Urban warriors
Autres titres: Guerrieri urbani
Real: Giuseppe Vari
Année: 1987
Origine: Italie
Genre: Post-nuke
Durée: 87mn
Acteurs: Bruno Bilotta, Alex Vitale, Maurice Poli, Bjorn Hammer, Malisa Longo, Brigitte Porsche, Tiziana Altieri, Rosenda Scharschmidt, Deborah Keith...
Résumé: Trois techniciens travaillent dans des laboratoires souterrains. Alors qu'ils refont surface ils découvrent qu'un holocauste nucléaire a ravagé la planète. Ils errent alors d'usines en entrepôts désaffectés à la recherche de survivants tout en tentant de trouver de quoi manger. Ils s'aperçoivent vite qu'il y a bel et bien des survivants, une horde de punks cruels chevauchant des motos mais atteints d'une étrange maladie du sang qui les a transformé en vampires. Après que ses deux amis aient été tués, Brad est capturé par les punks. Lui et une jeune captive sont libérés par une jeune femme. Ils s'évadent, la poursuite commence...
Alors que le cinéma d'exploitation transalpin est depuis quelques années moribond, Urban warriors est un des derniers soubresauts d'un de ses nombreux sous-genres: le film post-apocalyptique. Le film de l'excellent Giuseppe Vari, un des vétérans du western-spaghetti, représente avant tout un bel exemple de recyclage. Pino Burrichi qui détient alors les droits de L'ultimo guerriero de Romolo Guerrieri décide de faire une belle affaire commerciale en reprenant des scènes du film pour les greffer sur deux nouveaux scénarii signés d'un autre vétéran Piero Regnoli. Ainsi naquirent Urban warriors et Il giustiziere del Bronx.
Si Il giustiziere del Bronx ne fut jamais distribué en salles en Italie, Urban warriors eut la chance de connaitre une sortie discrète peut être due au professionnalisme dont fait preuve comme d'accoutumée Vari. L'histoire est simple voire simpliste. Trois techniciens travaillent dans des laboratoires souterrains. Alors qu'ils tentent une sortie en surface, ils découvrent que l'holocauste nucléaire a été déclenché et que bien peu de gens ont survécu hormis des bandes de punks qui sillonnent les terres arides sur leurs motos. Une particularité: les survivants sont atteints d'une étrange maladie du sang qui détruit lentement leur métabolisme et les transforme en une sorte de vampires.
Inutile de dire que rien est ici détaillé. On part sur un principe de base qu'on accepte ou non et on se laisse bercer au son du rugissement des motos dirigées par un colossal et impitoyable mutant. Après qu'un énorme champignon nucléaire ici en N/B nous ait fait comprendre que l'apocalypse a frappé la Terre, on suit nos trois techniciens errer sur une Terre dévastée soit deux décors au total: un complexe d'entrepôts désaffectés et le traditionnel terrain vague où se déroulent les courses-poursuites et autres cascades. On sent la pauvreté du budget mais en professionnel qu'il est Vari parvient à camoufler cette misère par d'intéressantes cascades et autres batailles rondement menées et une très jolie photographie.
Urban warriors peut facilement se scinder en deux parties. La première, soit la première demi-heure, se focalise sur les trois techniciens qui découvrent les conséquences de l'Holocauste, errant d'entrepôts vides en entrepôts désaffectés, mangeant et dormant. S'en dégage une légère atmosphère quelque peu inquiétante qui parvient par instant à fonctionner. La deuxième est beaucoup plus classique puisqu'elle est quasi uniquement consacrée aux habituelles poursuites et à l'évasion du seul survivant des trois techniciens qui tente d'échapper à la horde de punks afin de reconstruire une vie nouvelle avec une jeune rescapée.
Si on passera sur l'improbabilité du scénario, sur les nombreuses incohérences et autres ellipses qui donnent l'impression que Regnoli était à cours d'imagination, cette deuxième partie vaut surtout pour la qualité des cascades et des poursuites. On retiendra également une longue et très belle séquence de massacre dont une bonne partie tournée au ralenti, sorte de clin d'oeil au western d'antan dont Vari fit une des belles pointures.
On sourira par contre face au personnage de cette jeune fille de couleur sortie de nulle part qui fera évader notre héros sans raison aucune dont Vari se débarrassera trois minutes plus tard en l'éjectant de la jeep lors d'un virage trop serrée!!
On regrettera surtout l'inexpressivité de Bruno Bilotta, déjà vu dans Atomic cyborg et Le chevalier du monde perdu et futur adversaire de Van Damme dans Double team, dont le charisme est inversement proportionnel à sa masse musculaire. On appréciera la présence du malheureux Maurice Poli trop vite décapité en début de film et surtout celle de Malisa Longo dont l'unique raison d'être ici est celle d'être entièrement nue quelques trois minutes sur les cinq que dure son apparition à l'écran. Le culturiste Alex Vitale, inoubliable dans Rimini Rimini et repéré dans Atomic cyborg et Strike commando, incarne le vilain chef des punks.
La duperie se situe quant à elle lors de la scène où le blond Bjorn Hammer endosse une combinaison de cuir noir et une écharpe blanche pour jouer les justiciers sur une moto. Cette panoplie est la même que portait Harrison Muller Jr dans L'ultimo guerriero. Ceci permit au producteur d'insérer sournoisement au film l'affrontement de Muller et Gianfranco Cianfriglia.
Au final, Urban warriors est loin d'être un post-nuke ennuyant. Voilà une divertissante petite série post-apocalyptique que le professionnalisme de Vari sauve surtout de l'insipidité. A découvrir pour l'amateur de ce sous-genre.
On ne pourra malheureusement pas en dire autant de Il giustiziere del Bronx, véritable patchwork du film de Guerrieri raccommodé par des scènes nouvelles rejouées trois ans plus tard par une partie de la distribution reconvoquée pour l'occasion.