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La cripta e l'incubo


Autres titres: La crypte du vampire / La maldicion de los Karnstein / Crypt of the Vampire/ Terror in the Crypt / Ein toter hing am glockenseil
Réal: Camillo Mastrocinque
Année: 1963
Origine: Italie / Espagne
Genre: Epouvante
Durée: 85mn
Acteurs: Christopher Lee, Adriana Ambesi, José Campos, Ursula Davis, Véra Valmont, Angel Midlin, Carla Calò, Nela Conjiu, José Villasante, José Cortés, James Brightman, Ignazio Balsamo, John Karlsen...

Résumé: Laura, la fille du Comte Karnstein, fait chaque nuit de violents cauchemars. Elle se voit dans la peau de son ancêtre, la sorcière Sheena, brulée vive sur le bûcher. Avant de mourir Sheena aurait jeté un sort sur la famille Karnstein, jurant qu'elle se réincarnerait afin de se venger de ceux qui l'ont condamnée. Sa réincarnation aurait le visage de Laura. Afin d'éclaircir le mystère et soulager sa fille le comte fait appel à un jeune historien qu'il charge de retrouver le portrait de Sheena peint sur un tableau caché quelque part dans le manoir. Alors que Laura est au plus mal débarque au château une magnifique jeune fille, Ljuba, que le comte héberge. Laura et Ljuba deviennent amies. Si Laura semble aller beaucoup mieux ses cauchemars reprennent encore plus violents et les cadavres s'accumulent chez les Karnstein...

C'est dans la comédie à l'aube des années 30 que Camillo Mastrocinque débuta sa prolifique carrière. Son nom restera à jamais associé à celui de Toto surnommé en Italie le prince du rire. Mastrocinque tourna en effet quelques uns de ses plus célèbres films. En 1963 le metteur en scène s'essaie cependant à un tout nouveau genre, le cinéma d'épouvante, une voie ouverte précédemment avec succès par Riccardo Freda et Mario Bava. Librement inspiré du roman de l'irlandais Sheridan Le Fanu écrit en 1872, Camilla, Camillo Mastrocinque réalise son premier film d'horreur gothique La crypte du vampire.

Au XIXème siècle quelque part en Autriche. Laura, la fille unique du comte Ludwig Von Karnstein, fait chaque nuit le même cauchemar. Elle y est la réincarnation de son ancêtre dont elle est le sosie, Sheena. La jeune femme fut condamnée à être brulée vive pour sorcellerie. Sur le bûcher elle maudit ses proches et jeta sur eux un terrible sort. Elle jura qu'une Karnstein verrait le jour et qu'à travers cette jeune femme qui serait son double elle se vengerait de ceux qui l'ont condamné. Les cauchemars se font de plus en plus effrayants. Une nuit Laura rêve qu'elle a tué sa cousine Tilde. Le lendemain son corps est retrouvé sans vie au village. Adepte de la magie noire l'inquiétante gouvernante Rowena utilise

les dons de médium de Laura pour tenter de faire revenir Sheena afin de la détruire définitivement. Après Tilde ce sont deux autres Karnstein qui sont retrouvées mortes. Le comte Ludwig commence à croire que Laura est bel et bien la réincarnation de son ancêtre. Il fait appel au jeune Friedrich, un expert en tableaux, afin de faire des recherches et trouver quelque part au château le véritable portrait de Sheena de manière à faire toute la lumière sur cette supposée malédiction. Alors que Laura est au plus mal, de plus en plus terrifiée par ses rêves, Ljuba une magnifique jeune femme arrive au château suite à un accident de carrosse. Laura et Ljuba deviennent très vite amies. Elles sont inséparables. Laura est

apaisée et retrouve la joie de vivre. Elle se rapproche également de Friedrich. Malheureusement elle est de nouveau en proie à des cauchemars de plus en plus violents. Les recherches de Friedrich ne donnent rien, impossible de trouver le tableau dissimulé quelque part dans la manoir qui révélerait l'identité de la terrible sorcière. Jusqu'au jour où Friedrich, grâce à un indice inattendu, pense avoir trouvé la clé de l'énigme. Mais il est peut-être déjà trop tard. Laura a été kidnappée par cette mystérieuse descendante qui s'apprête à la sacrifier.
Contrairement à ce que le titre français laisserait supposer La crypte du vampire n'est pas
à proprement parler un film de vampires. De vampires il n'y en a point (seule une morsure au cou fait ici songer au vampirisme). Comme pour Le masque du démon de Bava nous sommes ici bien plus face à une sinistre histoire de sorcellerie et de malédiction ancestrale qui pèse sur la famille des Karnstein, une famille que l'amateur de cinéma d'épouvante connait bien puisqu'elle fut au coeur de bien d'autres films au fil des ans. Pour sa première incursion dans le genre il faut reconnaitre que Mastrocinque s'en tire haut la main. L'intrigue écrite par Tonino Valerii et Ernesto Gastaldi n'est pas très originale et ne fait que reprendre les grandes lignes de ce type de films sans rien y ajouter de bien neuf. L'histoire tourne

