Un amore in prima classe
Autres titres: L'amour en première classe / Love in first class / Un amor en primera clase
Réal: Salvatore Samperi
Année: 1980
Origine: Italie / France
Genre: Comédie
Durée:
Acteurs: Enrico Montesano, Sylvia Kristel, Lorenzo Aiello, Franca Valeri, Felice Andreasi, Enzo Cannavale, Sergio Di Pinto, Memmo Carotenuto, Gianfranco Manfredi, Christian De Sica, Luc Merenda, Benedetta Fazzini, Elisa mainardi, Adriana Russo, Luisa Morandini, Constance Imbert, Claudia Caminito...
Résumé: Fraichement séparé d'avec sa femme Carmelo emmène son fils de 5 ans en vacances. Ils prennent le train mais l'enfant s'avère insupportable. Son père ne fait que courir derrière lui. Le garnement se réfugie en 1ère classe. Alors qu'il le somme de revenir en seconde Carmelo remarque une séduisante jeune femme assise dans un compartiment. Il décide de rester en 1ère et de la séduire. Toutes ses tentatives échouent à cause des facéties de son fils...
Grand admirateur de Marco Bellochio, Salvatore Samperi a souvent incarné à travers ses films l'anticonformisme et la caricature anti-bourgeoise. On lui doit un petit bijou du genre, Grazie Zia / Merci ma tante / Merci Lea, une oeuvre qui conte la relation psycho-incestueuse d'une tante pour son jeune neveu et dans laquelle on trouve deux des principales composantes du cinéma de son auteur, la vision très amère de la société démo-chrétienne et les relations impossibles et autres amours morbides. Suivront Cuore di mamma puis surtout Malizia qui lancera définitivement la carrière de Laura Antonelli transformée en
véritable sex symbol. Samperi signera également Scandalo, le sulfureux Nenè ou la découverte de la sexualité d'un enfant de huit ans à travers sa jeune et dévergondée cousine et l'ambigu Ernesto, un des rares films gay transalpins à une époque où le sujet était encore tabou. Ce sera l'ultime véritable bon film de Samperi qui à l'aube des années 80 va multiplier les comédies érotiques fades et ennuyeuses (Rosa chaste et pure) et les comédies familiales aussi vulgaires que dénuées d'intérêt. Parmi elles Sturmtruppen 2, la suite du déjà médiocre Sturmtruppen qui datait de 1976, et L'amour en première classe, peut être son film le plus insupportable.
Fraichement divorcé Carmelo part en vacances en train avec son jeune fils de 5 ans, Malcolm. C'est toute une aventure pour lui puisqu'il ne s'est encore jamais retrouvé seul avec son fils. Dés leur montée à bord l'enfant multiplie les bêtises et les caprices. Son père n'a de cesse de lui courir après au grand dam des autres voyageurs qu'il dérange tout le temps. Malcolm se réfugie dans un wagon 1ère classe. Alors qu'il le somme de revenir en seconde Carmelo remarque Béatrice, une splendide jeune paléontologiste assise dans le compartiment. Il n'en faut pas plus pour qu'il décide de rester dans ce wagon pour tenter sa chance auprès d'elle. Chaque fois qu'il tente un rapprochement avec elle il est dérangé par
son fils ou par les autres voyageurs. Ne supportant plus ses échecs successifs il finit par abandonner son fils dans une gare afin d'être tranquille avec Béatrice. Mais très vite il réalise l'atrocité de son geste et se confesse à la jeune femme qui horrifiée exige qu'il aille le récupérer. Grâce à un stratagème il fait immobiliser le train le temps d'aller le chercher. Toutes ses bêtises l'ayant fatigué le gamin s'endort enfin. Carmelo peut ainsi profiter de la présence de Béatrice.
