Morbida... Marina e la sua bestia
Autres titres:
Real: Arduino Sacco
Année: 1984
Origine: Italie
Genre: X
Durée: 72mn
Acteurs: Marina Frajese, Giuliano Rosati, Dom Tim, Denise Dior, Cecilia Paloma, Giancarlo Busmani, Joselita Capponi, Ciro Masposito...
Résumé: Diva du cinéma pornographique, Marina décide de mettre un terme à sa carrière. Elle en informe Giuliano, son scénariste, qui selon ses désirs lui écrit un ultime film. Sous la plume de Cecilia, la secrétaire, on vit les différents fantasmes imaginés par Giuliano. Amoureuse d'un magnifique étalon noir nommé Prince, Marina désire qu'on lui écrive une scène où elle prouvera son amour au cheval en s'offrant à lui....
Morbida... Marina e la sua bestia est à marquer d'une pierre blanche dans les annales du film hardcore italien non seulement car il marque en quelque sorte la transition entre la première ère du porno transalpin et la seconde beaucoup plus extrême mais aussi pour la prestation impressionnante de Marina Frajese alors au summum de sa gloire et la performance des acteurs lors des scènes les plus incroyables si ce n'est hallucinantes.
Avant toute chose il faut lever le voile de mystère qui entoure le film. Si on a souvent écrit que la paternité du film revenait à Renato Polselli, c'est bel et bien à Arduino Sacco qu'elle revient après que celui ci ait volé le projet au producteur / réalisateur Luigi Grosso. Ce dernier voulait en effet faire un film sur Giovanna D'Angio, alors reine des deux Sicile, qui fut incarcérée après avoir été surprise entrain de s'accoupler avec un cheval. Grosso en parla à Sacco qui fort intéressé transforma le scénario en remplaçant la reine par... Marina Frajese qui allait être au centre de cette nouvelle histoire. Sacco tourna le film en quelques jours à la grande colère de Grosso lorsqu'il découvrit que son projet lui avait été dérobé. Originellement intitulé Marina e la sua bestia, le film utilisa sournoisement le visa de censure de Morbida, un autre X de Sacco précédemment sorti, d'où ce nouveau titre, Morbida... Marina e la sua bestia.
Tout le scénario tourne autour de Marina, une diva du X qui s'apprête à tourner son ultime film. Elle avertit son agent et scénariste que pour sa dernière prestation, en guise de cadeau d'adieu à tous ses admirateurs, elle s'accouplera avec Prince, un splendide cheval noir. Le scénariste va alors imaginer l'histoire ou plus exactement les histoires que le réalisateur nous fait partager.
C'est Marina elle même qui narre le film en voix off à l'aide de dialogues particulièrement crus et explicites, un langage souvent ordurier typique d'un certain cinéma hardcore italien poussé ici à son paroxysme. La diva commente, se laisse aller sur un thème pour pianoforte déjà utilisé pour Non sempre sala in buio, le X de Paola Senatore, sur lequel se mélangent des airs de Stelvio Cipriani que l'amateur reconnaitra, notamment des parties de la sexy comédie
Pensione amore servizio completo, La vedova del trullo et La maestra di sei. Mais si le film de Sacco représente en quelque sorte l'apothéose de Marina dans la pornographie, plus belle et surtout plus désinhibée que jamais, reine incontestée et incontestable d'un genre bien spécifique, ce qu'on retient avant tout de Marina e la sua bestia ce sont les extraordinaires scènes et fantasmes sexuels des divers protagonistes qui s'exhibent, débarrassés de toute pudeur, s'adonnant aux plaisirs les plus pervers. On citera plus particulièrement le double viol de Cecilia Paloma, plus qu'excitée à l'idée d'être violemment abusée par deux hommes, la partouze déchainée dans la grange où la gérontophilie est à l'honneur via le personnage du girond et rubicond Piero Pieri, le septuagénaire du porno
italien, ainsi que la double pénétration et la double fellation simultanées entre Marina, Dom Tim et Giuliano Rosati avec en prime une scène de douche dorée sans oublier le final délirant à bord du camion transformé en véritable carrosse du sexe.
Mais les deux séquences les plus hallucinantes du film restent et resteront d'une part la longue scène de scatophilie, une des plus répugnantes jamais tournée pour ce type de production. Alors qu'il est entrain de la sodomiser, Cecilia Paloma défèque. Elle sucera alors le membre de son partenaire maculé de ses propres excréments. Leurs ébats continueront, leur corps recouvert de ses déjections, avant un analingus excrémentiel. Particulièrement réaliste, souhaitons que tout n'ait été que simple trucage mais cela ne semble pas être le
cas cependant. D'autre part, ce sont les ébats équins tant attendus avec le bel étalon Prince dont on se souviendra longtemps, des scènes de zoophilie essentiellement tournées par Marina dont une fellation simulée grâce à une prothèse en latex et celle qui en deviendra une des spécialistes dés la seconde partie des années 80, Denise Dior alias Paola De Simone. Quatre des scènes zoophiles de Marina furent par la suite réutilisées plus tard pour un film de Grosso, La perdizione / Marina's animal.
Cecila et Marina ont pour partenaires outre Piero Pieri, Dom Tim, un des étalons si on peux se permettre de l'écurie Sacco et le séduisant Giuliano Rosati, une des stars masculines des productions Sacco et des D'Amato de la deuxième heure, spécialiste des scènes bisexuelles et homosexuelles qui durant sa carrière osa toutes les déviances et perversions. Après l'urophilie, il franchit ici le cap de la scatologie. On retrouvera aussi Ciro Masposito et la globulaire Joselita Capponi qui s'accouplait elle aussi à un cheval dans L'amore e la bestia.
Avec l'extrêmisation de son contenu sexuel, Morbida... Marina e la sua bestia est à l'image de ce que ce sera le hardcore italien dés la seconde moitié des années 80, premier film d'une longue série qui s'ouvrait alors et véritable petit bijou de perversion pour tout ceux qui aiment faire rimer sexe et déviance. Joliment mis en scène, agréablement photographié, fort diversifié dans ses scènes pornographiques, Morbida.. marina e la sua bestia est à découvrir sans faute par tous les amateurs de X transalpin .
L'année suivante Marina Frajese retrouvera les amours zoophiles. C'est elle seule qui cette fois donnera du plaisir à un cheval lors de scènes de masturbation et de fellation simulées (une prothèse en latex fut utilisée) dans Marina e la sua bestia 2 qui n'est en rien une séquelle du film. Particulièrement mauvais et surtout insipide, cette fausse suite fut cette fois bel et bien réalisée par Renato Polselli.