La nuora giovane
Autres titres: Intimate relations
Real: Luigi Russo
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 96mn
Acteurs: Philippe Leroy, Simonetta Stefanelli, Maurizio Bonuglia, Florence Barnes, Didi Perego, Mario Carotenuto, Renzo Montagnani, Consalvo Dell'Arti, Paolo De Medio, Luciana Proietti, Alfonso Marchese, Guido Mariotti...
Résumé: Un entrepreneur quinquagénaire n'est pas indifférent aux charmes de sa nouvelle belle-fille. Alors qu'elle est en voyage de noces sa belle-soeur, totalement désinhibée et surtout aguicheuse, s'installe dans la vaste villa de l'entrepreneur. L'affriolante jeune fille fait tourner la tête à bien des hommes et ne va pas se priver de séduire le fils de l'entrepreneur dés son retour de lune de miel. Le jeune marié finit par la violer et en fait sa maitresse. Son père de son coté est de plus en plus attiré par sa belle-fille...
Producteur, scénariste metteur en scène Luigi Russo, l'ex-époux de Lisbeth Hummel, a durant près de dix années réalisé une douzaine de petites comédies érotiques au ton parfois morbide malheureusement méconnues du grand public. Après Morbosita, drame érotique odieux qui met en exergue la déliquescence de la bourgeoisie avec une étonnante noirceur, et I sette magnifici cornuti avec Femi Benussi, il signe en 1975 La nuora giovane, une comédie hybride malheureusement trop fade pour attirer, retenir l'attention.
Franco, un riche entrepreneur quinquagénaire marié à la pieuse Laura, célèbre le mariage
de son fils Sandro avec la belle Flora. Très attiré par sa belle-fille Franco doit évidemment se résigner. Lorsque les deux tourtereaux partent en voyage de noces Franco s'aperçoit que Paola la soeur de Flora, une jolie et très désinhibée blonde, s'est installée dans la dépendance. Franco ne cesse de l'admirer tout comme le comptable de la famille à chacune de ses visites. Ce dernier est d'ailleurs courtisé par Laura qui en oublie ses convictions religieuses et sa lutte contre la pornographie. Avec lui l'épouse bigote se transforme en tornade. Lorsque les jeunes mariés reviennent de leur lune de miel les choses se précipitent. Paola n'hésite pas à allumer Sandro qui finit par la violer ce qui n'est fait pour
déplaire à l'insatiable garce. Celle ci devient sa maitresse. Si la romantique et douce Flora se doute de quelque chose elle préfère fermer les yeux consciente que son beau-père ne lui est pas insensible non plus. Au final Laura finit par faire l'amour au comptable, Sandro ne cache plus son attirance avec sa belle-soeur et Flora décide enfin de se jeter dans les bras de son beau-père après avoir été pris sous un orage. Si l'entrepreneur, perdu, regrette dans un premier temps cette aventure la découverte de son fils en plein milieu d'une orgie organisée par Paola et une bande de hippies lui fait voir les choses différemment. Il retourne auprès de la prude Flora que son mari avait tout de même eu l'impudence d'inviter à l'orgie ou le
triomphe de l'amoralité au sein d'une famille si rangée il y a encore peu.
