La rivolta delle gladiatrici
Autres titres: La révolte des gladiatrices / La révolte des vierges / The arena / Livia una vergine per l'impero / Naked warriors
Real: Steve Carver, Joe D'Amato
Année: 1973
Origine: Italie / USA
Genre: Peplum
Durée: 89mn
Acteurs: Pam Grier, Lucretia Love, Margaret Markov, Rosalba Neri, Daniele Vargas, Maria Pia Conte, Pietro Torrisi, Vassili Karis, Paul Muller, Mimmo Palmara, Franco Garofalo, Jho Jenkins, Marie Louise Sinclair, Silvio Laurenzi, Antonio Casale, Pietro Ceccarelli...
Résumé: Quatre jeunes femmes sont capturées et faites prisonnières par les centurions. Vendues sur un marché, elles sont toute quatre achetées par à qui elles devront désormais obéir sous l'oeil implacable de Cornelia. Très vite, elles sont faites gladiatrices et vont devoir combattre entre elles. Lors d'un combat, Mamawi, l'africaine, est contrainte de tuer sa partenaire. Cette mort va soulever la rage des jeunes femmes qui vont alors se rebeller et tenter de s'enfuir. Mamawi prend la tête de la rébellion. Une lutte acharnée entre elles et les soldats romains commence alors...
Alors que le peplum qui autrefois fut un des genres qui fit la fierté de l'Italie était depuis déjà une bonne décennie boudé par les réalisateurs, voilà que Joe D'Amato, alors à ses débuts, tente de le ressusciter en 1973 avec La rivolta delle gladiatrici. Le résultat pourra surprendre ceux qui n'attendaient rien ou peu de cette audacieuse tentative qui s'avère vite fort plaisante.
Avant toute chose, tentons d'éclaircir le mystère qui plane sur la réalisation du film. Alors que D'Amato est uniquement crédité à la photographie, celui ci co-réalisa le film aux cotés de Steve Carver. Si ce dernier s'occupa des scènes de dialogues, D'Amato confessa jadis s'être attelé aux scènes de combat et d'action même si Rosalba Neri affirme de son coté que D'Amato ne fut que directeur de la seconde équipe. Et d'action, cette jolie production Corman connue sous le titre La révolte des vierges ou La révolte des gladiatrices n'en manque justement pas. Situé en l'an 45 avant J.C, le film s'il mélange de façon quelque peu anachronique les époques et événements historiques est un étonnant péplum qui renvoie à l'âge d'or du genre. Quatre jeunes filles, une irlandaise, une romaine, une africaine et une britannique, sont capturées et faites prisonnières par les Centurions. Faites esclaves elles vont devoir obéir à leur maître, surveillées par l'implacable Cornelia, une plantureuse Rosalba Neri, avant d'être jetées dans l'arène afin d'y combattre.
La rivolta delle gladiatrici renoue avec la grande tradition du péplum qui savait mélanger action et violence dans un contexte historique toujours attrayant. On retrouve ces caractéristiques ici. Tourné en Espagne dans de beaux décors naturels, mené tambour battant, le film nous plonge dés sa sanglante ouverture, la capture des futures esclaves, dans cet univers particulier que sont les jeux de l'arène. Ce qui frappera de prime abord c'est le sérieux de l'entreprise même si par instant au détour de quelques séquences l'humour prend le pas (la bataille de nourriture, l'efféminé Timarchus ou l'historiette d'amour entre Septimus et Livia)
Loin des petites productions du genre, La rivolta delle gladiatrici a semble t-il bénéficié de moyens plutôt conséquents que les réalisateurs ont su utiliser avec soin. Décors, costumes, chevauchées et combats en témoignent mis en valeur par une superbe photographie et une partition musicale fort efficace signée Francesco De Masi. Etonnants aussi sont les combats dirigés de main de maître, souvent féroces, que ce soit les affrontements entre gladiateurs ou les luttes entre les esclaves féminines qui déboucheront sur le final sanglant et particulièrement rythmé.
Si La rivolta delle gladiatrici reste avant tout un film d'aventures où se retrouvent tous les éléments du péplum, il lorgne également du coté de l'érotisme bon enfant et du WIP dont il regroupe une fois encore les principaux ingrédients. C'est dire que les amateurs du genre seront ici ravis puisque dés la seconde partie cet efficace peplum se transforme en un véritable WIP antique ou devrions nous dire un WIA, Women in arena. Suite à la mort d'une des esclaves dans l'arène, la rage s'empare des gladiatrices qui décident de se révolter et de s'enfuir. C'est un combat sans merci contre leurs maîtres et les centurions qu'elles vont livrer aidées par les gladiateurs. Leur fuite durant laquelle certaines tomberont lors d'affrontements robustes les emmèneront jusqu'aux catacombes, ultime étape avant leur liberté définitive, une liberté dont le prix est souvent celui du sang.
Version féminine de Spartacus vue sous l'angle du cinéma d'exploitation, savant mélange entre l'aventure, le peplum, le WIP et l'érotisme, La rivolta delle gladiatrici est une très honnête et fort divertissante série B, élégante et soignée, particulièrement efficace qui devrait ravir tous les amateurs du genre. Quant à l'interprétation, tout spécialement convaincante, on aura l'immense joie de retrouver la surpulmonée black diva Pam Grier dans un des rôles principaux, véritable tigresse qui prendra la tête de la rébellion. A ses cotés, on reconnaitra la blonde et déterminée Margaret Markov, découverte par Vadim et future compagne de Mark Damon, la filiforme Lucretia Love qui la même année fut également à l'affiche d'un autre péplum, Les amazones font l'amour et la guerre de Alfonso Brescia ainsi que la pulpeuse Rosalba Neri. Le corps parfait de Vassili Karis, l'ex-body builder Pietro Torrisi, un très efféminé Daniele Vargas, Paul Muller et un tout jeune Franco Garofalo complètent cette distribution alléchante.