Malenka
Autres titres: Malenka la vampire / Malenka la nièce du vampire / Malenka la nipote del vampiro / Bloody girl / Fangs of the living dead / Malenka: the niece of the vampire / Malenka la sobrina del vampiro / I ekdikisi ton zontanon nekron
Real: Armando De Ossorio
Année: 1969
Origine: Espagne / Italie
Genre: Horreur
Durée: 90mn (uncut)
Acteurs: Anita Ekberg, Gianni Medici, Diana Lorys, Rosanna Yanni, Paul Muller, Adriana Ambesi, Fernando Bilbao, César Benet, Carlos Casaravilla, Paul Muller, Adriana Santucci, Julian Uguarte, Juanita Ramirez, Keith Kendall...
Résumé: Jeune modèle sur le point de se marier la belle Silvia est invitée au château de son oncle qu'elle ne connait pas afin d'en hériter. A son arrivée au petit village elle découvre un monde étrange fait de superstitions mais aussi la vérité sur la mort de sa mère enterrée dans la crypte familiale. Son oncle lui parle aussi de sa grand-mère, Malenka, dont elle est le sosie. Malenka, accusée de sorcellerie, fut autrefois brulée vive. Silvia se retrouve prisonnière au château. Son oncle, un vampire, veut en faire une créature de la nuit. Pourra t-elle compter sur la témérité de son fiancé pour venir la sauver?
Après des débuts dans le western-paella Amando De Ossorio s'est dés 1969 définitivement orienté vers le cinéma d'horreur qui lui offrira l'occasion de mettre en scène une des plus notable quadrilogie de films de morts-vivants, celle des désormais célèbres templiers aveugles qui restera le chef d'oeuvre d'une carrière mitigée. Coproduction italienne Malenka la vampire fut son tout premier film d'horreur mais pas le plus réussi malheureusement.
La jeune et jolie Sylvia Morel, une des plus célèbres modèles de Rome, doit se marier dans deux semaines avec Piero, un séduisant médecin. Avant ses noces elle doit se rendre au
village de Walbrooke en Transylvanie au château de son oncle, le comte de Walbrooke qu'elle ne connait pas du tout. Une lettre lui a simplement appris qu'elle venait d'hériter du manoir. Son arrivée semble terrifier les villageois. Sylvia fait la connaissance de son étrange oncle qui lui parle de la mort de sa mère qu'elle n'a jamais connu. Son corps repose dans la crypte familiale. Il lui parle aussi de sa grand-mère, Malenka, dont Sylvia est le parfait sosie. Elle fut autrefois brulée vive pour sorcellerie. Silvia ne tarde pas à soupçonner que son oncle est un vampire qui la retient prisonnière dans son château. Lorsque son fiancé reçoit une lettre de rupture à laquelle il ne croit pas il décide avec Max son meilleur ami d'aller chercher
Silvia au château. Sur place ils vont être confrontés aux légendes et superstitions des villageois. Le vieux docteur Horbinger, un alcoolique invétéré, tente de les convaincre que le comte est un vampire et que Silvia est sa prochaine victime. Après avoir vu une jeune aubergiste mourir puis revenir à la vie Piero réalise le danger. Il va chercher Silvia mais il va se retrouver face à une inattendue révélation. Tout en fait n'était qu'une farce orchestrée par l'oncle et ses belles complices afin de garder son château adoré pour lui seul.
