Fratello dello spazio
Autres titres: Brother from space / Etranger de l'espace
Real: Mario Gariazzo
Année: 1988
Origine: Italie
Genre: Science-fiction
Durée: 90mn
Acteurs: Agostina Belli, Martin Balsam, Eduardo Fajuardo, Silvia Tortosa, John Donovan, Geoffrey Reyli, Manuel Gallardo, Rafaela Aparicio, Luis Barboo, José Antonio Ceinos, Fernando Chinarro, Ana Raquel Diaz, Albert Janni, León Klimovsky, José Manuel Martín, Scott Miller, Fred Robinstein, Enzo Robutti
Résumé: Suite à une avarie, un vaisseau extra-terrestre a largué sur Terre d'étranges capsules qui contenaient des extra-terrestres. Les capsules sèment vite la panique dans une petite ville de Californie puisque dès qu'on les approche les gens perdent connaissance. L'armée s'intéresse très vite au mystère et s'aperçoit également que l'une d'entre elles contenait un corps qui a disparu. Un petit alien s'est enfui et a été recueilli par un prêtre et une jeune aveugle qui a développé des pouvoirs psychiques avec laquelle il communique par télépathie. Oublié par les siens, il risque de mourir s'il ne retourne pas très vite dans son monde. Poursuivis par l'armée, le temps presse. Ils doivent absolument aider le petit E.T a retrouver les siens...
Passionné d'ufologie, Mario Gariazzo avait déjà en 1978 tenté une première excursion dans le domaine de la science fiction avec l'intéressant Occhi dalle stelle / La quatrième rencontre à travers lequel il essayait de démontrer que le Pentagone nous cachait bien des choses quant à une supposée vie extra-terrestre.
Fratello dello spazio, seconde et ultime tentative du réalisateur dans ce genre, relève plus cette fois de la jolie fable puisque le film est certainement le seul et unique plagiat de E.T que l'Italie ait connu. Si on nous informe lors du générique que cette histoire d'extra-terrestres est tirée d'un fait divers réel nommé "Area 51" avant qu'une voix-off nous confirme l'existence d'extra-terrestres, Fratello dello spazio, coproduction italo-espagnole, est en fait un beau conte qui plagie sans vergogne la trame du film de Spielberg.
A la suite de problèmes techniques, un vaisseau spatial a dû larguer plusieurs étranges capsules en forme de suppositoires géants sur Terre. L'une d'elles s'est ouverte et un petit extra-terrestre s'en est échappé, vite recueilli par une jeune professeur de musique aux pouvoirs psychiques hyper developpés et un prêtre. Malheureusement, les autres capsules attirent l'attention de l'armée qui se met vite à la recherche du petit alien. Privé de son monde et des siens, il est au plus mal lorsque les siens le retrouvent enfin.
Rien de très original on le voit pourtant Fratello dello spazio se révèle assez vite être une charmante petite série B à l'américaine. Tourné en Californie (mais également à Madrid et en Italie) le film risque de surprendre ceux qui avaient encore en tête non seulement le mauvais souvenir des films de Brescia mais également la pauvreté des effets spéciaux de Occhi dalle stelle. Rien ne laissait donc augurer du meilleur. Pourtant, Fratello dello spazio bénéficie cette fois d'effets plutôt réussis dans leur ensemble, le vaisseau-mère est plutôt agréable, glissant sur ce fond d'espace enfin convaincant ou atterrissant dans la nuit au milieu d'une gerbe de lumières éblouissantes. On regrettera une fois encore certaines maquettes bien peu réjouissantes et de nouveau bien amateurs mais ces quelques fausses notes sont vite oubliées au profit d'effets majoritairement crédibles.
Notre petit extra-terrestre, un enfant revêtu d'une combinaison argentée et d'un casque qui laisse entrapercevoir d'énormes yeux, communique par télépathie et découvre surtout avec étonnement Jésus-Christ crucifié. C'est peut être là un des points les plus marquants du film, cette omniprésence de l'Eglise durant tout le film. D'une part, à travers la personne du prêtre qui recueille le petit alien, le cache en sécurité dans son église et d'autre part à travers l'image du Christ qui semble fasciner l'alien. Non seulement il tente de lui enlever les clous qui le retiennent à la croix mais lui dérobe également sa couronne d'épines. Dans son immense bonté il ne peut comprendre comment l'Homme a t-il pu faire d'un martyr un Dieu, comment il peut vénérer un être qui n'est jamais que l'image même de la souffrance. Il se dégage de ces quelques séquences quelque chose d'étrange, de beau et solennel à la fois. Il est fort dommage que Gariazzo n'ait pas développé le message qu'il semblait vouloir délivrer et le laisse à l'état végétatif. C'est malheureusement le défaut majeur du film.
Fratello dello spazio souffre de l'indigence de son scénario qui accumule les incohérences, les improbabilités quand tout simplement il ne part pas dans toutes les directions sans jamais savoir où réellement il veut aller. De ces Extra-terrestres nous ne saurons jamais rien ni de leur mission ni de leur objectif hormis qu'ils ont oublié un des leurs sur notre planète, départ d'une suite de scènes vues et revues qui souvent se veulent drôles (notre E.T qui par télépathie guide un ballon durant une partie de basket-ball ou celle où, monté au sommet du clocher, il gèle les cloches que le bedeau sonne à toute volée pour éviter de devenir sourd) mais ne servent guère l'histoire puisqu'elles sentent surtout le remplissage.
On regrettera également une mise en scène un peu trop mollassonne dépourvue de tout suspens où tout semble téléphoner.
Restent quelques belles séquences notamment la relation qui lie le petit E.T à la jeune aveugle à qui il donnera "ses yeux" avant de mourir afin qu'elle recouvre la vue, la mort de l'alien dont on découvrira le visage, véritable sosie du E.T de Spielberg, juste avant que les siens ne viennent le chercher ainsi que quelques scènes éparses qui parsèment le film ça et là.
On soulignera également la belle prestation d'Agostina Belli dans le rôle de l'aveugle qui semble se donner à fond pour apporter à son personnage un maximum de crédibilité. A ses cotés quelques pointures du cinéma de genre transalpin telles que Martin Balsam, William Berger et Eduardo Fajardo beaucoup moins convaincus pour leur part par cette histoire.
Avec Fratello dello spazio, Gariazzo s'il plagie allégrement E.T en toute improbabilité a cependant concocté une petite série B à la saveur très américaine, distrayante et attachante malgré tous ses défauts. Voilà une petite curiosité très artisanale plutôt charmante et naïve qui possède tous les éléments de ce cinéma Bis italien qui nous est cher et le rendent si attachant à nos yeux.
Fratello dello spazio est resté inédit en Italie suite à des bien des déboires après que la maison de production ait fait faillite alors que le tournage n'était pas encore terminé. Le film fut bouclé et monté tant bien que mal bien des mois plus tard ce qui peut expliquer son coté parfois si brouillon.