Party me ouza
Autres titres: Mon cul est à vous tous les trous sont permis / Diakopes ke party me ouza / Voglio di... / The seduction of my father
Real: S. Nikakis
Année: 1983
Origine: Grèce / Italie / Chypre
Genre: X
Durée: 91mn
Acteurs: Guia Lauri Filzi, Jon Mikael, Antonella Simonetti, Laura Adams, Marja Armi, Costa Nikolau, Niki Antoniou...
Résumé: Deux soeurs se rendent chez leur mère sur une ile grecque. Dans sa splendide demeure, sur la plage, sur un bateau elles vont faire l'amour avec son petit ami et quelques connaissances venues les rejoindre...
Avant de parler du film en lui même il est intéressant d'une part d'expliciter ce titre aussi bizarre que drôle, d'autre part d'éclaircir les origines exactes de ce X, une des quelques coproductions pornographiques entre l'Italie et la Grèce qui virent le jour au milieu des années 80, le X italien de la première heure connaissant une évidente chute de l'autre coté des Alpes, balayé par l'avènement de la vidéo et sa nouvelle vague de porno starlettes.
Party me ouza est en fait une expression familière grecque issue de l'argot qui signifie
"partouzer", un titre qui définit parfaitement cette bande hellénique réalisé par un certain S. Nikakis, un mystérieux et fantomatique metteur en scène, probablement un pseudonyme derrière se cacherait le vétéran Yiorgos Papakostas, alors responsable de tous les hardcore grecs où apparaissent les stars italiennes du X, à savoir ici la papesse Guia Lauri Filzi, Marja Armi et Antonella Simonetti. Le flou étant maintenant levé cela change t-il quelque chose à cette coproduction grecque italienne et chypriote X sortie en France sous le titre hilarant mais finalement tellement français Mon cul est à vous tous les trous sont permis dont la réalisation est ici accréditée à Reine Pirau (en Italie à John Bergel!)? La réponse est non, on
s'en doutait. Que dire du scénario si ce n'est que le film de Papakostas en est totalement dépourvu. Deux soeurs, la blonde Wanda et la brune Maria, sont en vacances en Grèce. Leur lien de parenté ne les empêche pas d'avoir des relations amoureuses entre elles. A peine arrivées à l'hôtel elles font l'amour puis rencontrent deux jeunes playboys sur le port. Wanda sort avec l'un d'eux. Maria rentre seule et boude, contrariée que sa soeur ait préféré le garçon. Elles se rendent chez leur mère, Jenny, qui vit avec son petit ami Mikaelis dans une vaste demeure qui surplombe la mer. Mikaelis est ravi de voir ses deux filles. Il va tour à tour leur faire amour avant quelques ébats trioliques. Pendant ce temps la mère fait l'amour à son
second petit ami. Arrivent sur l'ile les deux playboys du début et une amie à eux. Tous se retrouvent à la villa pour une partouze.
Pouvait-on faire plus simple? Difficile de faire en effet plus étriqué. La simplicité n'empêche cependant pas un peu de logique, un élément qui fait défaut dans ce cul dont tous les trous sont permis! Qui est l'homme à qui la mère fait l'amour après avoir quitté Mikaelis? Mystère. Un autre petit ami? une rencontre? Que viennent faire les deux playboys à la villa? Cette villa est elle un lieu de villégiature ouvert à tous comme le cul du titre français? Les coïncidences sont parfois miraculeuses. Pourquoi Maria viole t-elle sa soeur qu'elle ligote sur le lit?
