Sotto il vestito niente 2
Autres titres: Trop belle / Too beautiful to die / They only came out at night
Real: Dario Piana
Année: 1988
Origine: Italie
Genre: Giallo
Durée: 96mn
Acteurs: Florence Guérin, François-Eric Gendron, Randi Ingerman, Giovanni Tamberi, Helena Jesus, Nora Ariffin, François Marthouret, Gioia Scola, Raffaele Biondi, Stefano Capacciolli, Carlo Carli, Marco Giorgetti, Enzo Giraldo, Stefano Lisicki, Roy John Palmer...
Résumé: Après avoir été violée sous l'oeil complice de ses partenaires de travail lors d'une partie de débauche Silvia, une mannequin, est retrouvée quelques heures plus tard brulée vive dans la voiture de son directeur d'agence. Très vite ses partenaires sont tuées chacune leur tour par un mystérieux assassin muni d'une arme barbare utilisée sur le tournage d'un vidéo clip. Une jeune américaine, Mélanie, est engagée comme danseuse par le directeur publicitaire de l'agence dont elle tombe assez vite amoureuse. La jeune femme s'intéresse également à la mort de Silvia...
Le succès remporté en Italie en 1985 par Sotto il vestito niente des frères Vanzina point étonnant qu'une séquelle ait été mise en oeuvre quelques deux années plus tard. La seule question est de savoir si ce nouvel épisode était réellement utile. Mieux vaut en effet parler de nouveau volet plutôt que de suite puisque le film se contente simplement de reprendre le titre de l'original et le milieu dans lequel se déroule l'action, celui de la mode. Au vu du résultat la réponse semble évidente: non.
Après une séance photo quatre superbes modèles se retrouvent dans la villa d'Alex Conti, le
jeune directeur de l'agence pour laquelle elles travaillent. Elles s'ébattent dans le jacuzzi, champagne à la main, lorsqu'un puissant et vieil homme homme d'affaires, Rizzi, fait irruption et les rejoint dans la piscine, très intéressé par Silvia, une des nouvelles modèles. Apeurée elle refuse ses avances. Elle se fait violer sous l'oeil complice de ses quatre camarades de travail, Leslie, Michelle et Lauren. Elle s'échappe en larmes. Son corps est retrouvé brulé vif dans la voiture d'Alex le lendemain. L'inspecteur Brandini mène l'enquête. Lors d'une soirée en boite de nuit David le directeur de publicité repère une jolie danseuse qu'il embauche de suite, l'américaine Mélanie qui ressemble quelque peu à Silvia. La jeune
femme va partager l'appartement de Leslie, la colocataire de la pauvre Silvia. La curiosité et la méfiance de l'inspecteur mettent mal à l'aise les modèles qui ont du mal à cacher leur terrible secret. C'est alors que chacune d'entre elles est assassinée par une mystérieuse silhouette. Rizzi est lui aussi retrouvé mort. sa mort inquiète Alex qui espère que la police ne fera pas le lien avec celle de Silvia et des autres modèles. Mélanie, intriguée par la mort de Silvia, s'y intéresse de près. Elle se rapproche aussi de David dont elle tombe amoureuse. Elle ignore encore que David n'est autre que le frère de Silvia. Alex possède les preuves de sa réelle identité qu'il met en sécurité dans un coffre-fort. Ses preuves contiendraient aussi
les éléments qui identifieraient le tueur. Alex lui aussi se fait tuer. Alors que la dernière modèle encore en vie est entre les mains du tueur Melanie apparait, déstabilisant l'assassin.
Après un intéressant Mystère, les frères Vanzina avaient avec Sotto il vestito niente livré un thriller froid, à l'esthétique glacial très années 80, un giallo tardif à l'intrigue rondement menée qui sans rien réinventer de très neuf représentait pourtant le haut du panier d'un genre moribond depuis bien des années déjà. Ils réussissaient là où par exemple Lamberto Bava échouait sur toute la ligne avec sa Maison de la terreur. Ce premier volet agrémentée
d'une touche d'érotisme plutôt osée était une très bonne surprise et méritait amplement le succès qu'il connut dans son pays d'origine. Que reste t-il de l'oeuvre initiale ici? Pas grand chose. Dario Piana n'en garde que l'esthétique et le milieu de la mode, de la publicité, de l'Italie des années 80 dont sexe, alcool et drogue sont indissociables. Le souci avec ce numéro 2 c'est que Piana, pseudo cinéaste venu du monde du vidéoclip dont ce fut quasiment le seul métrage, s'est contenté de réaliser ce qu'il sait le mieux faire: un long clip vidéo, un film composé de spots publicitaires accolés les uns aux autres qui vite ennuient. On passe ainsi de longues séances de shooting qui usent et abusent du ralenti à des
publicités solaires sur des bateaux, des soirées en boite de nuit en passant de longues chorégraphies et au tournage d'un clip vidéo où des barbares du futur version Mad Max dansent sous des cascades d'eau, une occasion de réécouter le Warriors of the wasteland de Frankie goes to Hollywood. Et cela occupe bien une bonne moitié du film.
