La bambola di Satana
Autres titres: Satan's doll
Real: Ferruccio Casapinta
Année: 1969
Origine: Italie
Genre: Giallo / Epouvante
Durée: 86mn
Acteurs: Erna Schürer, Roland Carey, Aurora Battista, Ettore Ribotta, Lucia Bomez, Manlio Salvattori, Franco Daddi, Beverley Fuller, Eugenio Galadini, Giorgio Gennari, Domenico Ravenna...
Résumé: La jeune Elisabeth accompagnée de son fiancé, un journaliste, se rend au château familial aprés le décès de son oncle afin d'y découvrir son testament. Alors qu'Elisabeth redécouvre les pièces où elle aimait être lorsqu'elle était enfant, elle s'aperçoit que la vieille servante qu'elle croyait morte est gardée enfermée dans une chamlbre, clouée dans un fauteuil roulant, totalement folle. A la lecture des dernières volontés de son oncle, Elisabeth est faite seule héritière du château qui réserve bien des surprises dont cette chambre de tortures d'époque nichée au sommet d'une tour. Alors qu'une ombre noire erre dans les couloirs du château, Elisabeth est prise de cauchemars terribles. Mais sont ce de véritables cauchemars ou n'est ce pas là un complot afin de rendre la jeune héritière folle?
Seule et unique incursion au grand écran du réalisateur Ferruccio Casapinta, La bambola di Satana tente de mélanger deux genres alors en vogue dans le cinéma italien, le giallo et le film d'épouvante gothique. Du premier, on retrouve la traditionnelle silhouette gantée et toute de noir vêtue qui erre dans les longs corridors du château et une intrigue qui mèle folie et complot familial afin de déstabiliser la jeune et belle héroine. Du second Casapinta en reprend les décors, un château, ses cryptes, ses corridors, une chambre de torture médiévale et tous les ingrédients et personnages indispensables au film gothique: les incontournables orages, les cris dans la nuit, les hallucinations, les inquiètants domestiques et une vieille femme handicapée devenue étrangement folle.
Si La bambola di Satana ne semble guère se prendre au sérieux, le film ressemble surtout à ces bandes-dessinées italiennes trés à la mode dans les années 60, les fumetti, dont il reprend non seulement l'esprit mais également un peu l'imagerie y compris dans le graphisme du titre. On est ici plus proche du Bourreau écarlate que des films de d'Antonio Margheriti ou Bava.
Casapinta s'évertue tant bien que mal à créer un certain climax mais malgré ses tentatives, on ne frissonne guère tant l'ensemble est convenu et surtout anodin. Les candélabres de Casapinta, ses orages, ses ombres qui se glissent dans la chambre d'Elisabeth ne font guère effet même s'il faut reconnaitre que le réalisateur apporte un soin tout particulier à la photographie. L'intrigue, bien peu originale, s'étire alors que le secret du château semble si évident à l'instar de l'identité du tueur que le réalisateur dissimule de façon trop maladroite. Seule la révélation finale et sa véritable identité, et ici véritable prend tout son sens, apporte un brin d'originalité même si cette révélation est bien tirée par les cheveux, renvoyant une fois de plus aux fameux fumetti.
La mise en scène malheureusement traine en longueur et le rythme déjà lent est encore plus ralenti par les interminables séquences de repas.
On retiendra pourtant une belle séquence de cauchemar dans laquelle Elisabeth se voit enlevée par des bourreaux encapuchonnés puis crucifiée dans la chambre des tortures avant d'être flagellée. On retrouve lors de cette trop courte scène toute l'atmosphère qui fit jadis la réputation du cinéma gothique.
La blonde Erna Schürer n'a rien d'autre à faire ici que d'être belle et de paraître vulnérable ce qu'elle fait trés bien même si comme le spectateur elle semble un peu s'ennuyer et avoir deviné le fin mot de l'histoire. Afin de pimenter le tout, Casapinta assaissone le film d'un zeste d'érotisme fort prude, le temps de rapidement déshabiller Erna lors d'un cauchemar ou de la faire errer en nuisette.
Le reste de l'interprétation est plutôt fade, de Roland Carey, pataud et inexpressif, à Aurora Battista dissimulée derrière ses énormes lunettes. Quant aux personnages secondaires, ils sont quant à eux pratiquement inexistants.
Accompagné d'une partition musicale qui mélange rock, airs jazzy et synthétiques, La bambola di Satana a souffert des problèmes que l'équipe rencontra lors du tournage. Celui ci dut s'interrompre à plusieurs reprises avant d'être miraculeusement terminé. Quant à Erna Schürer elle garde un bien piètre souvenir du film et de son réalisateur, un incapable qui ne savait pas se servir d'une caméra dit elle.
Ceci dit, tout anodin et farfelu soit il, La bambola di Satana, aujourd'hui encore trop méconnu, mérite néanmoins d'être visionné par l'amateur d'un certain cinéma d'épouvante gothique transalpin pour son coté ludique et drôle, cette amusante impression d'assister à un épisode de Scoubidoo, la beauté d'Erna mais surtout pour cette toujours si délicieuse atmosphère propre au genre.