07 con el 2 delante (Agente Jaime Bonet)
Autres titres:
Réal: Ignacio F. Iquino
Année: 1966
Origine: Espagne
Genre Euro spy
Durée: 96mn
Acteurs: Cassen, Gustavo Re, Encarnatia Polo, Monika Kolpec, Salvador Escamilla, Joaquin Soler Serrano, Rosa Biadiu, Piedad Martinez, Fernando Rubio, Manuel Muniz, Luis Oar, Tunet Vila, Luis Del Pueblo, Alberto Gaddea...
Résumé: Des agents ennemis ont dérobé un ballon de football dans lequel un précieux microfilm a été caché. Londres décide de mettre sur le coup non pas un de ses agents secrets mais le garçon de café de son organisation, le pataud Jaime Bonet. Il suit un entrainement intensif puis est envoyé sur le terrain entourée de quatre ravissantes partenaires...
Nom incontournable du cinéma espagnol dés les années 30 Ignacio F. Iquino, très peu connu malheureusement en France, s'est surtout illustré dès les années 70 dans toute une série de films d'exploitation et érotiques, les fameuses pellicules classées S, qui sont devenus pour certains des oeuvres culte pour l'amateur. Avant cette longue période exploitative Iquino a touché à bien des genres, du western au drame en passant par l'aventure et la comédie. 07 con el 2 delante est sa seule et unique incursion dans l'euro spy, un style alors très à la mode en Italie suite au succès des premiers James Bond, un
essai qui montre que l'Espagne n'était pas en reste et pouvait produire elle aussi ses "James Bonderies".
L'histoire n'est pas très alambiquée puisque le scénario tient en quelques lignes seulement. Un précieux microfilm caché dans un ballon de football a été volé. Les services secrets britanniques doivent faire leur possible pour le retrouver. Au lieu de mettre leur meilleur agent sur le coup, ils ont l'idée d'utiliser le gentil Jaime Bonet, le garçon de café de l'organisation, un homme pas très futé, plutôt gauche. Il lui sera ainsi facile de passer inaperçu, impossible d'éveiller les soupçons. Voici donc notre brave domestique transformé
en agent secret après des cours d'arts martiaux intensifs et des séances de tirs. A ses cotés quatre ravissantes espionnes l'accompagnent dans sa mission, Adriana, l'agent N°2, espionne mais également chanteuse de cabaret, accompagnée de trois autres espionnes tout aussi ravissantes toujours prêtes à lui venir en aide, Wanda l'agent 01, Adriana l'agent 02, Louise l'agent 03 et Mary l'agent 04.
Dés les premières images, un faux pré-générique qui présente les protagonistes du film, le ton est donné. Plus qu'un véritable euro spy 07 con el 2 delante est avant tout une parodie des James Bond, une comédie familiale qui se veut drôle et farfelue. Alors qu'un agent
secret un peu bêta téléphone à ses chefs une fusillade éclate dans le bar où il se trouve. Tout explose autour de lui mais il n'essuie aucune balle et continue de tranquillement téléphoner. Alors qu'il sort du bar un pot de fleur tombe de la fenêtre sous laquelle il passe et l'assomme! Il est mort! Et les mésaventures notre Jaime Bonet va les collectionner tout au long de son enquête. Il doit bien évidemment affronter les membres de l'organisation ennemie et de sa dark lady (Carmen Gallen) qui veulent l'empêcher de reprendre sur le microfilm notamment dans un cabaret, puis un ascenseur et un grand-huit. Il se retrouve emmuré dans sa chambre d'hôtel puis piégé par une bombe. Et lorsqu'il pense mettre
enfin la main sur le précieux ballon de foot que dissèque précautionneusement le Dr X il s'agit en fait d'une pastèque qu'il finit par dévorer. Tout finira bien on s'en doute. le ballon sera retrouvé, la base secrète des méchants détruite et Jaime Bonet pourra roucouler dans les bras de l'agent 02.
Autant dire qu'on ne s'ennuie pas une seule minute. Tout s'enchaine à la vitesse grand "V" ce qui ne laisse aucun répit tant à notre pauvre agent qu'à nous, spectateurs. On est d'autant plus pris dans le feu de l'action que la mise en scène est alerte, l'histoire pleine de trouvailles. Ignacio F. Iquino est inspiré et s'en donne à coeur joie, visiblement à l'aise dans
cette comédie parodique qui ne craint ni les références ni les clins d'oeil à James Bond. La bande originale signée Enrique Escobar plagie régulièrement celles du célèbre 007 et l'amateur saluera la séquence où un acteur ressemblant à Gert Fröbe fait un clin d'oeil à la caméra au moment où un des agents lance son chapeau meurtrier sur un de ses ennemis. Goldfinger sort de ce corps!
L'humour est omniprésent, jamais lourd. Aussi grotesque qu'est cette plaisanterie Bondesque on rit de bon coeur. Certaines scènes sont hilarantes tout en étant simples (celle de l'ascenseur est en passe de devenir culte) ou celle du doigt dans l'oreille. Le choix
de l'acteur principal, l'espagnol Cassen de son véritable nom Casto Sendra Barrufet, y est pour beaucoup. Iquino écrivit le scénario pour lui, le construisit tout autour de son registre comique. Venu du théâtre, connu pour ses animations radiophoniques, Cassen s'est fait connaitre du public ibérique pour ses talents de comique avant de faire ses premiers pas au cinéma. Petit, pataud, un physique à la Alvaro Vitali dont il possède certaines des grimaces Cassen est un irrésistible Jaime Bonnet à la fois niais, élégant, drôle et séducteur, un James Bond du peuple bêta mais attachant qui se sort de toutes les situations avec humour et... beaucoup de chance! Cette chance peut se personnifier par quatre agents fort ravissantes, les Jaime Bonet girls en somme, et quelques gadgets ou plutôt un seul, des
lunettes hypnotisantes. Adriana est accessoirement chanteuse ce qui nous vaut quelques passages musicaux tout au long du métrage (dont un qui enchaine sur un sketch de Cassen qui lui même pousse la chansonnette). Le fait que l'agent 02 soit incarnée par la chanteuse Encarnita Polo n'y est pas pour rien bien évidemment.
Inédit en France Agente 07 con el 2 delante est une bien agréable parodie aussi loufoque que drôle qui fera le régal des amateurs de comédies mais également des amateurs d'euro spy. Une bien découverte qui prouve une fois de plus tout l'intérêt du cinéma de genre ibérique.
Pour l'anecdote le titre fait référence aux numéros de téléphone de Madrid devant lesquels on ajoutait toujours le 2 sans pour autant le citer lorsqu'on donnait un numéro.