Alla ricerca dell'impero sepolto
Autres titres: Le secret du temple inca / Secret of the Inca's empire / El secreto del imperio de los Incas / Das geheimnis des inka shatzes
Real: Gianfranco Parolini
Année: 1987
Origine: Italie / Philippines
Genre: Aventures
Durée: 97mn
Acteurs: Bruno Minniti, Kelly London, Vassili Karis, Ann Karin, Max Laurel, Gianfranco Parolini, Steve Alcarado, Rago Apollo, Marylin Bautista, Jerry Beyer, Sonny Crane, Ben Imperial, Tony Carreon...
Résumé: La légende voudrait qu'un fabuleux trésor soit dissimulé au plus profond d'une grotte au royaume perdu des Incas quelque part en Amérique du sud. Son emplacement serait indiqué sur un morceau de carte que possède un professeur anthropologue. Lorsque celui ci est tué par une bande de mercenaires qui veulent s'emparer à tout prix du trésor, la carte échoue entre les mains d'un aventurier surnommé Inca man. Accompagné de la secrétaire du professeur, Inca man part pour l'Amérique du sud en quête de l'empire perdu des Incas. Ils vont vivre toute une série de folles aventures plus périlleuses les unes que les autres avant d'atteindre la fameuse grotte où les attend le redoutable gardien du trésor...
L'Italie s'est toujours fait un honneur de plagier les grands succès du box office hollywoodien allant même jusqu'à voler ces chers héros américains pour les adapter à sa façon. C'est ainsi que tout au long des années 80 on put découvrir avec un certain plaisir les versions transalpines de Rambo, Conan, Mad Max, une manière comme une autre de créer de nouveaux sous genres d'un cinéma Bis qui n'en finissait plus d'agoniser. Indiana Jones allait lui aussi engendrer quelques répliques notamment sous la houlette de Antonio Margheriti
(Le temple du dieu soleil, Les aventuriers du cobra d'or) et Massimo Pirri (Meglio baciare un cobra). Connu pour ses nombreux westerns, le vétéran Gianfranco Parolini allait également donner sa version du film de Spielberg en 1987. Pour se faire, il part pour les Philippines et réalise Alla ricerca dell'impero sepolto avec à sa tête un nouvel aventurier taciturne, le bien nommé Inca man alias Clifton Bradbury.
Quelque part dans les montagnes d'Amérique du sud se cache les ruines du royaume inca qui selon la légende dissimulerait au plus profond d'une mystérieuse grotte un fabuleux trésor. Celui ci attise bien entendu la convoitise de redoutables mercenaires qui sont prêts à
tout pour récupérer la carte qui leur indiquerait son emplacement. Après la mort du propriétaire de la carte, un éminent professeur tué par les bandits, un valeureux aventurier, Clifton Bradbury, parvient à s'en emparer. Flanqué de la secrétaire du malheureux professeur, il part pour l'Amérique du sud à la quête du trésor. Ils vont devoir affronter moult dangers dont des rivières infestées de crocodiles ou de piranhas, des volées de flèches empoisonnées, des éboulements et une impitoyable tribu de chasseurs de têtes tout en évitant les pièges tendus par les mercenaires qui sont à leur poursuite. Ils parviendront tout de même à atteindre la grotte où est soigneusement caché le trésor. Mais ils vont alors devoir affronter
leur plus grand ennemi: le gardien du trésor lui même, un énigmatique homme qui joue de l'orgue, le visage dissimulé sous un masque d'oiseau.
Le scénario est classique. Il ne fait que reprendre le schéma habituel de ce type de films. Il ne faut donc guère chercher l'originalité. Tout l'intérêt de ce Secret du temple inca réside en ailleurs. Il faut tout d'abord savoir que Parolini, en bon professionnel qu'il était, souhaitait offrir à son public une version d'Indiana Jones de bonne facture. C'est ainsi qu'au départ, les producteurs avaient envisagé de donner le rôle principal à Pierce Brosnan ou Miles O'Keefe. Ces derniers étant trop chers, c'est à l'idole du roman-photo à l'italienne, le ténébreux Bruno Minniti qui s'était fait auparavant remarqué dans quelques productions Bis musclées au
succès relatif (Thor, la série des Rush), que revint le privilège d'interpréter ce sous Harrison Ford. Si on pouvait être au départ un brin dubitatif quant à ce choix, nos craintes vont vite s'estomper puisque Bruno, plus sombre que jamais, mal rasé, le muscle huilé, le chapeau vissé sur la tête, s'avère parfaitement crédible dans la peau de Inca man même s'il n'a pas le talent de celui qui à jamais restera l'intrépide Han Solo.
