Da Scaramouche o se vuoi l'assoluzione baciar devi sto... cordone
Autres titres: Scaramouche
Real: Gianfranco Baldanello
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: Decamérotique / Cape et d'épée
Durée: 82mn
Acteurs: Stelvio Rosi, Mario Brega, Rolando De Santis, Dada Gallotti, Franca Gonella, Jocelyne Chaouat, Dorit Henke, Giuseppe Mattei, Enrico Miotti, Dalila Di Lazzaro, Antonella Guido, Luigi Antonio Guerra, Annie Carol Edel, Carla Mancini, Pietro Riccione, Fulvio Pellegrino, Mirella Rossi ...
Résumé: Contre une jolie somme d'argent Scaramouche se voit confiée une mission par une des proches de la baronne Bianca. Il doit lui dérober une lettre compromettante qu'elle tient enfermée dans un coffret et la lui remettre. Cette lettre mettrait en danger la Grande Duchesse. Accompagnée de ses deux compagnons Scaramouche se met en route. Sur leur chemin ils vont connaitre biens des aventures coquines...
Après avoir débuté dans le western-spaghetti et avant de s'orienter vers la comédie légère Gianfranco Baldanello a tourné quelques pellicules diverses dont l'intéressant et psychédélique Yellow-le cugine et ce Scaramouche inspiré du célèbre personnage de la Commedia dell'arte, jeune acteur d'origine napolitaine vantard, fanfaron et peureux. Si Scaramouche a souvent été mis en scène au théâtre et adapté à l'écran dés 1923 la version qu'en donne Baldanello est un croisé entre le film de cape et d'épée et un genre alors très à la mode, la décamérotique. Le résultat est quant à lui plutôt mitigé.
Jeune acteur maniant fort bien l'épée Scaramouche se voit charger d'une mission par une de ses conquêtes. Elle le séduit pour l'amadouer et lui demande de se rendre à la cour des Estensi afin de dérober une lettre que la Baronne Bianca garde enfermée dans un coffret. Cette lettre compromettrait la Grande Duchesse Olimpia. Scaramouche accepte contre une jolie somme d'argent. Accompagné de ses fidèles amis le robuste et rustre Quattrospalle et le très maladroit Cagastraccio Scaramouche se met en route. Au cours de leur voyage les trois hommes vont rencontrer bon nombre de femmes avec qui ils couchent au nez à la barbe de leurs maris ou amants. Après bien des pirouettes ils arrivent enfin à la demeure de
la baronne. Afin de faire diversion Scaramouche couche avec elle pendant que Quattrospalle dérobe la lettre. De retour chez la baronne Scaramouche découvre qu'en fait la baronne est de mèche avec le cardinal Miro qui entend bien kidnapper la Grande Duchesse. Scaramouche entreprend alors de tendre un piège au cardinal. Il se rend chez la Grande Duchesse pour lui remettre en main propre la lettre et lui dévoiler les manigances du cardinal. Ce dernier est mis hors d'état de nuire. En guise de récompense la Grande Duchesse lui offre son corps et une grosse quantité d'or.
Da Scaramouche o se vuoi l'assoluzione baciar devi sto... cordone!, titre à rallonge tiré
d'une des répliques du film, fut un des rares films de cape et d'épée érotique que l'Italie tourna aux cotés de notamment Zenabel de Ruggero Deodato, un des seuls également à avoir connu en son temps quelques démêlés avec la censure lors de sa sortie pour son érotisme quelque peu épicé par moment. Plus qu'un film de cape et d'épée, représenté par le personnage de Scaramouche, son habileté pour l'épée et quelques duels justement, Da Scaramouche... tire avant tout sur la décamérotique dont Baldanello s'est visiblement inspiré. Le film dont l'intrigue est d'une minceur assez spectaculaire, notre paladin doit simplement se rendre chez la baronne pour lui voler une lettre compromettante, est en fait
une suite d'aventures érotiques sans fin qui jalonne le chemin de nos trois fanfarons, des rencontres qu'ils font tout au long de leur route qui inlassablement finissent au lit. Une putain, une jeune fille mineure mais très dévergondée... les galipettes s'enchainent les unes aux autres, toutes calquées sur le même modèle ce qui au bout d'un moment devient lassant. Aucune originalité, aucune inventivité, aucune sagacité, les histoires se suivent et se ressemblent. Da Scaramouche... semble tourner en rond et le spectateur a l'impression de vivre et revivre la même séquence durant plus d'une heure jusqu'à ce que nos trois trublions arrivent enfin chez la baronne lors des dernières vingt minutes. Autant dire que cette bobine
peut devenir assez rapidement lassante d'autant plus que l'humour omniprésent n'est pas des plus brillants. On sent là encore l'influence du duo Bud Spencer/Terence Hill qui à l'époque déchainait les foules. Da Scaramouche... c'est un peu le duo en habits de paladins projeté dans l'univers de la décamérotique. L'impression est d'ailleurs confirmée par le tandem Mario Brega (le sosie de Spencer) et Stelvio Rosi (le beau blond charmeur). L'idée était bonne mais ce coté répétitif la ternit assez vite, l'humour en outre ne faisant guère (scara)mouche!
Cela ne signifie pas que le film de Baldanello ne mérite pas l'attention de l'amateur. Fort
heureusement il reste l'érotisme qui le sauve. C'est à un véritable festival de nu auquel on assiste, nus frontaux (mais aucun plan génital ni féminin ni masculin) et nus dorsaux, de scènes coquines plus ou moins salaces mais jamais vulgaires, de quoi se rincer l'oeil et rester gentiment éveillé d'autant plus que l'affiche féminine est aussi alléchante. Ainsi tourbillonnent et s'effeuillent autour du trio Dalila Di Lazzaro absolument magnifique dans les atours de la Grande Duchesse, Dada Galotti, Annie Carol Edel, la pasolienne Dorit Henke, Franca Gonella à qui Baldanello réserve les plus belles scènes de nu, la polsellienne Mirella Rossi et quelques jolies starlettes inconnues dont ce fut la seule apparition à l'écran qui ont
pour point commun la vitesse à laquelle elles se dévêtissent. L'ex-idole des comédies musicales 60s, future figure du western et modèle pour roman-photo Stelvio Rosi et sa légendaire coupe au bol se glisse dans le costume chatoyant de Scaramouche, Stelvio qui la même année sera Aramis dans Li chiamavano i tre moschettieri... ma invece erano quattro, un autre cape et d'épée dont Baldanello s'inspire également. Rosi, acteur plutôt anodin ici, pas assez fougueux pour un tel rôle, nous offre cependant une scène de bain avec Franca Gonella inoubliable et si joliment osée.
Un autre point positif ce sont les décors, colorés, visuellement très agréables à l'image des
costumes, les musiques sympathiques de Esio Mancuso et les dialogues mis en valeur par des expressions et autres locutions archaïques qui donnent un petit coté vérité au film.
Da Scaramouche o se vuoi l'assoluzione.. baciar devi sto... cordone! est un spectacle érotique en costume qui vaut essentiellement pour ses scènes coquines et sa distribution féminine, de quoi tenir en éveil, l'oeil étincelant, le spectateur face à un film trop répétitif et très peu imaginatif. On compense comme on peut et ça peut fonctionner.