I peccati di una giovane moglie di campagna
Autres titres: Nuits de la grande chaleur
Real: Alfredo Rizzo
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Comédie érotique
Durée: 90mn
Acteurs: Antonella Cancellieri, Attilio Dottesio, Piero Fabiani, Guia Lauri Filzi, Patrizia Rizzo, Jacques Stany, Dirce Funari, Sandro Ghiani, Dario Ghirardi, Gaetano Russo, Rita De Angelis, Zaira Zocchedu...
Résumé: Le père Vincenzo et sa famille arrive à la ferme de Tommaso qu'ils doivent racheter. Ils y séjournent quelques temps. La femme de Tommaso a pour amant Rocco le jardinier depuis que son mari est devenu impuissant. L'épouse du prêtre est de suite séduite par Rocco qu'elle compte bien séduire. La fille du prêtre quant à elle aguiche le garçon de ferme qui est amoureux de la domestique au fort caractère. Tout le monde trompe tout le monde jusqu'au jour où l'épouse de Tommaso tombe enceinte du jardinier...
Plus connu en tant qu'acteur Alfredo Rizzo a cependant réalisé quelques films, huit en tout entre 1971 et 1978 dont les plus connus sont Les jardins du diable, un film de guerre dans lequel pas mal de réalisateurs ont pioché des images pour les insérer dans leur propre film, et le giallo érotique La sanguisuga conduce la danza / Insatiable Samantha. Beaucoup moins connus sont ses autres films, la plupart de petites bandes érotiques à l'aura sulfureuse (Suggestionata, Alessia un volcano sotto la pelle). I peccati di una giovane moglie di campagna comme son titre l'indique fait partie de ces petites pellicules coquines
puisqu'il s'agit d'une comédie campagnarde légère comme l'Italie aimait alors en tourner.
Venu du Canada, le père Argoni accompagné de sa femme Ursula, de sa fille Diana et de son fils Alberto arrivent à la ferme de Tommaso dont ils sont les propriétaires. Ils viennent y séjourner quelques temps avant de la lui racheter. Tommaso est impuissant depuis des années. Sa jeune épouse, Angelina, se console dans les bras vigoureux de Rocco le jardinier devenu son amant depuis bien longtemps déjà. Ursula a dés son arrivée remarqué Rocco qu'elle ne tarde pas à aguicher bien décidée à profiter de sa virilité. Diana, une vraie citadine libérée et désinhibée, fait quant à elle de l'oeil au garçon de ferme, Gigetto, qui de
son coté est amoureux de la domestique Cecilia, une campagnarde prude qui refuse toute relation sexuelle avant le mariage. Les intransigeances de Cecilia le poussent à aller vers Diana qui s'amuse avec lui. C'est alors que Angelina découvre qu'elle est enceinte de Rocco. Afin que tout le monde pense que l'enfant est de son mari elle doit absolument raviver la flamme de son impuissant d'époux. Après neuf années d'abstinence cela semble impossible. Ses efforts à faire se dresser la virilité de Tommaso sont bien sûr vains. Alors que tout le monde trompe tout le monde débarquent à la ferme le véritable père Argoni et sa famille. L'imposteur n'était qu'un de ses domestiques qui suite au crash de son avion a cru
que le père Argoni était décédé dans l'accident. Pensant bien faire il a tout naturellement pris sa succession. Le prêtre lui pardonne et s'installe lui aussi à la ferme avec sa famille. Angelina découvre les infidélités de Rocco avec Ursula. Cecilia surprend Gigetto qui vient tout juste de la demander en mariage entre les jambes de Diana qui le dépucèle dans le poulailler. Tout se règle à coups de poings, de pieds et de bâton. Finalement le prêtre décide de ne plus racheter la ferme. Tous vont vivre sous le même toit. Dans la joie et la bonne humeur la ferme se transforme en véritable lieu de cocufiage.
Le plus étonnant avec Ces péchés d'une jeune épouse de campagne tourné durant
l'automne 1976 c'est la maigreur de l'intrigue et la multitude d'incohérences scénaristiques qui parsème ce semblant d'histoire. Certes ainsi résumé le récit donne l'impression d'être plutôt consistant. Une fois à l'écran c'est bel et bien tout le contraire. Durant quasiment 90 minutes il ne se passe pas grand chose si ce n'est une succession de coucheries toutes calquées sur le même modèle. Angelina passe son temps dans les bras de Rocco qui passe ensuite entre ceux de Ursula pendant que Diana et Gigetto, le garçon de ferme un peu niais, s'amusent à se prendre et à se jeter, le tout sous le regard de la domestique, témoin passive mais forte en gueule de toutes ces tromperies. Il y avait pourtant matière à concocter
une comédie riche en situations aussi salaces que cocasses, en quiproquos et autres aventures égrillardes. Il y a bien des maris, des amants, des femmes et des maitresses, des domestiques chaudes de la fesse, tous plus cornus les uns que les autres mais leurs égarements coupables ne sont cette fois ni très ébouriffés ni très audacieux encore moins imaginatifs. Il manque ce petit grain de folie, de délire propre à la sexy comédie. Le cadre s'y prêtait pourtant, la réunion de ces deux familles également, mais Rizzo prouve une fois de plus qu'il est plus à l'aise devant une caméra que derrière. L'ensemble a un coté répétitif qui peut devenir ennuyant, un sentiment renforcé par une mise en scène plan-plan.
