African story
Autres titres: The manipulator
Real: Marino Girolami
Année: 1971
Origine: Italie
Genre: Aventures
Durée: 88mn
Acteurs: Stephen Boyd, Sylva Koscina, Michael Kirner, Rita Forzano, Franco Marletta, Sergio Mioni, Roberto Chiappa, Guido Lollobrigida...
Résumé: Rex est un chanteur à succès qui s'apprête à épouser la fille de Tiller, son impresario. Tiller ne supporte plus Rex et n'accepte pas cette union. Alors que le couple s'est envolé en secret pour l'Afrique du sud afin de se marier, l'impresario complote pour mettre fin à la carrière de son futur beau-frère. C'est alors que Rex est kidnappé. Tant les plans de Tiller et des ravisseurs vont alors être compromis surtout que Rex a réussi entre temps à s'évader.
Durant sa très longue carrière débutée au début des années 50 Marino Girolami, véritable petit artisan de la série B transalpine, a quasiment touché à tous les genres. Du western à la comédie en passant par l'horreur, la décamérotique et le polar, dissimulé sous de nombreux pseudonymes, il a toujours su offrir des oeuvres parfois bricolées mais jamais dénuées de charme. Avec African story Girolami signe un petit film d'aventures exotiques mâtinée de comédie, peu sérieux, plus drôle que vraiment prenant, un film au charme franchement désuet sur fond de variétés ringardes, le principal protagoniste étant un chanteur à succès
pour diners mondains ringards.
Rex Maynard est un chanteur dont la popularité ne cesse de croitre. Il est également amoureux de Linda, la fille de son impresario, le milliardaire Arnold Tiller. Arnold refuse que sa fille l'épouse. Afin d'éviter leur union, il projette avec la belle Barbara d'organiser un faux kidnapping afin d'effrayer Linda. Ses plans vont malheureusement être contrariés par deux évènements inattendus. Rex s'est envolé en secret pour Capetown en Afrique du sud avec Linda afin de l'épouser. Il va ensuite être réellement kidnappé par quatre voyous qui en échange de sa liberté demandent une très forte rançon. Averti de la situation, Tiller refuse
bien entendu de payer la somme demandée, un bon moyen pour lui de se débarrasser de Rex. Il va rapidement changer d'avis en apprenant que sa fille est elle aussi en danger. Tout se complique encore plus lorsque Rex s'évade. Il alerte Linda et tout deux fuient. Ils sont rattrapés par les quatre voyous et Barbara qui joue sur les deux tableaux. Rex parvient une fois de plus à s'évader mais lors d'une course-poursuite sa voiture quitte la route et tombe à la mer. Tous le croient mort mais Rex a réussi à s'en sortir. Il retrouve Tiller qui a abandonné tout grief contre lui. Tout deux mettent au point un stratagème pour libérer Linda. Tout se terminera au mieux et les deux amoureux pourront enfin profiter de leur union et du succès.
Difficile de prendre au sérieux African story et les aventures rocambolesques du grassouillet Rex Maynard, chanteur populaire au sourire émail diamant qui se retrouve au centre d'une intrigue farfelue jamais très crédible mais bien souvent (in)volontairement drôle. L'enlèvement compromis de Rex va donner naissance à une série de mésaventures toutes plus prévisibles les unes que les autres, sans grande surprise. Difficile de croire un seul instant à ce scénario fantasque qui donne au film un air de bande dessinée déjantée, un sentiment renforcé par la présence de personnages loufoques, l'impresario en tête, un riche excentrique qui joue au golf dans son bureau et se calme les nerfs en jouant du piano
auprès de son cocker, Dolcezza, qui l'accompagne au... chant! De grands moments d'un ridicule déconcertant. La relation qu'il entretient avec sa soeur Harriet est tout aussi extraordinaire. Celle ci le gronde comme le ferait une mère, il réagit en enfant gâté. Cela donne des moments presque surréalistes à l'image même de certains dialogues. L'aspect cartoon est encore plus marqué par le personnage de Rex, un anti héros ventripotent, pataud, court sur pattes, un benêt romantique au regard enjôleur et sourire carnassier qui en plus d'être chanteur est un ancien acrobate, un détail qui explique pourquoi malgré ses rondeurs et son air niais il est si agile pour se tirer des pires situations. Et les péripéties de
Rex, si prude qu'il refuse les avances d'une superbe créature alanguie sur son lit nue sous sa fourrure, donnent au film tout son intérêt en le transformant parfois en parfaite série B à la limite du Z de bonne facture. Il faut en effet voir Rex s'évader du gratte-ciel où il est retenu prisonnier en montant sur l'élévateur d'un laveur de vitre puis en sautant dans le vide (un cascadeur peu ressemblant) pour atterrir dans une piscine quelques dizaines d'étages plus bas. Il ne faut surtout pas rater ses pirouettes pachydermiques et quelques prises de judo pour débutants orchestrées de manière bien souvent peu sérieuse par un Girolami retombé en enfance, plus particulièrement son affrontement avec les quatre voyous filmé de surcroit
en accéléré comme pour un quelconque épisode de Benny Hill. Quant à sa réapparition après son plongeon dans la mer, elle est tout bonnement hilarante. Ses poignées d'amour lui faisant très certainement office de bouée, il flotte inconscient à la surface de l'eau lorsqu'il est recueilli par deux pêcheurs qui l'allongent sur le sable. Quelques rapides moulinets avec ses bras et voilà le vaillant Rex qui n'a jamais autant ressemblé à un poisson lune qui repart frais comme un gardon. Un vrai cartoon!
African story n'est pas très passionnant encore moins prenant. On s'ennuierait presque si l'ensemble ne bénéficiait pas d'une mise en scène alerte et de ce non sérieux évident qui
donne au film ce ton plaisant. Toujours au crédit du film ses paysages africains qui alternent grands espaces naturels et grattes-ciels, un petit coté ethnique plutôt sympathique, et ce charme désuet très fin années 60 qui séduira l'amateur. Dernier atout et non des moindres la présence de Silva Koscina, élégante et sexy, en redoutable espionne.
A ses cotés la bovine Rita Forzano cachée sous le pseudonyme de Susan Kiel nous gratifie d'une séquence seins nus qui pimente le film d'un nuage d'érotisme. Stephen Boyd, volontairement vieilli, la moustache impeccable, cabotine à souhait et rend son personnage vite exaspérant. Quant au rondouillard Michael Kirner qu'on put voir dans deux autres
comédies d'aventures sans grande envergure il était avant tout photographe avant d'être comédien. Gageons que c'est le fait qu'il soit originaire de Capetown qui décida Marino Girolami à lui confier le rôle de Rex!
African story fait partie de ces petits films oubliés, parfois perdus, que le collectionneur féru de curiosités d'un autre temps aura plaisir à découvrir et posséder. Voilà une petite bande sans grand intérêt tout juste divertissante mais suffisamment drôle pour combler 90 minutes sans trop le regretter.