El vampiro de la autopista
Autres titres: Le vampire sexuel / Le manie di Mr Winniger omicidia sessuale / L'orribile sexy vampire / The vampire motorway
Real: José Luis Madrid
Année: 1970
Origine: Espagne
Genre: Horreur
Durée: 85mn
Acteurs: Wal Davis, Barta Barri, Joe Camroy, Susan Carvasal, Victor Davis, Luis Induni, Patricia Loran, Josè Marco, Ada Tavler, Mary Tovar, Antonio Jimenez Escribano, Hurt Esteban, Antonio Ramis, Luis Marugan...
Résumé: Une vague de crimes surprend la police d'une ville allemande. Les victimes sont apparemment étranglées par un être invisible. Le médecin légiste affirme qu'il s'agit d'un vampire plus exactement le baron Winneger revenu à la vie comme le veut la terrible malédiction qui pèse sur son château. Son jeune neveu, le comte Oblendsky, arrive de Londres pour prendre possession du manoir et tenter de découvrir la vérité...
Propriétaire de très nombreux cinémas et théâtres en Espagne José Luis Madrid s'est surtout fait connaitre en tant que réalisateur dans les années 60 en mettant en scène quelques western-paella puis en coréalisant bon nombre de petits films, en majorité des krimis, en Allemagne. Dés le début des années 70 il se spécialise dans l'exploitation. El vampiro de la autopista est un des premiers du genre qu'il mit en scène et indubitablement pas le meilleur.
Quelque part en Allemagne un couple s'arrête dans un hôtel. Alors que l'époux prend sa douche il est assassiné par une chose invisible. Sa femme est à son tour tuée. Le médecin
légiste affirme que l'auteur du crime n'est pas humain et expose à l'inspecteur sa théorie. Selon lui une vieille légende voudrait que tous les 28 ans un vampire, le baron Winniger décédé en 1886, revienne à la vie et perpétue une vague de crimes, chacun étant séparé de 7 jours. Pour appuyer ses dires il invite l'inspecteur à visiter le château du baron pour vérifier si sa tombe est vide. Celle ci l'est bel et bien. Malheureusement pour eux une chose invisible les tuent à leur tour. Débarque alors le Comte Oblendsky, le jeune neveu du baron, venu prendre possession des lieux et découvrir l'origine des crimes. Le commissaire sceptique quant à toutes ses histoires de vampires, le soupçonne assez vite mais il n'a aucune preuve
et le comte a un alibi pour chaque meurtre commis car bien sûr la vague d'assassinat continue. Toutes les victimes sont étranglées par cet être invisible. C'est alors que le baron Winniger apparait à son neveu un soir d'ivresse. Il l'implore de le tuer pour que s'arrête ce massacre. Oblendsky pense avoir rêver mais il a la preuve que son ancêtre est bel et bien revenu à la vie lorsqu'il s'attaque à sa fiancée venue lui rendre visite. Le Comte réussit à lui planter un pieu dans le coeur. La malédiction est levée. Alors que Oblendsky et sa fiancée sont sur le point de repartir pour Londres l'inspecteur leur annonce que l'assassin a été arrêté. Il s'agissait d'un fou échappé de l'asile. Comme quoi il avait raison de ne pas croire
aux vampires. De quoi faire sourire le comte.
