La gorilla
Autres titres:
Réal: Romolo Guerrieri
Année: 1982
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 103mn
Acteurs: Lory Del Santo, Tulio Solenghi, Giorgio Barcardi, Franca Stoppi, Cristina Manusardi, Ugo Fangareggi, Maria Grazia Bon, Elvire Audray, Francesco Merli, Renato Cecchetto, Mireno Scali...
Résumé: La belle Ruby est une sportive assidue mais elle est surtout garde du corps. Elle est chargée de la protection des personnalités que rencontre son père. Voilà un travail qui n'est pas de tout repos mais Ruby a les armes qu'il faut de pour se sortir des situations les plus compliquées. Elle doit aussi gérer sa vie privée, éprise d'un petit librarire idiot. Ses parents voient leur union d'un mauvais oeil...
Romolo Guerrieri, talentueux petit artisan de la série B qui durant son parcours toucha avec plus ou moins de bonheur à divers genres cinématographiques termina sa carrière comme certains de ses confrères en s'essayant à la sexy comédie. Très populaire en Italie notamment dans les années 70 avec notamment la longue série des Toubib, Infirmière, Lycéenne et autres Prof elle déclina lentement dés la fin de la décennie. Les années 80 s'annonçaient ainsi bien fades dans l'univers de l'humour. Réalisé en 1982 La gorilla est à l'image même de ce déclin, une sorte de caricature de ce que le genre était alors devenu.
Pur produit estampillé années 80, La gorilla se présente comme une suite de péripéties, d'aventures plus ou moins drôles qui toutes tournent autour d'une garde du corps sportive ultra sexy. Du haut de ses interminables jambes, ses jolies boucles blondes au vent elle veille sur les personnalités qu'embauche son cher père. Sur cette trame plutôt réduite se greffe l'inévitable histoire d'amour entre un prétendant idiot et notre belle gorille. Sa famille voit bien évidemment d'un mauvais oeil la future alliance de leur fille chérie et de ce petit libraire aussi frisé que maladroit. S'ensuit donc une série de gags plus ou moins amusants malheureusement tous convenus et parfois navrants. Guerrieri use et abuse des grosses ficelles du genre donnant à ce banal petit produit un coté vu et revu décevant. Les gags se trouvent ainsi vite désamorcés et tombent la plupart à plat. L'aspect burlesque ne fonctionne jamais vraiment, trop artificiel.
Une poignée d'acteurs pas forcément comiques s'amusent à faire les pitres en s'agitant comme de beaux diables devant la caméra de Guerrieri qui filme sans grande imagination et de manière mollassonne l'ensemble. Le fil conducteur du film se borne donc à cette romance entre la garde du corps et son idiot d'amant. Autant dire que l'intérêt de La gorilla ne s'élève guère plus haut que le plancher des vaches. A l'instar de Ursula anti gang de Fernando Di Leo avec la sculpturale Ursula Andress, la seule ambition que semble avoir eu Guerrieri est de mettre en valeur et avant tout en vedette une femme forte et responsable dans un scénario malheureusement vide et désolant.
Malgré tout La gorilla n'est pas vraiment un mauvais film. Il se laisse même regarder avec un certain plaisir. Il est tout simplement insipide. L'atout majeur du film reste notre sexy gorille interprétée par une des starlettes de l'érotisme italien de cette nouvelle décennie, l'ex-miss Italie Lory Del Santo. Elle y dévoile allégrement sa flamboyante nudité, exhibant ses formes que Guerrieri n'a de cesse de mettre en valeur comme l'avait fait précédemment Nando Cicero dans W la foca.
Les admirateurs de l'incroyable Franca Stoppi seront ravis de la revoir ici dans un rôle de second plan, celui d'une mégère blonde et acariâtre qui mène son mari à la baguette et finira violentée par une bande de voyous, l'occasion de la voir seins nus.
Inédit sous nos cieux, La gorilla fait partie de ces sexy comédies italiennes de fin de carrière, n'ayant plus grand chose à dire ou montrer mais qui tentent de garder ce petit coté populaire toujours plaisant. Il n'est ni pire ni meilleur qu'une autre comédie tournée à cette époque, témoignage du lent déclin du cinéma populaire italien. L'important c'est que le spectateur même déçu parvienne à garder le sourire aussi léger soit-il à défaut de rire à gorge déployée.