Avec La nuora giovane Luigi Russo a tenté de marier la sexy comédie traditionnelle à un érotisme plus morbide en abordant l'inceste, un des sujets les plus abordé dans un certain cinéma érotique d'alors. L'union ne fonctionne malheureusement pas tant la mise en scène reste désespérément transparente, anonyme, tant Russo semble ne pas réellement savoir quelle direction choisir. En résulte un film bâtard qui jamais ne décolle vraiment. On a d'un coté les éléments habituels de la comédie populaire: une famille bourgeoise bien sous tout rapport seulement en apparence avec une épouse pieuse mais dévergondée lorsque
l'occasion se présente dont le frère n'est autre que le prêtre du village, un mari et un entourage masculin toujours très portés sur le sexe, une jeune et jolie belle-soeur totalement débauchée, un couple de jeunes mariés dont une épouse vertueuse et romantique et une pléthore de situations cocasses basées sur le voyeurisme, les fantasmes et les quiproquos. D'un autre coté on a un triangle amoureux malsain basé sur l'inceste. Le jeune époux est secrètement attiré par sa belle-soeur, une attirance qui éclate au grand jour après un viol plutôt brutal sur le capot de la voiture qui dénote avec la gentillesse de l'ensemble. Son père, un quinquagénaire frustré par une épouse faussement pieuse qui lorgne sur le comptable
familial, n'est pas insensible à sa nouvelle belle-fille qu'il hésite à draguer par pure morale mais il n'est pas non plus insensible à sa soeur. Faute de grives on mange des merles dit le proverbe.
Le problème du moins pour le spectateur c'est qu'il ne se passe quasiment rien durant 90 minutes. Russo se contente de filmer des situations vues et revues dans n'importe quelle autre sexy comédie, un coté appuyé par la présence des incontournables Renzo Montagnani (le comptable) et Mario Carotenuto (le prêtre), égaux à eux mêmes, et les frasques de l'épouse jouée par la pétulante Didi Perego. L'aspect morbide n'est que suggéré par des
oeillades, de petites intentions et petits gestes qui en disent long et la quasi omniprésence de l'aguicheuse belle-soeur, Florence Barnes, le plus clair du temps nue ou en petite culotte. Hormis le viol de cette dernière il faut attendre la dernière partie du film pour que les choses se précipitent et que l'aspect morbide prennent enfin le dessus avec une amoralité jouissive. Si tout le monde finit par tromper tout le monde avec le membre de la famille qu'il a choisi Russo clôt son film par la vision d'une orgie organisée par la belle-soeur au milieu de laquelle trône Sandro, une vision qui décide son père à lui voler sans regret sa douce épouse.
Autant dire qu'on reste sur sa faim. La nuora giovane n'apporte aucun sang neuf à son prurigineux thème. Russo signe simplement une gentille pochade à l'érotisme plutôt discret. Il se contente de nombreux nus dorsaux voire quelques rapides frontaux toujours décents, de multiples gros plans sous les jupes de ces dames et de leurs petites culottes, de bustes dépoitraillés et quelques galipettes sous drap ou sur la paille. Rien de particulièrement affolant donc. De quoi quelque peu frustrer ceux qui s'attendaient à quelque chose de bien plus salace. Quant à l'interprétation hormis le trio Perego-Montagnani-Carotenuto elle n'est peut être tout simplement pas à la hauteur. Le choix de Philippe Leroy n'était pas forcément
judicieux dans le rôle du père. Malgré son professionnalisme et ses évidents efforts il passe à coté de son personnage, la sexy comédie n'étant pas visiblement pas son genre de prédilection. Trop rigide, trop sérieux, trop en nuances il n'a pas vraiment le physique de l'emploi. Maurizio Bonuglia, son fils, semble n'être qu'un faire-valoir tant son rôle est réduit au minimum. Quant à la charnelle Simonetta Stefanelli, l'ex-épouse de Michele Placido, elle n'est guère mise en valeur ce qui affadit son rôle éclipsé par la présence de la blonde Florence Barnes, énigmatique starlette disparue aussi vite qu'elle était apparue après trois films dont Marche pas sur ma virginité dans lequel elle étourdissait déjà Montagnani.
Trop sage et conventionnel La nuora giovane n'est au bout du compte qu'une inoffensive petite sexy comédie qui parviendra de temps à autre à faire décrocher quelques tires et sourires au spectateur. C'est très certainement un des films les plus anodins de son auteur qui rate son objectif faute d'avoir su choisir entre le rire et le souffre dont il ne reste que quelques traces dont ce final jouissivement immoral. Vive l'inceste!