Il piacere
Autres titres: La femme pervertie / The pleasure / El despertar del placer
Réal: Joe D'Amato
Année: 1985
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 85mn
Acteurs: Andrea Guzon, Lilli Carati, Laura Gemser, Gabriele Tinti, Dagmar Lassander, Marco Mattioli...
Résumé: Edgard vient de perdre sa femme Eleonore qu'il avait rencontré au carnaval de Venise. Il évoque son souvenir en écoutant des bandes enregistrées. Sa belle-soeur Ursula et son fils Edmond viennent alors emménager chez lui. Si l'adolescent tente de séduire sa tante, Ursula veut remplacer Eleonore dans le coeur d'Edgard. Celui ci refuse jusqu'au jour où Ursula se vend aux enchères au bordel local...
Tiré d'un récit de Restif de la Bretonne, auteur du 19ème siècle qui est avec Sade l'un des auteurs les plus librement adaptés au cinéma, La femme pervertie fait partie des innombrables films érotiques tournés par l'inépuisable Joe d'Amato sous un scénario cette fois d'un Claudio Fragasso très inspiré par La clé de Tinto Brass auquel il emprunte pas mal d'éléments. Mais ici et pour une fois, il n'y a guère de quoi fouetter un chat. Disons le de suite. Ceux qui espéraient de cette nouvelle pellicule de D'Amato une quelconque perversité voire une certaine audace seront quelque peu déçus. Il piacere est un gentil petit film érotique dont la seule perversité se trouve dans les dialogues qui oscillent entre crudité et emphase.
Pour le reste, on a droit à un érotisme des plus soft mais particulièrement soigné au niveau de la photographie et des décors. Si L'alcova / La retape réalisé l'année précédente auquel Il piacere ressemble beaucoup ne serait-ce que par l'époque où il se situe possédait déjà ce coté ultra léché, Il piacere situé dans l'Italie fasciste de l'après-guerre le surpasse surtout au niveau de l'interprétation qui demeure plus qu'acceptable.
Joe d'Amato parvient avec une certaine grâce à mettre en valeur ses actrices, Andrea Guzon en tête, et la toujours sublime Lilli Carati, déjà présente dans L'alcova, qu'on retrouvera une fois de plus avec autant de plaisir quelques années encore avant sa triste déchéance et sa courte mais vertigineuse plongée dans l'univers du hardcore.
Quelque références littéraires et politiques, quelques plans de Venise malheureusement assez cheap donnent un petit coté vérité au film même si tout est malheureusement factice.
C'est avec joie qu'on entre-apercevra Laura Gemser en guest star cette fois dans le rôle d'une servante et le toujours vaillant Gabriele Tinti caché sous le pseudo de Steve Wyler dont le regard bleu n'a rien perdu de son intensité au fil du temps. On notera aussi la présence de la toujours aussi flamboyante Dagmar Lassander, l'ex-star du cinéma érotique dont la silhouette a illuminé tant d'oeuvres sur plus de quinze ans.
Produit chic pour érotisme soft, La femme pervertie reste un spectacle des plus agréables pour les amateurs d'érotisme froid sur fond d'une Venise d'époque.