Missione Lady Chaplin
Autres titres: L'affaire Lady Chaplin / Opération Lady Chaplin / Mission spéciale Lady Chaplin / Special mission Lady Chaplin
Real: Sergio Grieco, Alberto Di Martino
Année: 1966
Origine: Italie
Genre: Espionnage
Durée: 89mn
Acteurs: Ken Clark, Daniela Bianchi, Helga Liné, Jacques Bergerac, Mabel Karr, Alfredo Mayo, Philippe Hersent, Ida Galli, Tomás Blanco, Raymond Jourdan, Peter Blades, Rafael Albaicin, Alberto Cevenini...
Résumé: Un sous marin américain a disparu avec à son bord seize missiles atomiques. Le gouvernement soupçonne un riche industriel spécialisé dans le nucléaire, Zoltan, d'en être responsable. Il envoie donc son agent 077 enquêter. 077 fait vite connaissance avec la ravissante Lady Chaplin, la directrice de maison de haute couture, qui semble mener une double vie...
Troisième film d'une trilogie débutée en 1965 par Sergio Grieco Missione Lady Chaplin fait donc suite à Agente 077 dall'oriente con furore et Agente 077 mission bloody Mary / Opération lotus bleu. Pour cette ultime séquelle Grieco s'est adjoint les services du plus américain des réalisateurs italiens, le solide Alberto Di Martino, qui donc coréalise ce film mettant de nouveau en scène l'agent 007 / Dick Malloy sur la trace cette fois de voleurs de missiles nucléaires.
Il y a quatre ans disparaissait de manière bien mystérieuse un sous marin atomique
américain réputé infaillible, le Tresher. Soupçonnant une organisation étrangère menée par un riche industriel amoureux des scorpions, Kobre Zoltan, d'être responsable de cette disparition le gouvernement demande à l'agent 077, Dick Malloy, de faire son enquête et tenter de retrouver le sous marin surtout sa précieuse cargaison, seize missiles nucléaires. Malloy parvient à situer l'épave du Tresher mais il constate que les missiles ne sont plus à l'intérieur. Ils ont bel et bien été volés. Les investigations de l'agent 077 le mènent vite sur la piste d'une jeune et ravissante directrice d'une maison de haute couture Lady Chaplin. Cette dernière s'avère menée une double vie. Reine du déguisement elle est la maitresse de
Zoltan. Pas insensible à son charme elle se laisse courtiser par l'agent secret que de nombreux ennemis veulent tuer. Malloy parvient à mettre à jour les activités fourbes de Zoltan qui est bien en possession des missiles. Il veut les revendre à une puissante nation représentée par l'altière Hildé avec le carburant nécessaire à leur fonctionnement. Ce carburant afin d'être facilement transportable a été transformé en tissu hautement inflammable dans les ateliers de Lady Chaplin. La vente devrait se faire à Paris. 077 va tenter de les récupérer avec l'aide de Lady Chaplin décidée à trahir Zoltan mais elle est aussi et surtout très intéressée par la très coquette somme d'argent que remportera la vente des
missiles. Malheureusement pour elle Zoltan a vu clair dans son jeu. Il tente de la tuer mais 077 veille. Sauvée des griffes des hommes de Zoltan 077 peut maintenant affronter face à face le vilain industriel.
Trois films en une seule année, trois films qui se suivent et se ressemblent tous situés dans le milieu du nucléaire avec une distribution quasi similaire. Cet ultime chapitre tourné à quatre mains ressemblent donc aux précédents. Tout trois s'inscrivent dans une sous branche du cinéma de genre, l'euro spy, le film d'espionnage à l'italienne qui à sa façon s'amusait à copier les aventures du célèbre agent 007, notre bon James Bond. C'est ici
l'agent 077 alias Dick Malloy qui tient le rôle de sous James Bond et pour la troisième fois consécutive il doit faire face à un vol d'armes atomiques. L'originalité chez les scénaristes n'était donc pas vraiment de mise. L'ouverture ne manquait pourtant pas de panache. Une fausse nonne fait irruption dans un monastère, dégaine une mitraillette cachée sous sa défroque et tue les moines et détruit le matériel radio qu'ils dissimilait. Elle s'enfuit, retrouve sa complice. Première mission réussie pour Lady Chaplin. Suit le générique à la Bond avec la chanson titre interprétée par la puissante voix de Bobby Solo, le fameux crooner italien de cette fin de décennie. Le film peut maintenant commencer en nous laissant espérer une
bonne grosse vague d'action à l'image même du pré générique. Ce n'est malheureusement pas vraiment le cas. Le film prend très vite sa vitesse de croisière peu aidé par une réalisation un brin mollassonne. Dire qu'on s'ennuie serait peut être exagéré mais toute la première partie manque d'énergie, de rebondissements, d'action tout simplement. Certes on voyage de Paris à New-York en passant par l'Espagne et Londres (d'où une distribution internationale), on se laisse certes porter par la beauté des luxueux décors et la beauté des différentes actrices, on est toujours en admiration face à ce matériel si désuet qu'utilisent les espions et les déguisements et autres trompe l'oeil sont toujours aussi amusants (Lady
Chaplin en vieille dame paralytique) mais faute de véritable suspens, de vitalité, l'ensemble ronronne peu aidé par un coté parfois bavard. La dernière partie rehausse cependant un peu le tout. L'action est enfin plus présente. Tout le monde trompe tout le monde à l'aide de gadgets toujours drôles ou à coups de revolver dans la grande tradition des films d'espionnage. Puis après quelques acrobaties dont certaines aériennes pour la belle Lady Chaplin éjectée de son avion par l'infâme Zoltan, par chance sa robe cache un parachute (!), de jolies bagarres et un combat au milieu du hangar à missiles en flammes tout rentrera dans l'ordre. Les missiles sont retrouvés et 077 pourra roucouler avec la fourbe Lady Chaplin
à bord d'un train couchette, une fin comme l'exige tout bon spy movie.
Difficile de ne pas faire un petit rapprochement avec Plus féroces que les mâles / Deadlier than the male une coproduction italo-britannique de l'anglais Ralph Thomas, un autre spy movie qui sortira un an plus tard sur les écrans mais dont la distribution est un peu moins anémique. Car si Opération Lady Chaplin prêche par son manque de punch la présence du robuste mais insipide Ken Clark, ex-vedette du petit écran et spécialiste du péplum au début des années 60, dans la peau de 077 n'aide pas à insuffler au film sa dose de dynamisme. Sans grand charisme, peu séduisant, Clark est plus balourd qu'agile. Fort heureusement il
est entouré d'une magnifique brochette de ravissantes actrices dont la blonde Daniela Bianchi, ex-modèle qui fut James Bond girl dans Bons baisers de Russie, dans la peau de la très sexy Lady Chaplin, Ida Galli version brune, Helga Liné et Mabel Karr. C'est Jacques Bergerac et Philippe Hersent qui représentent la France, tout deux parfaits dans respectivement le rôle du méchant Zoltan au rire féroce et de Heston.
En définitive Opération Lady Chaplin, rythmé par les musiques de Bruno Nicolai est un spy movie sans grande originalité mais cependant sympathique, divertissant, agréable à regarder ne serait ce que pour la beauté des comédiennes et son coté désuet "so sixties" mais qu'on aurait simplement souhaité plus énergique, moins ronronnant. Tant Grieco que Di Martino nous avaient habitué à plus d'énergie. Un film en demi-mesure que ne renieront pas les amateurs du genre.