Pour sa première incursion dans le monde de l'horreur, De Ossorio a choisi d'explorer celui des vampires avec cette petite pellicule qui rend hommage aux films gothiques d'antan en
partant d'un point de départ contemporain: une jeune et jolie vierge, modèle reconnue aux quatre coins d'Italie, qui s'en va retrouver son inconnu d'oncle dont elle vient d'hériter du château. Sylvia est curieuse et surtout fière de se trouver des origines nobles. Si l'ouverture était d'emblée assez comique puisque tellement pas crédible la suite s'avère tout aussi farfelue. En fait rien ne fonctionne vraiment dans cette histoire de vampires totalement incohérente qu'on en arrive par instant à se demander si Malenka n'est pas une parodie. Difficile en effet de croire à cette histoire tant le comportement et les réactions de Sylvia sont invraisemblables. Un des plus beaux exemples est lorsqu'elle découvre les crocs de Blinka,
une vision qui ne semble ni la troubler ni l'apeurer comme si de rien n'était. Aberrant. Elle n'a aucune réaction lorsqu'elle découvre son oncle entrain de fouetter la jeune femme dans la crypte ni même lorsqu'elle commence à soupçonner sa famille et les villageois d'être des créatures de la nuit. A aucun moment elle ne trouve étrange le comportement des domestiques à qui elle remet même une lettre très importante. Rien de plus naturel à ses yeux que son oncle ait 150 ans et semble n'en avoir que 30. On peut multiplier les exemples tant et si bien qu'au bout d'un moment un seul mot vient à l'esprit: stupide d'autant plus que les dialogues sont tout aussi ridicules et viennent encore renforcer ce sentiment dés la
deuxième partie, l'arrivée du fiancé et de son ami au château. Le film sombre involontairement dans la farce horrifique avec ces deux trublions, plus particulièrement Max, le benêt rigolo et peureux allergique à l'ail qui multiplie gags et répliques désespérément puérils. Malenka perd son peu de sens, sombre dans le n'importe quoi jusqu'à la fuite de Silvia dans la crypte, une fois de plus assez insensée, et surtout la révélation finale certes inattendue mais mal amenée et peu crédible. A elle seule elle résume cette bande en un mot:
L'interprétation n'arrange pas les choses. Qu'est donc venue faire l'ex-diva fellinienne
Anita Ekberg dans cette mascarade horrifique? Absolument pas crédible dans le rôle d'une jeune vierge (!) elle passe tout son temps à rouler des yeux de merlans frits et prendre des expressions terrifiées tout en surjouant son personnage lorsqu'elle ne batifole pas. Tout sonne tellement faux dans son jeu qu'elle en devient comique bien malgré elle. On passera sur ses tenues et ses coiffures aux limites du risible. Que penser de ces horribles anglaises d'un autre temps qui la font ressembler à Lucrèce Borgia comme le dit si bien Max, à Nellie Oleson de La petite maison dans la prairie diraient d'autres. Chacun ses références. Anita tient là un de ses plus mauvais rôles (hormis ceux en fin de carrière). Son talent n'est pas à
mettre en cause mais elle n'avait tout simplement pas sa place ici et la mise en scène de De Ossorio n'arrange rien. Julian Uguarte, un habitué de l'horreur hispanique, n'a pas du tout la dimension d'un vampire. Petit, gringalet et peu crédible il fait tout sauf peur. La présence de Rosanna Yanni, Diana Lorys et Adriana Ambresi apporte fort heureusement un peu d'érotisme et de crédibilité à l'ensemble. Gianni Medici, ex-époux de Loredana Nusciak, et surtout Cesar Benet (il porte merveilleusement bien son nom) sont quant à eux à la limite du supportable.
Avec Malenka la vampire, tourné en majeure partie au château de Butron en Gascogne,
Amando De Ossorio a voulu semble t-il réaliser une comédie horrifique, une farce macabre rigolote mais faire rire est un tout art que le metteur en scène ne maitrise pas vraiment. La farce peut très vite devenir ridicule d'autant plus que faire rire est aussi un métier. Ce n'est visiblement pas le cas des acteurs sur ce tournage, Anita Ekberg en tête. Reste donc un film dispensable dont on retiendra quelques jolis passages et quelques jolis éclairages, quelques scènes sympathiques qui le temps de quelques minutes font illusion mais ce n'est pas décidément pas suffisant pour sauver Malenka la vampire de l'échec. Sympathique échec certes mais échec tout de même.
Il faut savoir que De Ossorio a tourné deux fins différentes. La version européenne nous indique que tout cela n'était donc qu'une farce. Pour la version américaine, plus ambigüe donc plus intéressante on voit le comte se désintégrer remettant en cause l'idée du gag.