Mon dieu comment suis je tombée si bas? Tel était le titre d'un film signé Luigi Comencini qui pourrait très bien s'appliquer ici à Samperi. Le divorce, la difficulté d'être parent, les
problèmes de couples, la garde des enfants étaient au centre d'un scénario qui aurait pu être intéressant d'autant plus que l'intrigue se passe dans un seul et unique lieu: un train! Certes cela compliquait un peu l'exercice car un unique décor peut devenir très vite lassant, voire ennuyant si le reste ne suit pas. C'est malheureusement le cas ici. En cinq minutes L'amour en première classe devient tout simplement consternant. A se demander comment un tel scénario a pu être écrit à six mains. Certes il y a des idées mais aucune n'est jamais traitée, juste esquissée ce qui est d'autant plus regrettable que tout est mélangé. On assiste à un vrai foutras, un micmac dans lequel on trouve même des éléments qui n'ont pas grand
chose à voir avec l'intrigue du moins telle qu'elle est présentée. Voilà qui donne souvent un désagréable sentiment de remplissage. Que viennent donc faire les deux féministes harpies (et leur bande) qui n'ont de cesse d'invectiver et même s'attaquer aux parties génitales de Carmelo (qui finira par mettre son poing dans la figure de l'une d'elles, une scène épique que tous les anti féministes applaudiront... et il y en a!)? Dans un autre contexte elles auraient pu trouver leur place, ici elles donnent l'impression de combler l'indigence du scénario. On attend donc l'arrivée de Silvia Kristel. Elle pointe le bout de son nez au bout de vingt petites minutes mais ne fait pas grand chose hormis lire et jouer l'indifférence. Il faudra
encore attendre pour qu'elle bouge enfin un peu histoire de passer d'un wagon à l'autre, de surveiller le squelette d'un fossile préhistorique (l'hypothème) qui voyage avec elle soigneusement gardé par un vigile débile joué par Luc Merenda en plein déclin, se laisser dragouiller par Carmelo à qui elle offrira (ainsi qu'au spectateur enfin heureux) une scène seins nus et torcher l'enfant lors d'une séquence scato complètement déplacée. L'enfant! Mon dieu! On doit tenir ici le gosse le plus insupportable du cinéma italien. S'il passe son temps à faire courir son père dans tout le train (à se demander comment il ne devient pas fou avec un tel démon) il donne en moins de cinq minutes tapantes l'envie au spectateur de
l'éjecter hors du train à tout jamais. Qu'on en soit définitivement débarrassé! Cette véritable tête à claque se voit non seulement affublée de dialogues d'une débilité sidérante mais Malcolm semble obsédé par l'univers pipi-caca puisqu'il ne parle que de ça jusqu'à faire exprès de déféquer dans son pantalon pour embêter son père. C'est Silvia Kristel qui va le laver et le changer en n'oubliant pas de bien montrer à la caméra son linge souillé!!!! Il y a de quoi rester pantois. Samperi a t-il trouvé cela hilarant? Est-ce cela un effet comique? En tout cas cela prouve le niveau d'hilarité du film.
Dans ce grand n'importe quoi où on croise au gré des wagons des féministes, un groupe de
vieillards musiciens, des aveugles, un curé,
un couple formé d'une blasée et d'un fumeur qui critique tout, surnagent quelques séquences plus ou moins bonnes, une thématique sociale non dénuée d'intérêt mais l'ensemble est complètement gâché par les trop nombreux défauts et scories du film, les bonnes choses noyées dans un foutras de gags horripilants. Ce qui au final aurait pu donner une comédie sociale sympathique n'est malheureusement qu'un abominable hybride entre ce même genre et la sexy comédie dans ce qu'elle a de plus insupportable. Et ce n'est pas l'interprétation qui changera les choses. Enrico Montesano est totalement à coté de la plaque, jamais drôle. A sa décharge il faut dire que le rôle n'avait pas
été écrit pour lui au départ. Il dut remplacer à la dernière minute l'acteur choisi au départ par Samperi. Après l'avion voilà Silvia Kristel dans un train, toujours est belle, très belle mais cela ne suffit pas à faire un film. Luc Merenda se transforme en Paul Préboist pour jouer les policiers débiles pour se moquer de sa carrière à l'écran. Il s'autoparodie, avoue en avoir marre d'être flic et souhaite être acteur. Intéressant mais objectif raté. Sergio Di Pinto se transforme en "djeun" décérébré, Christian de Sica fait un caméo en tout début de film. Franca Valeri et Felice Andreasi jouent les couples blasés et critiqueurs tout au long de cette aventure ferroviaire. On fera exprès de ne pas citer Lorenzo Aiello, le plus insupportable
gamin que le cinéma ait un jour connu. Il aura au moins gagner le prix universel du gosse le plus détesté et détestable du 7ème art.
Si Carmelo se retrouve en 1ère classe ce n'est même pas en seconde que voyage ici le spectateur qui l'accompagne dans ses aventures mais debout, coincé sur la plateforme qui relie les wagons. Un long voyage de 90 minutes très inconfortable donc forcément gâché quelque en soient les rares qualités.