Cameriera senza malizia
Autres titres: Porno cameriera senza malizia
Real: Bruno Gaburro / Lorenzo Onorati
Année: 1980
Origine: Italie
Genre: Erotique / X
Durée: 103 mn (version hard) / 83mn (version soft)
Acteurs: Caroline Audisio, Giuseppe Curia, Paolo Di Bella, Armando Di Marco, Enzo Garinei, Marina Frajese, Laura Levi, Guia Lauri Filzi, Rodolfo Licari, Luigi Palchetti, Enzo Pulcrano, Dyala Caruso, Caroline Postel...
Résumé: Antonio est camionneur. Il aimerait acheter une petite auberge dont la propriétaire est la Mère supérieure d'un couvent. Il va la voir et conclut avec elle un marché. Il accepte d'épouser une de ses soeurs qu'elle veut placer, la plantureuse Olivia, et en échange il pourra acheter l'auberge. A peine mariés, Olivia afin d'amasser le plus d'argent possible afin que Antonio concrétise son voeu vend ses charmes à tous les hommes de passage et amis de Antonio. Si elle le fait pour l'argent elle le fait aussi pour son propre plaisir... sexuel!
Avant toute chose, il nous faut revenir sur les origines de cette comédie érotico-pornographique dont on attribue à tort la paternité à Lorenzo Onorati. Si Cameriera senza malizia dont le titre original était Senza malizia fut le tout premier film signé Lawrence Webber, futur pseudonyme qu'utilisera Onorati lors de sa longue carrière dans le domaine du hardcore italien, c'est en fait Bruno Gaburro alors en fin de parcours qui le réalisa.
Incapable de mener à bien le film Onorati, privé de tout budget, demanda à Gaburro de lui venir en aide. Ce dernier accepta à condition que son nom ne soit pas crédité, refusant qu'on l'associe à une telle catastrophe. Si chaque jour les deux metteurs en scène se relayaient sur le plateau, Gaburro avoue qu'il a surtout apporté son aide au montage et donné une continuité acceptable à l'ensemble. Terminé tant bien que mal le film put alors être distribué en Italie.
Si nous sommes ici face avant tout à une comédie érotique qui peut facilement se classer auprès de films tels que La zia svedese, Cameriera senza malizia fait tout de même partie
des premiers hardcore qui furent tournés et sortirent sur les écrans transalpins puisque non seulement on retrouve au générique quelques uns des noms des plus importants pionniers du X italien mais également parce que le film de Onorati / Gaburro contient dans sa version originale une petite dizaine de minutes de séquences pornographiques.
Particulièrement idiot, le scénario reprend sans aucune originalité ni savoir-faire les grands thèmes de la sexy comédie. Ainsi on suit les mésaventures polissonnes d'Antonio, un camionneur balourd, qui demande à la Mère supérieure d'un couvent de le laisser épouser une des soeurs qu'elle veut caser, la blonde et plantureuse Olivia. En échange, il achètera l'auberge dont les nonnes sont les propriétaires. Une fois mariés, Olivia ne tarde pas à
vendre ses charmes et se donner à tous les hommes afin d'amasser le plus d'argent possible afin que son benêt d'époux finalise son marché. Sur cette trame narrative tout à fait idiote, Onorati, réalisateur réputé pour son incapacité à qui on doit très certainement les pires films érotiques des années 80, tente d'accumuler toute une série de gags éculés, jamais drôles, et très mal amenés, tous pour la plupart prétextes à de longues scènes érotiques ou pornographiques, seul véritable intérêt du film avouons le. On y retrouve en effet quelques unes des divas et quelques divos du X italien de la première heure. On se réjouira donc de revoir Marina Frajese dans le rôle de Olivia, toujours aussi attrayante et surtout disponible, rayonnante aux cotés de Laura Levi qui nous offre quant à elle une scène saphique étonnante dans une voiture en compagnie de Dyala Caruso (aperçue auparavant
mais non créditée dans Pensione paura de Barilli), l'incontournable Guia Lauri Filzi, admirable et égale à elle même, dans la défroque d'une Mère supérieure merveilleusement perverse ainsi que Giuseppe Curia qui interprète son seulement le personnage du collègue camionneur de Antonio mais double également la quasi totalité des acteurs masculins lors des scènes pornographiques en leur prêtant son corps et son sexe. Il va sans dire que Enzo Pulcrano, ex-boxeur qui fit une longue carrière dans le Bis italien avant sa mort tragique survenue en 1992 suite à un infarctus et de nombreux problèmes d'addiction aux drogues, ne se fourvoya dans aucune des scènes X qu'il dut interpréter. On se contentera donc de le voir en slip dans les bras de Marina. Quant à Paolo Di Bella, acteur improvisé et ami de Onorati, il n'eut recours à aucune doublure comme précédemment dans Dolce gola / Que peut on faire d'une femme lors des ébats sexuels avec Paola Montenero dont il jouait le fiancé.
Si La zia svedese de Mario Siciliano valait essentiellement pour la beauté des décors fort bien mis en valeur par une jolie photographie, ses scènes de sexe diversifiées, l'interprétation de Marina Frajese aussi fraiche que lumineuse, une belle partition musicale signée Carlo Cordio et quelques moments attrayants, il n'en va malheureusement pas de même pour cette Cameriera senza malizia dénuée non seulement de malice mais également de mordant. Surnagent ça et à quelques séquences qu'on qualifiera d'amusantes mais ce n'est guère suffisant pour remonter le niveau général de l'ensemble. Certains personnages n'ont aucune existence propre et ne semblent être là que pour alimenter le contenu pornographique notamment l'androgyne Dyala Caruso, l'assistante-camionneuse de Antonio, dont la présence au générique n'est justifiée que par sa longue scène lesbienne avec Laura Levi.
Franchement fade dans sa version soft, Cameriera senza malizia n'est qu'une comédie érotique bien peu ludique sans aucun réel intérêt si ce n'est de revoir quelques uns des plus grands noms de l'âge d'or du X italien et un Enzo Pulcrano en fin de carrière qui se fourvoiera de nouveau dans un autre porno Emy la minorenne dell' hostess club / Quella porcacciona di mia moglie / Angela et ses amies toujours dirigé par Onorati / Gaburro.
La version hardcore fut uant à elle rebaptisée Porno cameriera senza malizia. Selon les éditions certaines scènes X sont absentes notamment la fellation de Laura Levi à Giuseppe Curia.