Ce qui est amusant ici ce sont les différents titres tous plus mensongers les uns que les autres. Il n'y aucun vampire sexuel comme l'annonce le titre français. Pas de vampire sexy ou d'homicides sexuels comme le voudraient les titres italiens. Encore moins d'autoroute comme le suggère le titre original. Quant au vampire lui même il est assez loin de l'image qu'on s'en fait. Pas de croc acéré qui se plante dans le cou des victimes mais un être certes sorti de sa tombe suite à une vieille malédiction mais qui se rend invisible pour seulement étrangler ses victimes, hommes ou femmes, mais surtout et avant tout des femmes qui sont
entrain de se déshabiller pour aller se coucher! En fait Le vampire sexuel est une petite bande d'exploitation d'une grande bêtise tournée à Stuttgart sous la neige dont on cherche encore aujourd'hui le sens. L'incipit résume à lui seul la stupidité de l'ensemble. Comment un inspecteur peut-il croire aux dires du légiste qui avec le plus grand sérieux du monde lui annonce d'emblée que le tueur est un vampire, qu'ils doivent aller au château du baron pour profaner sa tombe et vérifier que son corps en est sorti? En seulement dix minutes on nage en plein délire. On pourrait penser qu'on assiste en fait à une comédie vampirique mais point du tout. Madrid se veut sérieux dirait-on. En fait peu importe puisque légiste et inspecteur
seront tués puis remplacés par un nouveau commissaire, très sceptique lui, et le neveu du baron venu de Londres. Tout devient alors routinier si ce n'est répétitif. A intervalles réguliers sont tuées des jeunes filles qui sont là uniquement pour jouer les victimes après s'être inlassablement déshabillées et donc apporter le quota d'érotisme propre à tout film d'exploitation. Nues ou en petite culotte la caméra les filme ôter leurs vêtements, prendre leur douche, se regarder dans le miroir avant que l'homme invisible ne les étrangle. Cette variante du vampirisme est étrange, pas spectaculaire le moins du monde et les quelques apparitions du baron sous sa forme visible trop peu marquantes pour avoir un quelconque
impact. On pense enfin frémir d'un doux plaisir lorsque le "vampire étrangleur", l'oeil pervers, la mine libidineuse, admire le corps de sa victime, surtout son slip, qu'il s'apprête à baisser d'un geste sadique... et plus rien! Séquence suivante! Si on peut supposer quelques coupes octroyées par dame censure (le doute permis lors d'autres scènes également où un ciseau semble avoir fait des dommages) voilà de quoi frustrer au plus haut point tant cette scène érotico-nécrophile semblait alléchante et surtout prometteuse, digne de cette bonne vieille sexploitation telle qu'on l'aime.
Le vampire sexuel devient même très drôle mais involontairement par le choix du comédien
qui incarne le comte Oblendsky puisqu'il s'agit de l'allemand Waldemar Wohlfarht alias Wal Davis, un des plus mauvais acteurs de sa génération dont le jeu insipide et l'inexpressivité atteignent des sommets. Wal restera à jamais l'incarnation de Karzan, la pataude et hilarante imitation de Tarzan non pas roi de la jungle mais des nigauds, un des pires comédiens jamais employés par Jesus Franco qu'on remerciera de nous avoir fait découvrir le sexe en demi-érection involontaire dans Maciste et la reine des Amazones. Si ici sa première apparition fait sensation, froid, altier, blond peroxydé, l'effet retombe rapidement tant son talent avoisine le zéro absolu et son provoque l'hilarité. Il faut le voir mimer l'ébriété, pire,
se frotter les yeux comme un gosse lorsque son aïeul lui apparait. Ce sont de purs moments d'anthologie. Et comme il joue également le rôle de son ancêtre sous une perruque grisonnante nous avons droit à une double dose de moments anthologiques dont les combats contre son double invisible.
Le reste de la distribution se contente de faire son travail comme Luis Induni, une des gueules du western-spaghetti, qui endosse l'imperméable de l'inspecteur. Les actrices sont quant à elles simplement présentes pour se dévêtir et se faire tuer afin d'apporter un maximum d'érotisme complètement gratuit.
Dans toute cette absurdité on retiendra cependant, hormis donc la fameuse scène du slip, quelques jolis décors notamment celui du château et de sa crypte, lugubre à souhait, qui nous rappelle au bon vieux temps du cinéma d'épouvante gothique. Il est simplement dommage qu'il n'ait pas su être utilisé à bon escient. Tout cela ne fait malheureusement pas un film.
Le vampire sexuel est une inoffensive série Z de pure sexploitation qui joue sur une variante pas très excitante du vampirisme, encore moins excitante puisqu'elle ne contient quasiment aucune scène sanguinolente. Restent donc un festival de nus féminins pour titiller la libido, quelques séquences qui font illusion disséminées ça et là et ce titre français si accrocheur. De quoi avoir fait les beaux jours du Brady dans le Paris grande époque.