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La cosa buffa


Autres titres: La drôle d'affaire / La fleur de l'âge
Réal: Aldo Lado
Année: 1972
Origine: Italie
Genre: Comédie sentimentale
Durée: 102mn
Acteurs: Gianni Morandi, Ottavia Piccolo, Giusi Raspani Dandolo, Dominique Darel, Rosita Torosh, Fabio Garriba, Riccardo Billi, Angela Goodwin, Luigi Casellato, Nino Formicola, Claudia Giannotti...

Résumé: Antonio, un jeune instituteur d'origine modeste, s'éprend de Maria, la fille de 17 ans d'un très riche industriel vénitien. Très vite c'est l'amour fou entre eux mais ils n'osent pas franchir le pas. Ils craignent leur première fois. Leur amour est très mal vu des parents de Maria qui font tout pour les séparer. Ils offrent même de l'argent à Antonio pour qu'il quitte leur fille. En vain. Les deux amoureux font enfin l'amour. Un jour la mère de Maria les surprend en pleine intimité...

A peine La corte notte delle bambole di vetro / Je suis vivant, son tout premier long métrage sorti sur les écrans fin 1971 Aldo Lado commence à plancher sur son second film inspiré du roman de Beppe Berto qui l'avait beaucoup marqué La cosa buffa. En lisant le livre Lado s'était rendu compte qu'il avait eu un parcours initiatique assez similaire à son jeune héros. Cela l'avait convaincu de porter cette histoire de première fois pour le grand écran. Il ne lui restait plus qu'à trouver un producteur et un nom capable de pouvoir porter le film. Le producteur déniché son choix se porta sur Gianni Morandi, un chanteur à succès qui

venait tout juste de remporter le Festival de Sanremo. Lado put ainsi commencer le tournage de La cosa buffa.
Venise - Antonio enseigne dans une école maternelle. Il vit encore chez ses parents. Un jour il fait la connaissance de Maria, une jeune et riche vénitienne de 17 ans qui fait déjà des études universitaires. Ils tombent amoureux mais leur relation est entravée par les parents de Maria qui n'apprécient pas du tout que leur fille fréquente un jeune homme issu d'un milieu social plus pauvre que le leur. Ils lui offrent même de l'argent pour qu'il s'éloigne de leur fille. Cependant les tourtereaux résistent. Leur amour nuit à la vie professionnelle

d'Antonio. En effet il délaisse son travail pour consacrer tout son temps à la belle Maria ce que les parents du jeune garçon voient d'un mauvais oeil. Après une ultime dispute avec son père Antonio décide de quitter le domicile familial et loue une chambre en ville à une jeune femme qui n'est pas insensible à son charme. Les amoureux ont désormais leur petit nid d'amour, idéal pour perdre leur virginité. Cette première fois les obsède mais ils la repoussent sans cesse jusqu'au jour où, enfin prêts, ils se donnent l'un à l'autre. La mère de Maria réussit finalement à les séparer après les avoir surpris en plein ébats sexuels. Antonio se console dans les bras de Marika, une jeune femme qui l'a rencontré quelques

temps plus tôt. Ils font l'amour mais même s'ils ont eu des rapports sexuels leurs fiançailles seront vaines. Marika est contrainte de rompre...
La cosa buffa fait partie de ces films transalpins de la grande époque qui sentent le souffre de par leur thème, les amours impossibles entre une mineure, ici la jeune Maria, tout juste 17 ans, et un garçon un peu plus âgé, Antonio un étudiant qui se prédestine à l'enseignement. Pour corser le tout les amoureux sont issus de milieux sociaux différents, lui est un petit provincial issu d'un milieu modeste, elle est la fille d'un industriel fortuné, une fille de la haute bourgeoisie vénitienne. De nouveaux Roméo et Juliette en somme. Voilà qui

augurait du meilleur! Le résultat est bien décevant. Ceux qui s'attendraient à une oeuvre sulfureuse seront fortement déçus. La cosa buffa est plus une comédie à l'eau de rose qu'un véritable drame amoureux. Lado nous a concocté une sorte de roman-photo à l'eau de rose qui fera plus sourire qu'il n'émouvra ou choquera, une innocente pellicule d'une gentillesse exemplaire qui très souvent frôle le ridicule volontaire ou involontaire. En ayant choisi de jouer sur le ton de la comédie et de l'humour Lado s'est quelque peu fourvoyé. En découle un film privé de toute émotion, de sensibilité, de tout aspect dramatique, pas évident d'éprouver le moindre sentiment pour ses amoureux candides qui n'envisagent plus de vivre

