Le impiegate stradali
Autres titres: The batton story
Real: Mario Landi
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 90mn
Acteurs: Femi Benussi, Marisa Merlini, Gianni Dei, Gianni Cajafa, Giorgio Caldarelli, Daniela Giordano, Mariangela Giordano, Toni Ucci...
Résumé: Une jeune et belle professeur nommée Marisa souhaite mieux comprendre la vie des prostituées. Elle se rend sur le terrain mais elle est arrêtée lors d'un rafle et emprisonnée avec d'autres filles de joie. Elle se lie d'amitié avec Zaira et Pucci et leur promet de tout mettre en oeuvre pour améliorer leurs conditions de vie. Elle compte sur l'aide de son fiancé, Stefano, le fils d'un haut notable influent, pour l'aider dans son combat. Il refuse. Marisa va donc militer seule, prête à tout...
La transition de la télévision au cinéma n'a pas été facile pour Mario Landi essentiellement connu pour ses Maigret. On retiendra avant tout du réalisateur ses deux tentatives d'euro trash complètement ratées, un piètre Patrick vive ancora que ses quelques scènes gore et son érotisme sauve de l'ennui et Giallo a Venezia un porn-giallo confus et soporifère dont seules les séquences érotiques particulièrement débridées, aux limites par instant du hard, rendent regardable. A ces deux films s'en ajoute un troisième réalisé bien plus tôt, en 1976 très exactement, Le impiegate stradali, une sexy comédie très dans l'air de la décennie mais
à tendance sociale puisque Landi se lance dans le combat d'une honorable cause: la protection des prostituées. Le scénario est très léger et se résume en quelques phrases. Une jeune professeur, Marisa, tente de comprendre la vie des prostituées et pour cela, elle n'hésite pas à se rendre sur le terrain. Malheureusement pour elle, elle est arrêtée lors d'une descente de police et jetée en prison avec d'autres filles de joie dont Zaira et Pucci avec qui elles se lie d'amitié. A sa sortie de prison, Marisa décide de se battre pour les droits des prostituées afin qu'elles bénéficient notamment d'une couverture sociale, d'une TVA et d'une protection contre leurs souteneurs. Elle demande à son petit ami Stefano, le fils d'un avocat
de renom, de l'aider dans ses démarches mais il refuse. Marisa va donc se débrouiller seule. Elle tente de mettre en place un syndicat, de faire chanter les notables de la ville en les photographiant au lit avec des prostituées mais le plan échoue. Alors que tout espoir semble perdu, elle fait la connaissance d'un émir venu traiter avec le maire. Elle feint de le prendre en otage et exige que ses revendications soient enfin acceptées si le maire et ses élus veulent que l'émir soit libéré. Stefano fait échouer le plan mais c'est sans compter sur l'émir qui trouve les exigences de Marisa fort louables. Non seulement il commande cent putains à qui il promet la grande vie dans son harem mais il ordonne également que Marisa
soit entendue sous peine de rentrer dans son pays sans avoir signé les importants contrats qui le lient au maire de la ville. Marisa a gagné.
Ecrit par Piero Regnoli, le scénario du film partait d'une bonne intention. parler des conditions de vie et de travail des prostituées. Malheureusement il ne reste pas grand chose une fois à l'écran. Le impiegate stradali ne s'élève jamais plus haut qu'un simple téléfilm, une banale sexy comédie, sans surprise aucune, qui s'articule autour du personnage de Marisa, une professeur qui pour se faire entendre est prête à tous les stratagèmes, plus précisément deux petits pièges dans lesquels elle entend bien faire tomber les notables de la ville. Voilà
bien peu pour nourrir un film tout entier qui en outre ne parvient jamais à être vraiment crédible. Ce manque flagrant de contenu donne une déplaisante impression de vide scénaristique qui n'aurait pas été gênante si le film avait été drôle. Faire rire est un tout art, il ne suffit pas d'user de tous les artifices du genre pour faire décrocher ne serait ce qu'un sourire au spectateur. Malgré les quelques efforts déployés, Le impiegate stradali n'est que rarement amusant et quoi de plus triste qu'un film dit comique qui ne fait ni rire ni même sourire ou si peu.
Cela ne signifie pas que Le impiegate stradali soit un mauvais film ou même un film raté, il
est tout simplement vide. Landi nous offre une belle baudruche qui vaut essentiellement pour la présence de Femi Benussi dans la peau de la courageuse Marisa. Ses admirateurs seront heureux de la retrouver même si cette fois elle n'a aucune scène de nu pas même partielle. Femi y est sage comme une image. Elle se contente d'être belle tout en militant aux cotés de Daniela Giordano à qui revient toutes les scènes de nudité puisqu'elle passe une bonne partie du métrage nue ou en petite culotte et la plantureuse Marisa Merlini toujours aussi professionnelle qui porte le film sur ses solides épaules de par sa gouaille. Cette sainte trinité entourée d'actrices anonymes donne au film tout son intérêt qui sans elle
n'existerait plus. Gianni Dei est totalement insipide, Gianni Cajafa franchement idiot car à coté de son rôle. Quant à Mariangela Giordano, elle n'a qu'un rôle secondaire, celui de la mère de Stefano, une bourgeoise passionnée de cartomancie qui n'est pas la dernière pour tenter de tromper son époux avec sa... boule de cristal!
Hormis son affiche féminine, on reconnaitra au film de Landi, entièrement tourné à Milan, une mise en scène plutôt énergique qui évite tout temps mort et l'absence de vulgarité qu'aurait pu engendrer un tel sujet. Le impiegate stradali est une petite comédie coquine certes sympathique mais qui malheureusement tourne à vide. Trop fade, trop insipide, voilà le style de film qu'on voit et qu'on oublie presque aussitôt. A réserver avant tout aux amateurs invétérés de Femi Benussi.