Seduzione coniugale
Autres titres:
Real: Franco Daniele
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: Drame / Erotique
Durée: 83mn
Acteurs: Gabriele Tinti, Rosemarie Lindt, Gaia Germani, Davide Mastrogiovanni, Francesca Lionti, Mimmo Mazzotto, Richard Melville, Ines Pellegrini...
Résumé: Un couple traverse une grave crise suite à l'impuissance du mari. Celui ci, effondré face à cette découverte, erre sur les lieux de prostitution, tente d'éviter sa femme qu'il ne peut plus satisfaire. Celle ci se console dans les bras du professeur de judo de leur jeune fils. Un accident de la route va transformer leur vie...
Seul et unique film de Franco Daniele, le scénariste de l'agréable sexy giallo maritime Mia moglie un corpo per l'amore, Seduzione coniugale ne laissera guère de traces dans l'histoire du cinéma érotique transalpin encore moins dans l'esprit du spectateur qui suit d'un oeil fort distrait la crise que traverse ce couple dont le mari est frappé d'impuissance.
Toute l'histoire tourne autour de ce diagnostique inattendu que le médecin de l'époux lui annonce, un mot qui résonne dans son esprit comme une rengaine sans fin, un mot qui explique pourquoi il ne parvenait plus à faire l'amour à sa femme, un mot qu'il va devoir accepter, un état de fait avec lequel il va devoir vivre mais surtout une situation à laquelle ils vont devoir faire face ensemble. Leur amour résistera t-il à la maladie? Telle est la principale
question que semble se poser Daniele tout au long du film sans se résoudre à y répondre véritablement. D'un tel scénario aurait pu naitre un excellent mélodrame érotique accompagné d'une jolie réflexion. Malheureusement Daniele traite son sujet sans réelle inspiration, sans la moindre force émotive encore moins dramatique.
Afin d'illustrer son histoire, le metteur en scène se contente de promener le pauvre mari sur les lieux de prostitution où il observe avec une certaine répulsion les filles qui vendent leur corps au bord des routes lorsqu'il ne lui fait pas rendre visite à sa mère. Entre deux rêves humides il s'imagine alors pouvoir faire l'amour avec plusieurs d'entre elles. De son coté l'épouse frustrée se console et conte fleurette dans les bras du professeur de judo musclé de leur jeune fils.
Inutile de dire donc qu'on s'ennuie ferme d'autant plus que l'ensemble sombre assez souvent dans la niaiserie et ressemble à un quelconque roman-photo notamment toutes les séquences entre la femme et son amant sportif. Surnagent dans cette bluette quelques jolies scènes oniriques qui à elles seules valent la vision de ce tout petit film érotique. On tombera en effet sous charme de ce doux rêve dans lequel le mari s'évade alors qu'il épie de sa voiture des péripatéticiennes en plein travail. Il s'imagine avec deux d'entre elles dans un immense bain de plumes blanches où ils s'ébattent, les observe entrain de faire l'amour et s'embrasser dans cet océan de plumes comme perdues au delà de nulle part juste avant qu'il ne les rejoigne sous l'oeil de sa femme. On retiendra également la scène où un groupe de putains s'attaque à l'une d'entre elles, la frappe et la déshabille entièrement sur un trottoir avant que son souteneur ne vienne l'arracher aux griffes des harpies.
Entre exploitation et roman-photo, Daniele ne résoud rien et la conclusion prêtera à sourire. Victime d'une collision avec un tracteur, l'homme restera paraplégique. Face au drame, l'amour triomphera, le couple se retrouvera et s'aimera devant le fauteuil roulant qui désormais trône devant le lit conjugal! Une fin peut être tragique mais qui laissera froid tant Daniele ne s'est jamais vraiment impliqué. On ne se rattrapera guère sur l'érotisme beaucoup trop discret, un comble pour une telle histoire, puisqu'on devra se contenter seulement de quelques plans de nu la plupart du temps dorsaux et de sages ébats certes fort bien filmés et joliment accompagnés d'une musique des plus romantiques.
Sans grand intérêt si ce n'est sans intérêt tout simplement, Seduzione coniugale nous offrira le plaisir de revoir Gabriele Tinti, époque pré-Laura Gemser, toujours aussi investi même si ses efforts sont ici vains tout comme ceux de la toujours aussi belle autrichienne, danseuse professionnelle, Rosemarie Lindt, décomposée par ses malheurs conjuguaux. L'amateur remarquera la discrète présence de l'érythréenne Ines Pellegrini lors d'une scène de danse psychédélique et de Gaia Germani pour une de ses ultimes apparitions à l'écran.
Une séquence onirique envoutante, la présence de deux acteurs toujours sympathiques, un sujet intéressant mais traité de manière totalement insipide ne suffisent malheureusement pas à sauver ce petit film érotique de l'ennui et de l'anonymat. Il reste simplement une de ces curiosités méconnues aujourd'hui assez rares et difficilement trouvables que l'amateur prendra un malin plaisir à découvrir pour sa propre culture bissophile. On signalera que Seduzione coniugale jadis lors de sa sortie en salles en Italie agrémenté d'inserts hardcore bien inutiles.