Tomboy: i misteri del sesso
Autres titres:
Real: Claudio Racca
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Mondo
Durée: 97mn
Acteurs: Riccardo Cuciolla as the narrator
Résumé: Le réalisateur nous propose de découvrir les plus incroyables particularités sexuelles à travers le monde avec en point d'orgue la transexualité et les changements de sexe...
Si la rumeur veut que ce soit Renato Polselli qui ait réalisé le film c'est bel et bien Claudio Racca qui en est l'auteur. Spécialiste du sex mondo à qui on doit déjà Svezia inferno e paradiso, Angeli bianchi angeli neri ou Love duro e violento, Racca nous entraine cette fois dans le monde étonnant et très fermé des changements de sexe et des particularités sexuelles telles que l'hermaphrodisme et l'homosexualité si cette dernière peut être ainsi considérée. Un sujet en or pour tout amateur de sex mondo qui imagine déjà le contenu alléchant du film. Tomboy de l'anglais signifiant Garçon manqué, garçonne, risque pourtant de décevoir le féru de tels sujets et l'amoureux d'images chocs.
En fait, Tomboy se présente sous forme d'un documentaire plutôt ennuyant qui risque de provoquer plus l'hilarité que les hauts le coeur promis par la publicité d'alors.
Sous les commentaires pompeux pseudo-scientifiques du narrateur, le célèbre Riccardo Cucciola, nous voilà plongés au coeur d'une longue étude de la sexualité à travers le monde. Et pseudo prend ici tout son sens. Rarement avait on entendu un tel ramassis d'absurdités débités à la minute par de prétendus scientifiques qui tentent avec tout le sérieux du monde de nous expliquer les causes de la transsexualité, de l'hermaphrodisme mais aussi de l'homosexualité essentiellement ici féminine.
L'ensemble devient vite hilarant face à ces lapalissades et autres vérités toutes faites, ces évidences ronflantes d'une telle superficialité qu'elles semblent prendre le spectateur pour un attardé mental. L'apothéose du ridicule est atteint lorsqu'une sociologue nous explique les causes de l'homosexualité féminine en enchainant sur le féminisme, un des autres sujets abordé ici. Une femme aime une femme par dépit, par solitude amoureuse ou pour des raisons socio-économiques. Quelque soit son statut, l'être humain est fait pour trouver l'amour et dans une société où la solitude de l'Homme prime, il n'a guère le choix que de se tourner vers le même sexe que lui ou vers son animal préféré ce qui nous vaut une belle scène de zoophilie. Un homme nu, à quatre pattes, se laisse renifler le derrière par son chien.
Certes, dans cette première partie assez drôle, on reste plutôt digne et on tente d'apporter un doigt de sérieux aux explications apportées notamment sur les thérapies sexuelles de Kaplan, la masturbation infantile, l'éjaculation précoce mais aussi sur l'attitude des gens face à l'hermaphrodisme et la transexualité et la difficulté de vivre cette différence dans notre société.
La caméra suit des couples anonymes dans la rue, étudie leurs gestes, leur comportement avant de filmer leurs ébats intimes chez eux. Tomboy pourrait donc être vu comme l'ancêtre de nos télé-reality actuelles. Tout y sonne faux et pré-fabriqué faisant de Tomboy le parfait reflet de ce qu'est le genre: un monument d'hypocrisie malsaine pour voyeur afin de flatter ses bas instincts sous couvert de document médical.
Médical prend également toute sa signification ici et l'amateur de sexe au sens clinique du terme sera comblé. Tomboy contient les images de parties intimes parmi les plus explicites qu'ait offert le genre. Pénis et vagins sont anatomiquement détaillés, la caméra fouilleuse et obscène s'infiltre à l'intérieur des sexes de femmes, la main écarte lèvres et petites lèvres, soulève vulve et clitoris, inspecte et pénètre les orifices avec minutie jusqu'à l'écoeurement.
Le clou du film sont les opérations de changements de sexe parmi les plus cliniquement insoutenables filmées du genre. Pénis tranché, cisaillé, création de vagin dans toute son horreur chirurgicale occupent la seconde partie du film et risquent de donner la nausée aux plus sensibles avant qu'ils ne se réjouissent de voir ces nouveaux corps faire l'amour sous les commentaires solennels du narrateur. Toute créature est faite pour être aimée annonce t'il! L'amour est beau.
Parmi les séquences les plus mémorables du film, on citera aussi cette insistance à filmer les parties génitales d'un bébé né hermaphrodite en le tournant et retournant comme une crêpe monstrueuse en affirmant qu'il est et sera comme nous tous, une créature de Dieu pleine d'amour.
On retiendra surtout cette plongée morbide au coeur des camps de la mort lors du récit des expérimentations nazies sur les changements de sexe narré par un rescapé que les SS ont transformé en femme, sorte d'hybride entre Anne Ramsey et Alice Sapritch, qui aujourd'hui s'occupe avec dévouement des transexuels afin de bien les préparer de ses doigts boudinés à l'opération ultime comme on prépare une vache à vêler. Cela nous vaut de belles manipulations vaginales et introduction d'objets avec la délicatesse d'un éléphant dans une cristallerie.
Le summum du mauvais goût est atteint par la présentation du cadavre de Pasolini le jour même de sa mort. La caméra tourne et tourne encore autour du corps tuméfié, insiste sur le visage en charpie du Maitre, son corps en miettes bleui sous les commentaires consensuels du narrateur faisant l'apologie de la tolérance sexuelle.
En sachant qu'il n'existe aucune image du corps du Maitre d'autant plus en couleur le jour de sa mort et que personne n'aurait donné l'autorisation de filmer d'une façon aussi indécente la dépouille, chacun aura son avis sur l'audace de ce fake particulièrement grossier et macabre. Quand perversion et argent se marient, rien n'arrête les réalisateurs.
Toutes ces séquences sont accompagnées d'une musique totalement décalée digne d'un cirque.. un peu comme si Zappata allait débarquer et hurler: Bozour les zenfants!
Particulièrement hypocrite dans sa démarche, Tomboy fait partie des sex mondo les plus hilarants dans sa forme du moins qui existe dans ce genre si particulier. Parfaitement drôle et ridicule, Tomboy satisfera tout de même l'amateur pour ses quelques passages audacieux et ses quelques moments de plaisirs visuels coupables.