Une légende du western italien s'en est allée: disparition de Tomas Milian
L'acteur d'origine cubaine naturalisé italien Tomas Milian s'est éteint le 22 mars à Miami des suites d'un accident vasculaire cérébral. Il avait 84 ans.
Né à La Havane le 3 mars 1933 Tomas, fils d'un général de l'armée cubaine qui se suicida sous ses yeux après avoir tenté un coup d'état, débute sa carrière de comédien en 1958 en montant sur les planches de Broadway. Jeune garçon introverti, il fait ses premiers pas à l'écran sous la direction notamment de Mauro Bolognini puis apparait dans une série de films appartenant pour la plupart à la nouvelle vague italienne. C'est en 1966 que sa carrière décolle réellement lorsque Sergio Sollima lui confie le rôle de Cuchillo dans le western Colorado. Tomas y interprète un paysan mexicain accusé à tort de viol et de meurtre que pourchasse sans relâche un chasseur de prime. A travers ce personnage hautement carnavalesque, Tomas personnifie incarne la figure même du révolutionnaire, il est le petit peuple prêt à se battre pour bouleverser l'ordre social. Tomas va dés lors enchainer les westerns où il reprend ce type de rôles toujours sur fond de révolution mexicaine. Tomas devient vite l'idole de tout un genre de cinéma bien défini, un cinéma populaire, un cinéma de quartier, une réputation qu'il va renforcer dés le début des années 70 en étant au centre de toute une pléiade de polizeschi ou polars à l'italienne dans lesquels il va jouer le plus souvent des gangsters sadiques et pervers avant d'incarner l'exemple type du prolétaire romain en créant le personnage crasseux de Monezza puis celui du flic peu orthodoxe Nico Giraldi et enfin celui haut en couleur du Bossu (Il gobbo). C'est en tout et pour tout une bonne quinzaine de polars que Milian va tourner entre 1974 et 1984.
A la mort du cinéma de genre au début des années 80, Tomas va se faire un peu plus rare et tenter une reconversion. On le voit notamment chez Antonioni pour Identification d'une femme en 1982. L'acteur va alors quitter l'Italie et retourner vivre aux USA où il s'essaie à la télévision mais aussi à un cinéma plus hollywoodien. S'il tourne beaucoup moins, on le voit cependant de façon plutôt régulière chez Oliver Stone, James Gray et Abel Ferrara. Malgré cette escapade américaine, Tomas ne fera jamais oublier à ses admirateurs sa carrière italienne. Il restera à leurs yeux cette figure incontournable, indissociable du cinéma de genre transalpin pour lequel il est devenu un mythe, une véritable légende, immortelle.
Adieu Tomas.
La biographie de Tomas est disponible ICI