Etrange également le lieu où la mère se donne à son deuxième amant. C'est la même cabine de bateau où Wanda avait fait l'amour au playboy lors de la séquence d'ouverture. Pourquoi Guia disparait elle au milieu du film sans explication?Peu importe me direz-vous. On s'en moque. Un X reste un X surtout lorsque tous les trous sont permis. C'est du sexe que le public attend et que ça dégouline par tous les orifices. En ce sens Party me ouza remplit les trous... pardon sa fonction de base. C'est en effet à quasiment 90 minutes de sexe non stop auquel on assiste. Les scènes de sexe s'enchainent sans répit jusqu'au générique de fin. Dans une chambre d'hôtel, une cabine de bateau, sur la plage déserte, sur
le pont d'un bateau en pleine mer voiles au vent cul à l'air, dans la villa... à deux, à trois, à quatre ou en partouze. Peu de scènes saphiques, la plupart sont ici hétérosexuelles, tournées avec énergie mais répétitives. On change de partenaire et on remet ça ainsi de suite avec une belle panoplie de pratiques sexuelles: fellations, sodomies, cunnilingus, godemichets, éjaculations sur la croupe, 69, masturbations et une originalité: une fellation le sexe trempé dans de l'huile. Pornographie grecque oblige on a droit à des relations incestueuses, ici les deux soeurs qui se font l'amour, et l'inévitable tendance pour l'attirance vers les plus jeunes que soi (la mère a un amant qui pourrait être son grand fils, on ne l'en blâmera point).
Si on mettait de coté la pornographie Party me ouza pourrait être une belle visite guidée de la Grèce, entre Athènes et Skiatos où fut tourné le film durant l'été 1984, une carte postale touristique ensoleillée et maritime malheureusement gâchée par une post synchronisation aussi affreuse que insupportable. Difficile de ne pas couper le son pour se reposer les oreilles du moins dans l'édition grecque du film. Non seulement la musique entre disco d'une laideur incroyable et folklore grec est assourdissante, envahissante, parfaitement inécoutable mais toutes les scènes de sexe sans aucune exception sont accompagnées de dialogues, de cris, de soupirs, de bruits incongrus qui ont vite raison de notre patience. Ainsi
les comédiens parlent, crient, soupirent comédiens en pleine fellation (un exploit) ou converser alors qu'ils ne disent rien, quand on n'entend pas des bruits de bisous en pleine sodomie. Voilà qui donne l'impression qu'on a collé une mauvaise bande sonore sur le film.
On l'aura compris Party me ouza est un X anodin dont le seul intérêt est ce coté dépliant touristique mais aussi son affiche italienne. On y retrouve en effet la reine-mère du X transalpin Guia Lauri Filzi déchainée et somptueusement maquillée alors en fin de course. Si elle y interprète une impressionnante scène de sodomie avec éjaculation entre sa raie elle fut doublée pour cette séquence, Guia ayant toujours refusé les pénétrations anales (sauf
avec des bananes) à l'exception de sa double pénétration par le regretté Mark Shannon et Paolo Gramignano dans Bath-man et I caldi peccati, un X grec qu'elle tourna en toute fin de carrière. Détrônée par la nouvelle génération Guia comme pas mal de ses consoeurs continua encore un moment à tourner en s'exilant en Grèce où le X était loin d'être sur le déclin avant de mettre un terme à son règne en 1985/1986.
A ses cotés on reconnaitra donc Marja Armi et Antonella Simonetti, deux petites porno starlettes italiennes physiquement banales mais très gourmandes elles aussi en fin de carrière. La distribution grecque est malheureusement des plus anonyme à l'exception d'un
énigmatique John Mikael (malheureusement car les trois jeunes garçons sont tout à fait représentatifs du charme et de la beauté hellène, l'un d'entre eux, le plus séduisant, ayant même l'excellente idée de garder ses chaussettes blanches en faisant l'amour, un bonus pour tous les hommes, les vrais!)
Pour information l'édition italienne intitulée Voglio di.. est plus courte que la version grecque de 6 minutes environ. Il existe également une seconde édition italienne affublée d'un titre anglais absurde The seduction of my father. Jenny n'y est plus la mère des deux filles mais devient leur tante. Dans la version grecque Guia Lauri Filzi est renommée Tina Roma et Antonella Simonetta est renommée Marina Labrou.