Cela n'aurait pas forcément été un mal si l'intrigue avait été plus travaillée. Malheureusement peu passionnante, menée sans grande conviction par un réalisateur bien plus intéressé par l'esthétique et le visuel de son film elle ne parvient jamais à vraiment captivée. Tout tourne autour de la mort d'une jeune modèle qui après avoir été violée par un riche et vieil industriel
libidineux sous le regard complice de ses "amies" (le milieu du show biz est vraiment pourri mais on le savait depuis déjà longtemps) décède dans l'explosion de la voiture du bellâtre douteux qui leur sert de directeur, une mort qu'on ne verra pas mais qui nous est contée. Qui l'a donc tué et massacre les fameuses "amies" présentes cette nuit là? On ne peut faire plus simple mais la sauce aurait pu prendre si le récit avait été plus percutant. Hormis la lenteur de la réalisation, il ne passe presque rien durant la première partie, il est assez facile de deviner le pourquoi du comment dés les quarante premières minutes. Le final ne sera pas vraiment une surprise d'autant plus que Piana ne semble guère connaitre la définition du mot
suspens. Quant à l'enquête elle est pratiquement inexistante et tellement mal dirigée. Honte au scénariste qui a écrit le rôle de Brandini, un inspecteur au look Colombo qui ne sert à rien et ne fait pas grand chose si ce n'est prendre un air soupçonneux, poser des questions et surgir en fin de bobine pour tuer l'assassin.
Reste au crédit de ce second opus ses meurtres essentiellement situés durant sa seconde moitié, la plus intéressante, celle qui se rapproche le plus du genre auquel le film s'apparente, le thriller. On notera l'originalité de l'arme, l'effroyable triple lame d'une arme barbare futuriste utilisée dans le clip que tourne David qui éventrera la pauvre Leslie mais
surtout réduira en charpie Alex, très certainement la mort la plus longue et la plus violente du film. On notera le petit clin d'oeil au film de Antonio Margheriti avec la mort d'une modèle transpercée par les pointes acérées d'une vierge de Nuremberg. Jouissif également le viol de Silvia dans la piscine, malsain à souhait, une séquence alléchante très bien tournée qui augurait du meilleur pour la suite. Fausse joie.
Toujours au crédit du film son esthétique glacée, son look vidéo clip fortement estampillé années 80 du moins pour ceux qui apprécient ce style de cinéma, qui aiment avoir l'impression de regarder MTV grande époque, ses décors dark wave, néo gothiques, les
symboles de ces années new wave qui confèrent à l'ensemble une certaine atmosphère. Egalement sa musique qui reprend outre Frankie goes Hollywood, Huey Lewis et Toto et sa panoplie d'actrices-modèles qui égaiera l'oeil du spectateur. De quoi sauver le navire du naufrage et faire quelque peu illusion.
Autour de ces modèles, une distribution internationale qui peut surprendre et surtout ne brille guère par ses talents de comédien. On retrouve Florence Guérin, sexy starlette alors spécialisée dans l'érotisme classieux avant de devenir une figure récurrente des séries télévisées, le translucide François-Eric Gendron au jeu très télévisuel et Giovanni Tambieri,
jeune acteur au parcours insolite puisqu'il débuta dans la comédie porno (La zia svedese) auprès de Marina Frajese qui lui fait une fellation avant de changer totalement d'orientation en apparaissant dans multiples films de genre, de la comédie adolescente au thriller en passant par le film de guerre. Le vrai mystère du film est de savoir comment François Marthouret a atterri dans l'imperméable de l'inspecteur, un des plus monolithiques que le giallo ait connu.
Inconsistant, trop lent dans sa première partie, sans originalité hormis celle d'être un long spot publicitaire, peu convaincant dans son intrigue Sotto il vestito niente 2 décevra ceux qui
avaient aimé le premier film. Dispensable, ce deuxième épisode vaut avant tout pour ses meurtres et de par son esthétique convaincra les amoureux des années 80 qui le verront comme une forme de témoignage de cette époque où régnait Déesse vidéo. C'est joli mais vide mais ca reste divertissant tout de même. Bizarrement un troisième épisode, Sotto il vestito niente 3, l'ultima sfilata, verra le jour en 2011 (!) sous la houlette cette fois des frères Vanzina eux mêmes qui reprennent donc les rênes.