Le chiamo tutte anima mia
Autres titres:
Réal: Mauro Ivaldi
Année: 1974
Origine: Italie
Genre: Comédie
Durée: 95mn
Acteurs: Orazio Orlando, Pamela Tiffin, Mario Adorf, Dina Adorni, Edmonda Aldini, Gigi Ballista, Federico Boido, Angela Covello, Gisela Getty, Claudio Giorgi, Luigi Antonio Guerra, Alessandro Haber, Monica Monet, Teresa Rossi Passante, Elena Veronese, Carmen Villani, Anna Zinnemann...
Résumé: Un Dom Juan, Franco Donati, décide d'épouser sa dernière conquête. Dés l'annonce de la nouvelle par la presse ses onze précédentes fiancées à qui il avait aussi promis le mariage débarquent en ville bien décidées à se venger de cet affront. L'une d'elles serait prête à le tuer avant son mariage. Mais qui? L'inspecteur Marzoli mène l'enquête...
Mauro Ivaldi n'a à son actif que six films qu'il tourna entre 1974 et 1980, six comédies qui reconnaissons le n'ont guère marqué l'histoire du cinéma populaire italien. Jamais très drôles, souvent vides de sens et surtout lourdes dans leur humour elles valent essentiellement par la présence de l'épouse du metteur en scène en tant que protagoniste principale, la blonde Carmen Villani et sa fameuse coupe au bol, qui sans être une grande actrice dégageait un certain érotisme parfois osé. Comme chaque règle a son exception Le chiamo tutte anima mia, le tout premier film du cinéaste, pourrait bien être celle ci.
Franco Donati, est un insatiable Dom Juan qui accumule les conquêtes jusqu'au jour où il décide d'épouser sa toute dernière rencontre, la belle Francesca. Une journaliste, Paola, a eu vent de l'incroyable nouvelle et ce prochain mariage fait la une des journaux. Lorsque ses onze dernières petites amies à qui il avait aussi promis le mariage apprennent la nouvelle elles se rendent toutes chez lui. Franco échappe aux furies mais très vite il reçoit une lettre anonyme dans laquelle il est écrit qu'il va mourir la veille de son mariage. La pauvre garçon devient parano même si son meilleur ami tente de le rassurer au mieux. Qui des onze jeunes femmes veut le tuer? Il demande à l'inspecteur Egisto Marzoli de le découvrir. En
panique il annule même son mariage à la grande colère de Francesca qui elle aussi est suspectée. Elle aurait en effet de bonnes raisons de se venger en apprenant le passé de séducteur de son futur mari. Francesca est finalement innocentée et le couple décide tout de même de se marier C'est le jour même des noces que le ou la coupable sera enfin démasqué.
Brigitte, Laura, Ursula, Monica, Raquel, Litz, Maria, Florinda, Barbara, Claudia e Sofia, le chiamo tutte anima mia tel est le titre complet de cette comédie enlevée. Et il parle de lui même. Contrairement à ses films suivants Mauro Ivaldi signe une pellicule non pas
érotique mais une gentille comédie policière écrite par le célèbre duo Pippolo-Castellano dont l'intrigue tourne autour d'un invétéré play-boy menacé de mort après que son prochain mariage ait été annoncé par la presse. Ses onze dernières conquêtes sont toutes revenues en ville, rôdent et le suivent, décidées à lui faire payer cet affront. Entre parano et réalité difficile pour le pauvre Franco de faire la part des choses et d'informer sa Belle de ce qui lui arrive. L'histoire est toute simple mais Mauro Ivaldi y met tout son coeur et surtout parvient à faire rire avec cette accumulation de quiproquos, de situations équivoques et toutes les péripéties qui attendent notre Dom Juan pourchassé par onze vengeresses dont une serait
une potentielle meurtrière. Certaines scènes sont franchement hilarantes notamment celle qui ouvre le film (l'arrivée en masse des "fiancées" de Franco à son domicile) ainsi que celle du concours du plus beau chien (un vrai régal), d'autres plutôt inhabituelles. Il fallait par exemple oser faire d'un enfant un tueur en lui mettant entre les mains un vrai pistolet sans pourtant sombrer dans le morbide. Un autre point fort de cette désopilante comédie est le personnage de l'inspecteur et son micro carnet qui contient toutes ses notes. Dans un rôle à contre-pied de ce qu'il fait habituellement Mario Adorf est tout simplement irrésistible et donne de sa personne et de son corps pour tenter de découvrir l'identité de celle qui voudrait
intenter aux jours de Franco. Entre une dominatrice SM et et une intellectuelle ses investigations ne sont pas de tout repos mais elles sont en tout cas fort drôles pour le spectateur qui découvrira en toute fin de bande qui semait la zizanie. Les plus perspicaces auront assez vite pressenti, deviné son identité.
La réalisation est alerte, sans temps mort, les décors sont assez luxueux et joliment photographiés. Quant à l'interprétation elle est à la hauteur du film. Autour de l'excellent Mario Adorf on retrouve un Orazio Orlando tout feu tout flamme dans le peau de notre play-boy qui semble imiter Lando Buzzanca, le spécialiste de ce type de rôle. Carmen Villani est
évidemment au rendez-vous. Pour l'ex-chanteuse c'était donc ici ses débuts à l'écran. Elle n'y est pas la principale protagoniste féminine. Ceci joue aussi peut-être en faveur du film. Signalons à ses admirateurs que pour une fois elle n'a aucune scène déshabillée. Chose en effet incroyable pour ce genre de film surtout pour l'époque, il n'y a aucune scène coquine dans le film basé uniquement sur l'humour. Si elle ne se dévêt pas Carmen interprète par contre l'agréable chanson thème du film "Anima mia". La délicieuse américaine Pamela Tiffin, qui fit une belle carrière en Italie, est la séduisante journaliste. Gigi Ballista (le père de Carmen Villani) et Alessandro Huber (Carlo le meilleur ami) sont fort sympathiques. Tout
autour de ce beau monde qui visiblement s'amuse bien tourbillonne un bel essaim de starlettes dont Elena Veronese, Anna Zinnemann et Angela Covello.
Brigitte, Laura, Ursula, Monica, Raquel, Litz, Maria, Florinda, Barbara, Claudia e Sofia, le chiamo tutte anima mia est une fort sympathique comédie légère, drôle voire par moment hilarante, divertissante qui sans avoir recours à la nudité parvient à conserver son intérêt et fait par moment penser à une comédie à la française notamment aux fameux Gendarmes avec Louis De Funès pour la fuite en vélomoteur et la présence de la bonne soeur. Quel dommage que ce coup d''essai ne se transforme pas. Le chiamo tutte anima mia laissait en effet présager un avenir plus radieux pour Ivaldi.
S'il fallait conseiller et ne garder qu'un seul film du metteur en scène ce serait bel et bien celui ci.