Lehrmadchen-report
Autres titres: Les apprenties de l'amour / Love apprentices
Real: Ernst Hofbauer
Année: 1972
Origine: Allemagne
Genre: Erotique
Durée: 73mn
Acteurs: Eva Götz, Carmen Jackel, Marina Blümel, Renate Heuer, Karin Gotz, Sascha Hehn, Franz Seidenschwan, Monica Marc, Eleonore Leipert, Tonio Von Der Meden, Wolfgang Jansen, Christa jaeger, Astrid Boner, Hilde Brand, Johannes Buzalski, Gunter Clemens, Ines De Luca, Josef Frölich, Angie Dormann, Jürgen Feindt, Felix Franchy, Walter Feuchtenberg, Gaby Dorn, Elizabeth Workmann...
Résumé: Dans l'Allemagne du début des années 70 le réalisateur nous raconte sept histoires de sexe croustillantes qu'ont vécu de jeunes filles, des étudiantes ou de jeunes travailleuses, vierges ou non...
Si la sexualité adolescente fut dans les années 70 un des thèmes privilégiés du cinéma d'exploitation qui explosa alors certaines limites, de l'autre coté du Rhin dés le début de cette décennie magique vit le jour toute une série de petits films érotiques pseudo documentaires sur la sexualité de nos chères têtes blondes, une sorte de réponse au sexy mondo transalpins et américains alors très à la mode. A une différence près: l'Allemagne déjà à l'origine d'un filon cinématographique "gynécologue" allait se montrer plus directe, plus permissive que ses amis italiens. Naquirent ainsi plusieurs séries dont les plus connues
sont Schulmädchen-report de Walter Boos et Ernst Frauer qui se déclinèrent en pas moins de quatorze films, les Hausfrauen-report, les Lhermädchen-report, les Kankrenschwestern-report et autre Fruhreifen-report (dont un épisode éloquemment rebaptisé 14 ans et moins). Enorme succès publique ces films contrairement à l'Italie ne se contentent plus de visiter la sexualité des adolescents mais la caméra infiltre tous les milieux: avocat, médecin, ouvrier, enseignant... .
Lehrmädchen-report discrètement sorti en France mais uniquement en province trois ans après sa réalisation sous le titre Les apprenties de l'amour fait partie de cette longue liste
dont il est un parfait exemple à défaut d'être le meilleur film.
Comme tous les autres films de ces séries il est composé d'une suite de sketches, de segments qui s'enchainent les uns aux autres et montrent chacun une facette de la sexualité. Ce sont ici sept petites histoires très inégales qui nous sont proposées.
La première est celle d'Anne-Marie, jeune étudiante dans un atelier de couture. Anne-Marie est une allumeuse qui n'a qu'une seule envie: faire l'amour à son professeur qui a remarqué son petit jeu. Elle n'a que faire de ses camarades qui eux aussi ont compris ce qu'elle cherche. Le jour où son professeur la remet à sa place après une énième tentative de
séduction un de ses camarades aidé par ses amis la viole dans l'atelier mais Anne-Marie malgré l'humiliation semble avoir apprécier.
La deuxième histoire est celle de Marianne, une coiffeuse qui couche avec tous ses clients contre de l'argent. Une bonne correction de la part d'un de ses habitués alors qu'elle masturbe un vieux libidineux lui remettront les idées en place. Se prostituer ce n'est pas bien.
Franziska, une jeune fille qui travaille sur un chantier où elle coule le béton. Victime de sexisme et de blagues souvent très lourdes de la part des ouvriers elle échafaude un plan pour se venger. Elle feint d'accepter les avances de son chef, lui donne rendez-vous dans
une cabine du chantier et le drogue à son insu durant les préliminaires afin qu'il s'endorme lentement, la drogue ayant aussi pour effet d'attirer les rats. Au matin suivant le chef sort en slip tout penaud sous les moqueries des ouvriers, son pantalon suspendu à une grue.
Une jeune fille qui travaille dans une imprimerie se demande comme toutes ses copines si la sodomie et la fellation sont des pratiques sexuelles déviantes. Elle fait partie d'une bande de bikers aux moeurs très libres. Elle est amoureuse de Tim, un des jeunes motards, mais mineure avoir des relations sexuelles avec lui n'est légalement pas possible. Ils passent outre la loi, font l'amour mais la police intervient pour les arrêter. Face aux uniformes les deux amoureux s'embrassent tendrement.
Une jeune femme passionnée d'aviation est courtisée par un adhérent bègue du club où elle est inscrite. Ils finiront par faire l'amour dans un bois.
Anna, une jeune vierge, travaille dans une boutique de vêtements. Pour plaire à son petit ami Toni, un bel adolescent aux longs cheveux blonds, elle vole une petite culotte affriolante. Sa patronne lui pardonne ce vol si elle couche avec elle. Anna accepte. Elle part ensuite rejoindre Toni qui lui vole sa virginité sous une tente.
