Like it is
Autres titres: Psychedelic fever
Real: William Rotsler
Année: 1968
Origine: USA
Genre: Acid mondo
Durée: 69mn
Acteurs: Michelle Angelo, Candee Earle, Adele Rein, Stan Freberg...
Résumé: Le réalisateur nous invite à découvrir le monde hippie, son style de vie, en cette année 1968 à travers quelques vignettes illustrées dans lesquelles cette jeunesse fleurie parle de leurs idées sur le sexe, la drogue et la marijuana, la religion, la guerre du Vietnam
Scénariste, producteur, acteur et metteur en scène William Rotsler s'est surtout illustré dans la pornographie dés la fin des années 60. Il n'est donc pas très étonnant de le voir aux commandes de cet acid mondo ou plus exactement de cet hybride entre l'acid mondo et le sex mondo qui à une époque où la véritable pornographie était encore interdite était un excellent moyen pour détourner les lois et satisfaire les désirs voyeuristes d'un spectateur avide de chair fraiche.
Like it is comme tout film du genre se veut un reportage sur le monde hippie, la Flower power generation de San Francisco, berceau du mouvement, la philosophie et le mode de vie de cette jeunesse parfumée aux senteurs patchouli, noyée dans un joli nuage de marijuana, leur sexualité, l'amour libre et la vie en communauté baignant dans une douce utopie où l'on côtoie Dieu. En quelques 70 minutes Like it is nous présente un échantillon de ces hippies dont on va partager la vie et les idées sur la drogue, la religion, la sexualité sans oublier la guerre du Vietnam. Nous sommes en 1968 dans les rues de San Francisco. La ville vient de voir naitre toute une nouvelle jeunesse qui se nomme elle même The flower
children tandis que les moeurs sexuelles se libèrent de plus en plus. Dans ce contexte en pleine révolution, la nouvelle génération envahit les parcs dont le fameux Ashbury park, prêche l'amour, la fraternité, la paix et se dresse contre la haine, l'intolérance et la guerre. Elle rêve d'un monde fait de spiritualité, de méditation et d'amour, une utopie en laquelle elle croit et pense voir devenir un jour réalité grâce à la Marijuana, au LSD et autres acides. Et plus que tout, la Flower generation désire partager ses idées et son mode de vie avec le reste du monde. C'est ainsi... d'où le titre du film qui après ces quelques explications de base va nous illustrer le propos que commentent en voix off certains intéressés.
Rotsler ouvre le bal avec un groupe de hippies qui partage un appartement dans lequel ils vivent nus la plupart du temps, une petite communauté qui passe son temps à danser, jouer de la guitare, fumer et manger avant de tous partager le même lit, un premier segment qui nous offre une scène fruitée lorsque nos jeunes et insouciants hippies coupent des pastèques à même leur sexe et les dévorent avec gourmandise tout en dansant. Et Rotsler de préciser que ce style de vie ne touche pas seulement les classes sociales moyennes mais également la bourgeoisie en nous faisant pénétrer un appartement cossu dans lequel un groupe de collets-serrés débarque. Tout le monde finit nu dans les fauteuils et sur la
moquette grand luxe, se trémoussant au son du Jefferson airplane, de Sergent Peppers et de Bob Dylan, du moins en apparence puisque Rotsler nous montre que les pochettes des vyniles et préfère accompagner la séquence par une abominable musique jazzy.
Outre son aspect culinaire et végétarien, cette première vision de la vie des nos Flower children est essentiellement une occasion pour Rotsler de filmer avec complaisance la nudité de ces protagonistes de fortune et multiplier les gros plans sur leur sexe, malin stratagème pour ainsi pouvoir montrer au spectateur affamé de sexe ce qu'il attend d'un tel spectacle sans jamais cependant tomber dans la pornographie donc l'illégalité.
Il en va de même pour le second volet qui nous entraine cette fois en pleine campagne où s'est retiré un jeune couple afin de communier avec la nature et se rapprocher de Dieu. Et la meilleure façon de rencontrer Dieu passe par la préparation du calumet et l'absorption de LSD avant de s'asseoir contre un arbre et que le miracle s'accomplisse. Commence alors un long trip multicolore, explosif, une fantasmagorie aussi psychédélique que plasmique durant laquelle des jeunes files nues dansent langoureusement de façon suggestive sur fond de feux d'artifice qui symbolisent l'orgasme, une féerie pop art à laquelle il va falloir s'habituer puisque c'est ce procédé qui va inlassablement revenir jusqu'à la fin du film pour imager les
trips des différents personnages qu'il nous reste à découvrir. Parmi eux une jeune fille qui prouve qu'on peut être hippie et mener une vie saine. Faire du sport dés le lever, prendre un bon bain, se nourrir sainement, faire son shopping, de préférence des boutiques psychédéliques de la ville puis rentrer et se détendre en se roulant un bon joint, se laisser aller et s'évader. Le trip peut parfois être mauvais et tourner au cauchemar coloré. C'est la tête de mort dans laquelle elle garde son herbe qui va la hanter dans ses rêves psychédéliques. De ce troisième segment on gardera en tête la scène très amusante et un brin tendancieuse où elle caresse son chat confortablement assis sur son sexe... ou son
chat sur sa chatte!
Pour le reste soit environ les vingt dernières minutes du métrage, on est invité dans une boite de nuit aux effets stroboscopiques hypnotiques, on suit quelques manifestations anti Vietnam, de grands rassemblements dans les parcs où on fume, danse, chante et prêche, joue de la musique, se peint le corps, toutes les années beatnick kaléidoscopées interprétées par quelques véritables hippies certes mais composées également de nombreuses séquences fake jouées par certains modèles assez connus alors dont la blonde Michelle Angelo.
Dans le monde de l'acid mondo Like it is narré de façon bien morne reste anecdotique. On est loin des pseudo témoignages beaucoup plus incisifs et surtout choc tel que par exemple le très bon The hippie revolt. Peu percutant, il est surtout beaucoup trop répétitif dans son procédé illustratif qui devient à force lassant si ce n'est ennuyeux. Reste une explosion de couleurs, tout le charme psychédélique et la fascination des années 70, immuable, dont se régaleront tous les amoureux et nostalgiques de cette ère bénie, cheveux longs pour tous et chemises à fleurs, un vent de liberté ensoleillée qui caresse tous ces corps nus de mâles à la beauté christique magnifiquement estampillée seventies assouvissant notre soif voyeuriste. A défaut d'être captivé, on pourra toujours rêver qu'un jour il nous sera possible de voyager dans le temps et définitivement s'arrêter à cette époque à tout jamais révolue.