Horror safari
Autres titres: Safari cannibal / Invaders of the lost gold / Safari of no return / Safari senza ritorno
Réal: Alan birkinshaw
Année: 1982
Genre: Aventures
Origine: Nouvelle zélande / Italie
Durée: 90mn
Acteurs: Stuart Whitman, Woody Strode, Glynis Barber, Edmund Purdom, Harold sakata, Laura Gemser, David De Martyn, David Cohen, Junix Inocian...
Résumé: 1945. Un groupe de soldats japonais cachent un fabuleux trésor dans la jungle des Philippines avant de se faire capturer par des cannibales. Quelques soldats ont survécu à l'attaque des indigènes et bien des années plus tard, un aventurier va les aider à retrouver le trésor perdu. L'expédition s'enfonce dans la jungle où moultes péripéties les attendent...
La vague de films cannibales a engendré quelques sous-oeuvres qui utilisèrent ce terme à des fins commerciales trompant ainsi le spectateur sur le contenu. Safari cannibal en fait partie. Le film du néo-zélandais Alan Birkinshaw est en fait un petit film de jungle dont le point de départ se situe en 1945 lorsqu'un groupe de soldats japonais cachent un fabuleux trésor dans une grotte au milieu de la jungle fillipine infestée de tribus primitives. On sent des reminescences des Aventuriers de l'arche perdue dont Safari cannibal se veut une lointaine resucée. Malheureusement, Birkinshaw ni n'est ni Antonio Margheriti et encore moins Spielberg.
Après une ouverture qui laisse augurer du meilleur, le plaisir et l'espoir retombent bien vite. Passé ce début prometteur en pleine jungle et une attaque d'indigènes qui se terminera par une belle décapitation, nous voilà mornement plonger dans l'univers des bars à strip-tease pour vieil alcoolique avant de subir les préparatifs mollassons de l'expédition qu'un escroc met en place afin de retrouver le fameux trésor.
Le moins qu'on puisse dire c'est que cette expédition tourne au ralenti. Birkinshaw semble avoir été victime d'une mouche tsé-tsé au même titre que ses acteurs tous plus apathiques les uns que les autres. Cette aventure de jungle prend trés vite des airs de ballade forestière dominicale, rythmée ou plutôt ponctuée de quelques meurtres d'une sagesse exemplaire filmés au... ralenti! Au lieu d'en renforcer l'impact, dans un tel contexte, cela devient vite irritant. Un crocodile, un empalement.. le menu des réjouissances est bien maigre.
Pour le reste, on subira les bavardages des acteurs se lamentant sur leurs déboires sentimentaux et les aternoiments de Glynis Barber. La mise en scène sans imagination est poussive à l'excès, tout le monde semble s'ennuyer et ne jamais prendre au sérieux leurs rôles. Ceci aurait d'ailleurs été un exploit dans de telles circonstances. Birkinshaw ne saisit pas même l'opportunité de son décor. Tourné à Manille, sa jungle ressemble plus à un jardin botanique qu'à une épaisse forêt malaisienne. A aucun moment il ne parvient à instaurer une quelconque atmosphère pas même lors du final qu'il expédie en cinq minutes tonnantes. Rarement film de jungle aura été plus ennuyant tant il ne se passe rien.
Les amateurs de cannibalisme pleureront toutes les larmes de leur corps car ce dernier n'est présent que dans le titre français. Horror safari est même exempt de tout indigène si on excepte ceux aperçus lors de la séquence d'ouverture. On est donc trés loin de La montagne du dieu cannibale ou d'oeuvres comme Le temple du Dieu soleil et autres Les aventuriers du cobra d'or.
Dans ce safari qui avoisine plus la ballade espagnole que la grande aventure exotique, le vétéran Stuart Whitman plus anémique que jamais grogne et sourcille dans son rôle d'aventurier alcoolique aux cotés de Woody Strode, impassible jouant de la guitare en pleine jungle. Ce safari nous donnera tout de même l'occasion de revoir Laura Gemser. Malheureusement une fois encore, Birkinshaw ne sait pas saisir cette chance et la délaisse copieusement. Il réduit son rôle à une simple figurante dont il se débarasse O desespoir trés vite aprés l'avoir tout de même déshabillée prouvant ainsi que malgré le temps, elle est restée toujours aussi divine. On devra par contre subir la blonde Glynis Barber, insupportable de mièvrerie, future héroine de la série Dempsey and Makepiece aux cotés de son mari Michael Brandon. Birkinshaw semble amplement la préferer à Laura tant cette dernière est reléguée au deuxième voire troisième plan.
Safari cannibal en décevra plus d'un mais il pourra servir d'excellent soporifique pour l'insomniaque le plus endurci.