I mavri Emmanouella
Autres titres: Secrets érotiques d'Emanuelle / Emanuelle queen of sados / Emanuelle's daughter / Sexy moon / Emanuelle queen bitch / Emanuelle the seductress
Real: Ilias Mylonakos
Année: 1979
Origine: Grèce
Genre: Erotique
Durée: 90mn
Acteurs: Laura Gemser, Gabriele Tinti, Livia Russo, Pantelis Agelopou, Gordon Mitchell, Eli Kiriakidou, Vagelis Vartan, Nadia Neri, Tarita, Kathrin Maalouf, George Zenios, Anda Vartholomeou...
Résumé: Aprés des années passées à subir les sévices sexuels de son mari, Emanuelle décide de le tuer en sabotant son avion. A sa mort, elle récupère la garde de sa fille, Livia, et reprend la direction de l'orangeraie dont il s'occupait. Mais un de ses collaborateurs suspecte Emanuelle de l'avoir assassiné. Il engage un détective chargé de la démasquer. Il séduit la jeune femme qui va découvrir trop tard la vérité. En effet, le détective va violer Livia. Emanuelle folle de haine va se venger en l'entrainant dans un piège...
Ilias Mylonakos fut dans les années 70 un des piliers du cinéma d'exploitation grec, auteur de quelques films particulièrement intéressants mais méconnus ou aujourd'hui oubliés. Ce n'est malheureusement pas ces Secrets érotiques d'Emanuelle ni même Love lust and ecstasy sorti la même année qui donneront envie de les (re)découvrir. Malgré un titre d'exploitation alléchant, Secrets érotiques d'Emanuelle en France ou Emanuelle queen of sados pour l'étranger, il n'y a ici ni secrets érotiques encore moins de sadisme puisqu'on assiste à la vengeance d'une femme trop longtemps soumise aux humliliations d'un mari pervers dont elle organisera la mort avant d'être abusée dans tous les sens du terme par le détective chargé de la démasquer.
Sous bien des aspects, Emanuelle queen of sados ressemble à un épisode d'un quleconque soap opera agrémenté d'une bonne dose d'érotisme. Réalisé sans grande imagination, l'ennui est ici de rigueur ponctué fort heureusement de longues séquences érotiques souvent inutiles mais destinées à utiliser au maximum la beauté de la toujours divine Laura Gemser. on retiendra la scène d'ouverture aux limites du hardcore et celle avec Gabriele Tinti. Pour le reste, on risquera plus de sourire que d'être réellement excité à moins d'être sensible à la vue de deux oeufs aux plat frits dans de l'huile qui prend feu ou du café entrain de bouillir au moment même où les protagonistes atteignent la jouïssance sur une machine à laver.
Si on excepte la beauté des paysages grecs et Laura elle même, Emanuelle queen of sados est surtout intéressant à un certain niveau puisque le personnage d'Emanuelle/Laura est ici supplanté par celui de sa fille, Livia, une adolescente post-pubère. A travers ce personnage de lolita, on retrouve toute la perversité d'un certain cinéma d'exploitation italien. Impudique, déshinibée, elle expose son corps nubile à l'oeil voyeuriste de la caméra lors d'une séquence de douche assez complaisante mais également lors d'une longue séquence en discothèque où montée au sommet d'un plot elle danse danse fébrilement, Mylonakos la filmant par en dessous afin de dévoiler ses sous-vêtements. Le clou du film restera son viol sur la plage par le détective qui amenera Emanuelle à se venger lors du trés beau mais trop bref final dans les ruines de l'Acropole.
La beauté quelque peu particulière de la jeune et totalement inconnue Livia Russo et son visage fermé donne à son personnage un certain coté fascinant qui en ferait presque oublier Laura.
Jamais édité en langue italienne, Emanuelle queen of sados n'égale en rien les oeuvres de Joe D'Amato, loin de là, Mylonakos ne parvenant pas à mettre en valeur Laura Gemser aussi bien que son mentor dont il ne possède ni son sens de la perversité ni du macabre. Il manque aussi au film ce coté ludique et fantasmatique propre aux oeuvre de D'Amato d'autant plus que le film semble étrangement bâtard ce qui laisserait supposer qu'il existe une version plus hardcore.
Décevant, le film l'est, Mylonakos n'ayant pas cru bon de surcroît d'utiliser pleinement une alléchante distribution. Outre Laura, on retrouve Gordon Mitchell qui semble cachetonner, perdu au milieu de ses oranges lors de séquences qui sentent le remplissage.
Reste donc au milieu de cette Grèce carte postale Laura rayonnante dans les bras de Gabriele Tinti et l'énigmatique Livia Russo pour laquelle on se rappelera du film. Plaisant mais c'est peu vu les possibilités qu'offraient le scénario. N'est pas D'Amato qui veut!