Et si une surprise ne vient jamais seule Le secret du temple inca se révèle tout aussi rapidement une agréable découverte qui n'a rien à envier aux productions musclées de Margheriti. En professionnel averti qu'il est, Parolini délivre une pellicule à la mise en scène
alerte, sans aucun temps mort, qui enchaine péripéties sur péripéties à la vitesse grand V tout en saupoudrant l'ensemble d'un humour constant qui a l'avantage de ne jamais sombrer dans le ridicule ou le gag facile. Autant dire qu'on ne s'ennuie pas à la vision de Alla ricerca dell'impero sepolto qui tiendra en haleine son spectateur d'un bout à l'autre du métrage même si le scénario est convenu.
Ayant bénéficié d'un budget qu'on devine assez confortable, Parolini se permet non seulement quelques fantaisies des plus réjouissantes mais également peut soigner ses effets spéciaux tant pyrotechniques que visuels. Hormis quelques attaques de faux
crocodiles qui trahissent les origines du film, on restera bien souvent étonné par un tel déploiement d'artifices jusqu'à l'explosif et très réussi final dans les profondeurs de la grotte digne d'une petite production hollywoodienne. Minniti affirmait autrefois que Alla ricerca dell'impero sepolto suivait sans mal les traces des films américains du genre tant Parolini avait réussi à créer l'illusion en copiant ses classiques tout en soignant du mieux qu'il pouvait son travail. On ne peut qu'être d'accord avec lui même si on demeure bien évidemment dans le cadre d'un certain cinéma Bis avec ce que cela comporte de dialogues parfois enfantins, de situations farfelues et d'invraisemblances scénaristiques amusantes
jusqu'au final grandiloquent qui doit avoir englouti une bonne part du budget mais accumule surtout les interrogations. Pourquoi une tête d'oiseau, pourquoi un orgue... à moins que le cinéaste ait voulu faire un clin d'oeil à L'abominable Dr Phibes auquel l'amateur pensera forcément.
Tourné dans les très beaux décors naturels philippins, Le secret du temple inca bénéficie également d'une solide interprétation. Outre Bruno Minniti qui imite dans ses moindres gestes et mimiques Indiana Jones avec avouons le un certain talent, on retrouvera avec plaisir Vassili Karis dans la peau d'un méchant à la tête d'une bande de mercenaires, Gianfranco parolini
lui même dans le rôle du professeur et la blonde Kelly London dont ce sera l'unique prestation au grand écran, celle de la courageuse secrétaire qui aux cotés de Inca man va affronter à grands renforts de mésaventures ébouriffées et de hurlements toutes sortes de périls.
Copie presque conforme de Indiana Jones et le temple maudit dont il reprend bien des scènes ou de simples plans, s'il n'apporte aucun sang neuf au genre, reste aujourd'hui encore un excellent divertissement d'où toute forme d'ennui est banni. Efficace, mené tambour battant par un cinéaste talentueux, Alla ricerca dell'impero est un spectacle qui
devrait ravir en tout point les amateurs d'aventures exotiques et autres chasseurs de trésors perdus. Il reste et de loin un des meilleurs sous Indiana Jones italiens avec ceux de Margheriti et celui de Pirri.
Ultime film du cinéaste qui par la suite prendra sa retraite, Alla ricerca dell'impero sepolto malgré ses nombreuses qualités ne bénéficia d'aucune sortie en salles en Italie et resta totalement inédit au grand désespoir de Minniti qui pour pouvoir jouer dans ce film auquel il croyait très fort refusa un rôle très important que des producteurs américains lui avaient proposé. Difficilement visible encore aujourd'hui la pellicule ne semble pas avoir été éditée ni en vidéo encore moins en DVD. Il faut donc compter sur les quelques diffusions télévisées notamment italiennes pour profiter de ces aventures échevelées au pays des Incas.