues à double sens, personnages inquiétants... dans le seul but d'égarer le spectateur qui par lassitude a décroché depuis longtemps.
Souffrant d'une réalisation mollassonne au possible et d'une interprétation quasi inexistante de la part d'une brochette d'acteurs tous plus ingrats les uns que les autres, la palme pour le professeur, croisement improbable entre Einstein et Salvatore Dali en coiffure afro, La polizia brancola nel buio sombre définitivement dans le ridicule lors du final en voulant imiter le film de Dario Argento. Comment dans un tel contexte donner une quelconque crédibilité à cette machine à photographier la pensée des gens qui révélera l'identité du tueur? Comment ne pas éclater de rire face aux gesticulations frénétiques du professeur face à sa machine alors qu'il réalise qu'elle fonctionne enfin, 10 bonnes minutes totalement psychédéliques rythmées par des sifflements stridents franchement désagréables qui rappellent ces vieilles séries Z de science-fiction des années 50? Comment tout simplement croire qu'avec un simple synthétiseur, un projecteur et une table de mixage cachés dans une pièce quasi vide il puisse photographier la pensée? Comment croire aux révélations finales et motivations du tueur improbables et bien mal amenées et le rebondissement d'identité que Palumbo a cru bon d'ajouter?
Maladroit, brouillon, souvent absurde, La polizia brancola nel buio n'a pour seul et unique intérêt que ses trente premières minutes, ses trois meurtres sanguinolents commis aux ciseaux, la mort horrible du docteur réduit en bouillie par la moissonneuse-batteuse et la présence de l'opulente Gabriella Giorgi en femme de chambre nymphomane dont Palumbo filme le décolleté ou qu'il déshabille dés qu'il le peut. On notera également l'apparition trop brève d'une des spécialistes des décamérotiques, la blonde Margaret Rose Keil sans oublier Elena Veronese.
Tourné originellement sous le titre Il giardino delle lattughe, ce fut là le seul et unique film du réalisateur qui au cinéma a toujours préféré la musique. C'est lui qui par exemple lança en Italie la carrière du groupe Julie e Julie et celle de Gilda Giuliani.