Christina y la reconversion sexual
Autres titres:
Real: Francisco Lara Polop
Année: 1984
Origine: Espagne
Genre: Aventures/ Erotique
Durée: 91mn
Acteurs: Jewel Shepard, Ian Sera, Enrique Johnson, Karin Schubert, Emilio Linder, Josephine Jacqueline Jones, Tony Isbert, Pepito Full James, Helen Devon, Anne-Marie Jensen, Emilio Redondo...
Résumé: Christina Van Bell, jeune et riche héritière mondialement connue, est kidnappée lors qu'elle séjourne dans la résidence côtière de son amant. Un gang de lesbiennes veut en effet la convertir au saphisme et en faire une parfaite soumise. Christina parvient à s'enfuir en se jetant à la mer mais elle est retenue prisonnière par le capitaine du bateau qui l'a recueillie à son bord, séduit par sa beauté. Lors d'une escale sur une ile, elle parvient à lui échapper grâce à l'aide du jeune Pablo qui devient son nouvel amant. Mais le capitaine est à leur trousse, bien décidé à récupérer la belle Christina...
Christina Van Bell! Héroïne d'une petite dizaine de romans coquins connus à travers le monde, Christina est une jeune milliardaire, une riche héritière célibataire qui évolue dans les milieux de la mode et du show-bizz multipliant les aventures amoureuses lors de ses voyages autour du globe durant lesquelles moult aventures lui arrivent sur fond de fourrures, de coupes de champagne et de luxueuses demeures. Christina est un peu la réplique américaine de notre Emmanuelle et par extension de notre irremplaçable Black Emanuelle, une jeune femme libre qui va d'amants en amants et vit sa sexualité de façon désinhibée.
C'est l'espagnol Francisco Lara Polop, besogneux artisan du cinéma ibérique, qui en 1984 mit en scène pour le grand écran une des aventures de Christina joliment intitulée Christina y la reconversion sexual.
La richissime Christina retrouve un de ses anciens amants, Patrick, qui l'emmène dans sa superbe résidence côtière y rejoindre un couple d'amis. Après une tentative d'enlèvement ratée alors qu'elle prenait une douche, Christina peut enfin profiter des joies de la superbe maison et surtout libertiner en compagnie de son fougueux amant et ses amis échangistes. C'est alors que Christina est kidnappée par un gang de lesbiennes féroces dirigée de main
ferme par l'implacable Dame maquerelle Rosa. Elle est destinée à devenir une esclave à la solde de Rosa après avoir subi toute une série d'humiliations sexuelles. Christina se transforme progressivement, elle prend gout aux plaisirs saphiques lorsqu'elle parvient enfin à s'échapper après s'être jetée à la mer. Elle est recueillie par le capitaine d'un bateau qui à son tour la retient prisonnière. Rusée, elle en fait son amant et profite d'une soirée pour s'enfuir, aidée par un jeune chanteur local nommé Pablo. Il l'aide à se cacher, font l'amour et reprennent la route lorsque le capitaine et ses hommes les retrouvent. Après une course-poursuite, ils sont arrêtés. Christina retrouvent ses amis à qui elle présente son beau sauveteur.
Si on retrouve bel et bien le coté romanesque de la série papier, la transposition à l'écran des aventures de Christina a malheureusement tout d'un banal roman-photo pour adultes. Christina y la reconversion sexual ressemble à un de ces films érotique quelconque dont certaines chaines télévisées s'en sont faites les spécialistes pour occuper les soirées dominicales de spectateurs frivoles. Voilà qui n'est guère surprenant puisque le film fut tourné à l'origine pour les programmes nocturnes du câble. De la sulfureuse première partie ne reste que quelques images clichés d'une exemplaire sagesse paresseusement mises en scène par un Polop dirait-on fatigué. On espérait beaucoup de ce gang de lesbiennes
féroces dirigée par Rosa, une maquerelle toute de cuir noir vêtue, dont l'objectif était de convertir la belle Christina au saphisme après une jolie série d'épreuves basée sur l'humiliation et la soumission. De cet épisode il ne reste pratiquement rien si ce n'est quelques très rapides scènes d'ébats lesbiens plus suggérés que visiblement montrés, un enchainement de cat-fights répétitifs plutôt anémiques et trop peu crédibles tant ils sont chorégraphiés et beaucoup de tenues cuir ou panthère afin d'alimenter quelque peu l'imaginaire fantasmatique du spectateur. Voilà qui est trop peu pour susciter un réel intérêt puisque c'est plus frustré et déçu qu'on sort de cette aventure qui devait être le clou du film
dont la véritable curiosité provient de la présence d'une Karin Schubert quadragénaire période pré-porno dans les tenues moulantes en latex noir de la terrible chef de gang.
Le reste des péripéties de Christina est bien peu palpitant, du niveau d'un simple feuilleton d'aventures. Une fois échappée des griffes de Rosa la voila prisonnière d'un capitaine de bateau qu'elle va séduire pour mieux lui échapper puis tomber dans les bras du jeune Pablo avec qui elle s'enfuit et fait l'amour au coin d'un feu savamment allumé dans une vieille maison abandonnée. Comme Emmanuelle et Black Emmanuelle quelques soient les dangers qui la menacent et les périlleuses situations auxquelles elle doit faire face, Christina
sait toujours comment séduire ses ennemis et satisfaire ses appétits sexuels. Le film regorge donc de moments érotisants durant lesquels Christina pavane et s'exhibe en dessous affriolants ou totalement nue, offrant généreusement son corps à ses amants d'un jour, d'une nuit, parfois contrainte mais toujours consentante. Luxueuse maison côtière, yacht, plages et couchers de soleil rougeoyants, caviar et coupes de champagne, draps en satin et promenades à cheval, rien n'est trop beau ni pour Christina ni pour l'oeil du spectateur qui évolue donc dans ces milieux aseptisés, ces décors papier glacé, cet
érotisme de magazine qui se veut brulant mais est aussi froid qu'une omelette norvégienne. La scène majeure est évidemment celle où les deux couples après un élégant strip-tease de cabaret puis un sauna brulant s'ébattent au milieu du salon puis se réunissent sur le même divan pour une partie d'échangisme torride sur fond d'ambiance feutrée... du moins on l'imaginera torride puisque nous ne verrons rien, Polop ayant décidé de couper au moment où ça devenait enfin intéressant!
C'est la pin-up et ex-strip-teaseuse Jewel Shepard, surtout connue pour son rôle dans Le retour des morts vivants de Dan O'Bannon, qui incarne la désinhibée Christina. Ses
admirateurs auront donc le plaisir de la retrouver, régulièrement nue, aux cotés outre d'une Karin Schubert vieillissante, de l'ex-Black Venus de Mulot Joséphine Jacqueline Jones et quelques ex-gloires du cinéma érotique et du cinéma de genre espagnol dont Tony Isbert, Ian Sera et Emilio Linder... beaucoup d'ex mais c'est le triste sort de ces productions made in années 80.
Christina y la reconversion sexual est un pur produit érotique spécialement calibré pour le câble, un téléfilm rose ennuyeusement ludique à consommer comme on consomme un roman de gare. Ni plus ni moins!