On ne se rattrape guère sur l'érotisme, un peu trop sage, malgré de nombreux et fort jolis nus. Si tout le monde se met la main au panier le spectateur a peu de chance de mettre la sienne dans son pantalon! Il aura seulement l'oeil qui brille.
Plus intrigantes sont certaines ellipses et incohérences scénaristiques qui donnent une impression d'inachevé, d'un film un peu brouillon. Certains personnages disparaissent sans raison ou n'ont aucun rôle précis. Ainsi la fille du vrai prêtre est éludée en quelques minutes et ne fera plus aucune apparition à l'écran tout comme son épouse. Il en va de même pour le fils de l'imposteur qu'on avait fini par oublier car uniquement présent en début de bande
avant un retour lors des quinze dernières minutes. Difficile d'imaginer également un homme d'église marié et père de deux enfants déjà bien vieux pour son jeune âge. Depuis quand un prêtre tout imposteur soit-il se marie t-il? Cela ne semble en tout cas choquer personne ici. Quant à la grossesse d'Angelina si on pensait qu'elle allait devenir un des points principaux de la trame narrative on se trompait lourdement. On l'évoque, on tente d'y remédier puis plus jamais on n'y fera allusion. C'est un peu comme si on avait perdu en route, sur les sentiers de campagne, des éléments du scénario.
Ce qui sauve le film, ce qui le rend intéressant, la raison pour laquelle il se laisse finalement
regarder sans déplaisir c'est d'une part son coté campagnard, son décor, cette vieille ferme (qu'on soupçonne être celle de Rizzo lui même) et ses champs ensoleillés, d'autre part le personnage de Cecilia la domestique, irrésistible en témoin des frasques de ces deux familles dévergondées qu'elle commente avec causticité, le verbe haut, les réflexions toujours cinglantes. Elle apporte au film cet humour qui malheureusement lui fait défaut, cette comédie n'étant pas spécialement comique tant dans ses situations que ses gags. On savourera par contre les délicieux dialogues, très amusants, toujours imagés, qu'on doit à Piero Regnoli, un des indéniables atouts de cette comédie (du moins en version originale).
Autre point non négligeable sa solide distribution qui devrait enthousiasmer bon nombre d'amateurs puisqu'on y retrouve la future reine-mère de l'âge d'or du porno italien, l'irremplaçable Guia Lauri Filzi alors à ses débuts dans le rôle d'Angelina. Après quelques figurations c'est là son premier véritable rôle et quasiment l'unique en tant que principale protagoniste dans un film non hardcore. Une gemme donc! Et c'est bien sûr à elle que revient une bonne partie des scènes salaces, de quoi donc satisfaire son public. A ses cotés gravite une autre jolie curiosité, Dirce Funari version cheveux très courts, coupe garçonne, elle aussi à ses débuts puisqu'il s'agit là encore de son premier véritable rôle à l'écran. C'est à Dirce
que le film doit ses principales scènes de nu, la jeune actrice débutante nous offrant quelques insolents nus intégraux tant dorsaux que frontaux. Toutes deux sont accompagnées de l'excellente Patrizia Rizzo, une sorte de Heidi italienne à la poigne de fer, Zaira Zoccheddu qui disparait très vite de l'intrigue, le robuste générique Piero Fabiani qui rend fou (peut être sont-ce les poils) les femmes de la ferme, Jacques Stany en faux prêtre, le girond Dario Ghirardi, un tout jeune Sandro Ghiani, un générique là encore, lointain sosie de Ninetto Davoli, vu par la suite dans de nombreuses sexy comédies et Gaetano Russo, un habitué des petites pellicules érotiques et des séries Z horrifiques.
Le dernier point qui fait de cette comédie égrillarde un film à retenir est qu'elle fut tournée en deux versions, une soft, celle qu'on connait et qui fut distribuée en Italie puis furtivement en France (en 1981) sous le titre Nuit de la grande chaleur, et une hardcore destinée aux marchés étrangers. Cette version X fut réalisée par Rizzo lui même tandis que Guia Lauri Filzi exigea de tourner elle même ses scènes coquines en mode porno. A ce titre on peut donc considérer que I peccati di una giovane moglie di campagna fut le tout premier hardcore de papesse Guia.
Comédie érotique campagnarde discrète Nuit de la grande chaleur malgré ses défauts, son
manque d'originalité et son coté pépère est un petit plaisir coupable tout à fait inoffensif, un divertissement paillard qui sent bon le foin, la fiente de poules et la bouse de vaches... et pour citer Cecilia des poules et des vaches il y en a dans cette ferme, et toutes plus en rut les unes que les autres. Loin d'être à jeter cette petite pellicule pour cornus a sa place entre les aventures des infirmières et autres toubibs de campagne du cinéma populaire transalpin. Pour le peu qu'on ait en plus la version X...