l'un sans l'autre mais qui surtout sont tourmentés si ce n'est obsédés par leur première fois, par la peur de la perte de leur virginité. Tout le cœur de l histoire est bel et bien là. L'appréhension de son dépucelage, les questions qui tournent autour de la défloration, la curiosité de la découverte du corps de l'autre, toutes les interrogations qu'on peut se poser arrivé à l'âge de franchir le cap lorsqu'on pense avoir trouvé l'âme soeur. Ces instants de douce crainte mêlés à l'excitation sont ici gâchés par une mise en scène qui fait part belle à l'humour, un humour puéril qui frise le ridicule qui désamorce la force du propos, peu aidé par des dialogues tout aussi niais et des situations involontairement comiques souvent

consternantes. Avant qu'ils ne fassent le grand saut nos deux amoureux passent les trois-quart du film à gentiment jouer à touche-pipi. Monsieur promène sa main sous la jupe de mademoiselle y compris devant sa mère en plein travaux de couture et mademoiselle a l'orgasme facile et surtout très expressif. "Oh Madonna!" s'écrie t-elle à chaque fois. Un effet répétitif qui n'est plus drôle au bout de cinq minutes. Notre jouvencelle se demande quant à elle à quoi ressemble un sexe d'homme surtout lorsqu'il gonfle. Le godelureau lui fait donc admirer sa protubérance sous son pantalon. Ces petits jeux sont amusants un moment mais deviennent vite lassants d'autant plus que tout est volontairement suggéré. Tel était

l'objectif de Lado. Ne rien montrer, juste suggérer. Lorsqu'enfin les jouvenceaux décident de faire l'amour, donc de se mettre nus sous ordre de mademoiselle, toujours téméraire, Lado nous offre la seule et unique scène de nu (plus ou moins à contre jour pour éviter les détails intimes) du film. Une jolie scène plutôt poétique mais au final entachée par un soupçon de comique assez malvenu. Voilà bien qu'Antonio au moment d'enlever son caleçon explique ce qu'est une érection afin que Maria ne soit pas trop surprise de découvrir enfin ce qu'elle avait jusqu'alors seulement vu et imaginé sous le pantalon. "Oh Madonna!"
Le choix des acteurs n'est pas non plus très judicieux et n'aide en rien à donner un peu

d'épaisseur, de sincérité et d'émotion au film. Gianni Morandi, chanteur de variété et futur présentateur télé, est l'archétype même du bêta. Fade, peu charismatique, il a l'air benêt tout le long du film avec ses lunettes, sa raie, sa maladresse et son trop plein de bons sentiments. Il attire plus l'indifférence que la sympathie. La diaphane Ottavia Piccolo, choisie par Lado pour son coté simple et sa peau laiteuse, loin des critères de la star italienne d'alors, est mignonne du haut de ses 18 ans mais elle est vite agaçante encore plus lorsqu'elle gémit ses "Oh Madonna"! Le couple ne fonctionne pas vraiment. Les rôles secondaires sont plus intéressants notamment Dominique Darel (Marika), Rosita Torosh et

la bigote Giusi Rosy Dandolo (la mère de Maria).
Avec La cosa buffa qui se voulait plein de tendresse et de sensibilité Aldo Lado signe malheureusement une comédie à l'eau rose d'un autre temps, un roman-photo rose jamais vraiment convaincant où il multiplie les ralentis romantiques mielleux, dégoulinants. Il ennuiera plus qu'il ne divertira malgré quelques séquences intéressantes (le rêve délirant du mariage que fait Antonio). L'ensemble est approximatif comme la fellation de Dominique Darrel. Ennio Morricone fait son possible pour rehausser cette histoire de première fois mais face à sa fadeur il a bien du mal à donner un peu d'ampleur à cette love story

vénitienne qui n'a rien de transgressif. Reste une superbe photographie et surtout Venise comme seul Lado sait la filmer, sa Venise qui est si chère à son coeur, superbe, envoutante, fascinante, une Venise qu'il nous fait visiter, explorer dans toute sa splendeur. En résumé à réserver en priorité aux fans de Gianni Morandi et aux amoureux d'Ottavia Piccolo.
Lorsqu'il lut le roman de Berto Lado clama haut et fort qu'il s'était revu à l'âge des jeunes protagonistes et s'était souvenu de sa première fois. Espérons qu'elle fut moins ennuyeuse. L'année suivante le metteur en scène reviendra au giallo avec Qui l'a vue mourir? avant de revenir à la comédie sentimentale pseudo sulfureuse avec La cugina.

  • Par Éric Draven | mercredi, 29 octobre 2025 | 14h28
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