La saga de los Dracula
Autres titres: L'ultimo vampiro / The Dracula saga / Dracula: The bloodline continues / The saga of Draculas
Real: Leon Klimovski
Année: 1973
Origine: Espagne
Genre: Horreur
Durée: 92mn
Acteurs: Tina Sáinz, Tony Isbert, Helga Liné, María Kosty, J.J. Paladino, Narciso Ibanez Menta, Heinrich Starhemberg, Mimí Muñoz, Betsabé Ruiz, Luis Ciges, Elsa Zabala, Javier de Rivera, Fernando Villena, Ramón Centenero, José Riesgo, Ingrid Rabel...
Résumé: Invitée avec son jeune époux Hans par son grand-père, le comte Dracula, Berta revient passer quelques mois en Transylvanie au château ancestral. Enceinte sa famille désire suivre sa grossesse. Très vite Berta est intriguée par l'atmosphère étrange qui pèse sur le manoir et les évènements sanglants qui terrorisent le village. Séduit par Munia, la nouvelle épouse du comte, Hans succombe à ses charmes. Munia le mord et le vampirise. Berta est désormais la proie de son grand-père qui compte sur la naissance du l'enfant pour faire perdurer la lignée des Dracula...
Solide artisan du cinéma ibérique qui trois décennies durant oeuvra dans divers styles cinématographiques on connait surtout en France de l'argentin Leon Klimovski quelques uns de ses westerns-paella, son giallo Red killer / Una libelula para cada muerto et quelques uns de ses petits films d'horreur notamment La furie des vampires réalisé au début des années 70 à la suite de toute une série de pellicules qui abordait essentiellement trois mythes du cinéma fantastique la lycanthropie, les morts vivants et le vampirisme, des thèmes alors très en vogue. La saga de los Dracula, inédit comme bon nombre de films du
cinéaste dans notre hexagone, traite bien évidemment du vampirisme et met en scène Berta la petite fille du célèbre comte Dracula qui sur invitation de son grand-père est revenue avec son jeune époux Hans sur les terres transylvaniennes pour quelques mois. Enceinte de quatre mois la jeune femme est dés son arrivée confrontée aux terrifiantes légendes que véhiculent les paysans concernant notamment d'horribles créatures, les Lamiai, qui hanteraient la région. Puisque le cocher avec qui ils voyagent refuse de les emmener au château du comte, Hans et Berta doivent se rendre à pied à l'auberge la plus proche. Sur le chemin ils découvrent une femme grièvement blessée. Transportée à l'auberge le docteur
constate outre ses morsures disséminées sur tout son corps qu'elle a été comme vidée de son sang. Quelques jours plus tard le couple arrive enfin au château familial qu'il trouve vide. Les époux ne trouvent que six tombes elles aussi vides au nom de chaque membre de la famille et des vieux domestiques. Très mal à l'aise Berta aimerait partir mais Hans la rassure. Le soir Berta rencontre enfin sa famille, ses deux nièces, son grand-père le comte Dracula et sa nouvelle femme, la superbe Munia, accompagnés de leurs domestiques. La nuit tombée Munia séduit Hans et le mord tandis que les deux nièces vampirisent un pauvre marchand de bibles. De plus en plus inquiète Berta n'a plus qu'une idée en tête: fuir ces lieux
qui la terrorisent avant d'accoucher. Malheureusement l'accouchement a lieu mais l'enfant est mort-né. Berta après avoir tué Hans s'empare d'une hache et dans un ultime effort elle massacre sa famille mettant ainsi un terme définitif au nom des Dracula. Mais le bébé est il vraiment mort?
Un des dénominateurs communs à une bonne partie de la filmographie de Klimovski est une mise en scène souvent assez morne, anonyme qui malgré de bonnes idées de départ gâche des scénarri souvent intéressants. C'est le cas une fois encore pour La saga de los Dracula. Plutôt sympathique est l'idée de départ de ce film qui voyait la famille Dracula
s'inquiéter de sa descendance, la lignée du célèbre comte pouvant s'arrêter si un nouvel héritier ne venait pas au monde, son seul et unique petit-fils, Valerio, étant une créature monstrueuse mongole qu'il tient perpétuellement enfermée dans une pièce du manoir. Une véritable chance que sa petite-fille soit donc enceinte. Il n'y a plus qu'à vampiriser son époux puis attendre la naissance de l'enfant après avoir bien conditionné la pauvre mère. Malheureusement le traitement de Klimovski fait dés les premières minutes s'effondrer le bel édifice qui se transforme en une sorte de comédie horrifique involontaire. Incapable de créer la moindre atmosphère malgré les superbes décors gothiques dont il bénéficie Leon
Klimovski détruit une bonne partie du potentiel de son film que certains pourront alors trouver assez fastidieux.
Face à tant d'improbabilités, au comportement souvent totalement illogique des protagonistes notamment des époux, jamais crédibles, difficile d'adhérer au film qui jamais ne fait peur. Bien au contraire c'est souvent le sourire et le rire qui prennent le dessus d'autant plus que La saga de los Dracula est bien peu sanglant. Voilà qui est bien dommage car cette petite bande d'horreur hispanique possède de jolis atouts notamment une superbe photographie qui met fort bien en valeur la beauté des décors et quelques scènes très
agréables qui viennent rehausser l'ensemble et lui donner un peu de piquant: les déambulations de Berta dans les pièces vides du château, les visites de la crypte, le visage livide des vampires apparaissant dans l'obscurité leur donnant l'impression de flotter dans le vide tandis qu'ils montrent leurs canines acérées à une Berta terrorisée, la vampirisation très érotique de Hans et bien entendu le sanglant final qui à lui seul vaut la vision du film. Armée d'une hache Berta, épuisée mais fermement décidée, va massacrer un à un les membres de sa famille encore allongés dans leur cercueil, un grand moment gore qui dénote avec la gentillesse du reste du film. Fascinante est l'ultime image, le bébé tétant avec bonheur du
sang tout frais!
La saga de los Dracula doit également beaucoup à l'interprétation de ses deux principaux comédiens, la brune et fragile Tina Sainz dont on appréciera les regards effrayés et le vétéran Narciso Ibanez Menta dans le rôle de Dracula qui sans être Christopher Lee a quelque chose d'altier et d'effrayant. Très appréciable est aussi la présence trop brève de la toujours sexy et dénudée Helga Liné qui interprète la séduisante Munia et donne au film tout son coté dangereusement érotique. On ne peut malheureusement pas en dire autant du blond bellâtre Tony Isbert, un des jeunes piliers du cinéma espagnol d'alors, ravissant, mais
jamais convaincant voire stupide dans son jeu. On retiendra de sa présence un foudroyant nu dorsal lorsque Munia le vampirise... un fessier étourdissant qui à de quoi vampiriser bien des spectateurs.
Sans ces quelques qualités La saga de los Dracula, film que le cinéaste considérait comme son plus personnel, serait un spectacle bien anodin et surtout ennuyeux. En l'état reste une petite pellicule d'horreur gothique sympathique, plutôt inoffensive, un petit divertissement sympathique plus drôle qu'effrayant, idéal pour un public trop sensible ou peu exigeant sans pour autant faire faire la moue à l'amateur plus endurci. tout simplement ludique. Ni plus ni moins.