Un professeur d'électronique dont l'épouse est odieuse ne cesse de draguer ses élèves, les mains constamment baladeuses. Afin de lui donner une bonne leçon Karin, une des
étudiantes, va échafauder un plan. Elle lui donne rendez-vous, commence à le déshabiller lorsqu'au moment crucial, tous les élèves débarquent. Ils ne diront rien s'il accepte de venir avec eux dans un parc naturiste. Il accepte contraint de se mettre comme eux en tenue d'Adam. Les étudiants vont bien s'amuser.
Démunis de fil conducteur les volets s'enchainent sans transition si ce n'est l'apparition d'une assistante sociale mais, pseudo-documentaire oblige, la voix off du narrateur présente le personnage principal de chacun et sa situation et le conclut d'une petite morale souvent ironique. Nos apprenties de l'amour sont peu audacieuses cette fois et leurs aventures ne
sont guère excitantes encore moins perverses du moins osées. Toutes ces séries de films érotiques ont connu bien plus croustillant. Lehrmädchen-report n'ébranlera guère les ligues bien pensantes ni ne fera grimper aux rideaux le spectateur frustré face à un exhibitionnisme trop gentillet. Car là encore Les apprenties de l'amour reste assez pudique. Certes le film a son lot de nudité frontale féminine, quelques plans de nus dorsaux masculins, mais comparé à beaucoup d'autres pellicules du genre elle reste plutôt sage en la matière comme elle est sage en scènes trash, un des ingrédients majeurs tout de même de ces sagas "semi-pornographiques grand public". On retiendra plus particulièrement la première
saynète, la plus morbide, celle d'Anne-Marie, petite allumeuse qui se fera violer par un de ses camarades avec la complicité de ses collègues, une manière d'être punie affirme la voix-off ou un retour de bâton bien mérité. Filmé de manière assez glauque sous l'oeil froid de mannequins en plastique, des regards et des rires pervers des copains qui l'aident à déshabiller la gourgandine ce viol laissait présager un bon petit sexy doc comme on les aime. Les histoires suivantes nous laisseront malheureusement sur notre faim à l'exception du segment de la mineure et du beau motard qui nous offre une jolie séquence d'amour libre en pleine nature, une bonne bagarre entre rivaux chevelus et un final à l'avenant, l'épisode
avec Anna et sa scène de lesbianisme bouillante suivie de la perte de la virginité de la jeune fille et l'ultime tronçon pour son parc naturiste où on pourra se gorger de splendides plans de nu intégral très représentatifs de son époque.
Pour le reste on sourira plus qu'on ne s'excitera face à toutes ces petites délurées. On ne peut en effet s'empêcher de rire lorsque la drogue qu'utilise Franziska attire les rats sur le corps de son chef grassouillet qu'elle veut humilier. Quant à d'autres segments ils sont tout bonnement stupides et n'ont strictement aucun intérêt (l'aviateur bègue) sinon de remplissage.
En abordant des sujets comme le sexisme, les relations sexuelles entre mineures et majeurs, le viol, la liberté sexuelle, la prostitution, les pratiques dites déviantes... ces films se donnent une bonne conscience en suivant simplement l'exemple des mondos, une façon déguisée de faire passer l'érotisme du coté grand public avec ses notions informatives et moralistes tout en satisfaisant, car c'est bien là leur but premier, les instincts voyeurs d'un spectateur en attente de sexe et de pornographie douce.
Il y a un coté bien démodé dans tout cela mais qui fonctionne encore même si aujourd'hui on en rit. Lehrmädchen-report ne fait pas exception. Quant aux années 70 elles éclatent là tout
simplement dans toute leur splendeur avec cette jeunesse masculine chevelue habillée de jeans moule poutre pattes d'éph', de sous pull et cols pelle à tarte, de petits slips blancs lorsqu'elle en porte. La beauté d'hier dans tout son éclat pour nos charmants garçons. Cheveux lisses ou choucroutés, mini-jupes et platform boots en plastique, des poils sous les bras pour nos écolières et petites travailleuses. Si dans le cas de Lehrmädchen-report nos caleçons ne frétillent pas vraiment l'excitation sera toutefois plus visuelle.
A l'affiche de cette polissonnerie quelques unes des sexy starlettes teutonnes de ce type de films, de Eva Götz à Carmen Jackel, Marina Blümel, Renate Heuer et Karin Gotz aux cotés
de quelques pointures du cinéma et de la télévision germanique tels Sascha Hehn (le beau Tim) qui après une poignée de films coquins se rangea et s'orienta vers un registre bien plus classique. La petite curiosité vient de la présence du jeune Franz Seidenschwan (le collègue qui arrache la petite culotte d'Anne-Marie lors de son viol) ex-petit héros du Loup des mers et inoubliable Dick Sand de la tout aussi inoubliable série Deux ans de vacances.
Accompagné d'une partition musicale joyeusement jerk, Lehrmädchen-report n'est certes pas le film de toutes ces séries qui émoustillera le plus le spectateur mais ces apprenties de l'amour nous réservent néanmoins de bons moments coquins pour échauffer nos sens avant de passer au plat principal avec d'autres volets de cette franchise teutonne du sexe bien plus corsés cette fois.