autour de la malédiction qu'une sorcière jeta jadis sur les Karnstein afin de se venger de sa condamnation au bûcher. Reste à savoir si Laura est folle et qui est la descendante de Sheena. Il a assez facile de répondre à ces deux questions. Il est clair que Laura n'est pas folle, qu'elle n'est qu'une victime. Quant à l'identité de la sorcière on le devine, on le pressent assez rapidement. Son identité n'est donc en rien une surprise en fin de pellicule. On ne peut pas non plus dire que Mastrocinque se soit beaucoup investi dans l'enquête. Le jeune Friedrich, expert en tableau et en Histoire, venu au manoir pour mener ses investigations, est bien plus intéressé par Laura que par le travail dont il est chargé. L'enquête est même

totalement délaissée au cours du film pour ne ressurgir qu'en dernière partie de métrage. Le spectateur lui même l'avait oubliée. En fait tout l'intérêt du film repose ailleurs.
Tout d'abord dans l'atmosphère qu'il dégage. Mastrocinque joue parfaitement bien avec l'ambiance créant avec succès un véritable climat de peur à travers tout l'attirail du genre. Déambulations nocturnes, manoir lugubre, crypte et couloirs sinistres, visions effrayantes, pratiques de magie noire, ombres terrifiantes, nuits d'orage et vent déchainé, squelettes... auxquels s'ajoutent ces cauchemars qui sans cesse font basculer le spectateur entre rêve et réalité sans qu'il ne sache jamais vraiment ce qu'il en retourne. Cela a peu d'importance

d'ailleurs puisque le scénario ne suit pas toujours une piste logique. Le but est surtout d'effrayer. Le reste n'a que peu d'importance. Seules les grandes lignes comptent. Et pour faire peur Mastrocinque présente aussi quelques personnages inquiétants comme la sinistre gouvernante adepte de magie noire et un bossu particulièrement glauque au coeur d'une séquence d'une cruauté assez inattendue (une pendaison et une amputation de la main). Sans oublier l'utilisation d'éléments surprenants comme cette main qui sert de chandelier, l'ensemble mis en valeur par des éclairages, une photographie, un noir et blanc tout simplement superbes qui appuient l'aspect angoissant du film notamment lors de

certains passages d'une beauté esthétique flagrante (la traversée du jardin quasi onirique qui mène à la crypte, la veillée funéraire et le réveil de la gouvernante au doigt menaçant, le rêve de Laura qui ouvre le film et le magnifique final...).
Puis il y a cette touche clairement saphique, pas forcément étonnante puisque le lesbianisme a toujours été de mise dans ce type de cinéma mais la relation qu'entretiennent Laura et Ljuba est visiblement lesbienne. Laura est amoureuse de la belle Ljuba et leurs échanges sont des déclarations tout en demi mots. C'est une évidence. Elles franchiraient presque le pas du baiser, de la caresse si on n'était pas en 1963. frustrant

certainement mais à la fois excitant tant Mastrocinque sait faire passer, monter le désir à travers un regard, un simple toucher, une étreinte.
La distribution est loin d'être anodine. En tête de générique on retrouve en effet le grand Christopher Lee dans la peau du comte, un rôle cette fois de gentil, qui change de ses habituels personnages maléfiques. Même si on le voit peu sa présence donne de suite une aura prestigieuse au film. C'est surtout à la gente féminine que La crypte du vampire fait la part belle. La brune Adriana Ambesi, une beauté hybride entre Barbara Steele et Maria Callas qui n'eut pas une longue carrière, campe avec grâce une Laura terrifiée, désespérée,

fragile. La blonde et lumineuse Ursula Davis est la tendre et douce Ljuba. Quant à la française Vera Valmont qui finira sa carrière dans l'érotisme peu classieux (chez Pallardy) puis le porno franchouillard (Les karatéchattes de Georges Combret) elle interprète Annette, la jeune fiancée du comte, un personnage un peu trop oublié dans le scénario qui semble n'exister que pour être finalement tuer ou tout bêtement ajouter une suspecte à la liste. C'est le bellâtre espagnol José Campos qui se glisse dans la peau du jeune historien. Lui aussi finira sa carrière à l'aube des années 80 dans l'érotisme osé en apparaissant dans quelques films "S" ibériques (Consultorio sexologico).

Tourné au fameux château de Balsorano La crypte du vampire n'est surement pas le meilleur film d'épouvante gothique italien qui fut tourné. Pas toujours très cohérent, un peu trop facile par instant mais il n'en demeure pas moins un gothique de haut niveau qui ravira l'amateur ne serait-ce que pour son esthétisme et son climat de terreur insidieux. Suffisamment bien ficelé il tient de surcroit en haleine durant 90 minutes. Le metteur en scène reviendra au genre deux ans plus tard avec Un ange pour Satan, encore bien meilleur, surement son chef d'oeuvre, avant de finir sa carrière en 1968 avec un musicarello La piu bella coppia del mondo.

  • Par Éric Draven | jeudi, 9 octobre 2025 | 17h58
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