Maschio latino... cercarsi
Autres titres: L'affare s'ingrossa
Real: Giovanni Narzisi
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Comédie
Durée: 101mn
Acteurs: Vittorio Caprioli, Gianfranco D'Angelo, Gino Bramieri, Gloria Guida, Aldo Maccione, Luciano Salce, Dayle Haddon, Orazio Orlando, Stefania Casini, Carlo Giuffrè, Adriana Asti, Brigitte Petronio, Mauro Vestri, Leo Valeriano...
Résumé: Un touriste allemand est en quête d'une jeune napolitaine à déflorer. Il tombe dans un piège. Un sexagénaire fou amoureux d'une nymphette tente un rajeunissement auprès d'un chirurgien allemand pour lui faire l'amour. Un homme est prêt à tous les mensonges pour coucher avec son avocate. Un émigré sans travail se retrouve au coeur d'une production porno mais impossible pour lui de bander. Un couple de bourgeois siciliens découvre les moeurs sexuelles très permissives de Hambourg. La femme va se débaucher pour faire plaisir à son mari.
Deuxième et ultime film du scénariste réalisateur Giovanni Narzisi qui nous avait offert dix ans plus tôt le western Djurado, Maschio latino... cercarsi est une sexy comédie méconnue aujourd'hui très certainement oubliée composée de cinq segments tous réalisés par Narzisi lui même. Comme l'indique son titre chaque saynète a pour principal sujet la libido du mâle italien en quête de sexe ou plutôt en manque de sexe. Et ce n'est plus un secret pour personne l'italien alpha est un gourmand des plaisirs charnels, l'entre jambe très souvent gonflé de désir comme le suggère parfaitement le titre de travail du film: L'affare s'ingrossa.
Plus étrange mais c'est là une originalité les cinq histoires ont pour autre point commun d'avoir toutes un rapport avec l'Allemagne.
Le premier sketch (Accade a Napoli) nous entraine à Naples où un touriste allemand est en quête d'aventures coquines. Alors qu'il erre dans les rues de la ville il rencontre Carmine qui lui fait visiter un marché très spécial, un marché du sexe. Il lui promet de lui trouver une jeune fille, une prostituée, une jeune mineure de quatorze ans puisque rien n'est plus agréable qu'une jeune et belle pucelle. Carmine lui en présente certaines mais le touriste refuse les mineures. Son choix tombe sur une jolie blonde et candide de 20 ans encore vierge. Alors
qu'elle se déshabille dans le noir elle en profite pour fuir avec son argent et se faire remplacer par un travesti. C'était un piège.
La seconde histoire (Stanotte o mai piu) s'intéresse aux amours gérontophiles. Un sexagénaire nommé Bislecchi est fou amoureux d'une jeune starlette, Gigia, qui ne cesse de le repousser. En désespoir de cause il va consulter un chirurgien esthétique germanique sosie d'Hitler, le Professeur Himmer, afin qu'il le rajeunisse de trente ans. Sorti de la salle de l'opération Bislecchi a certes rajeuni et étrangement pris l'apparence du scientifique fou mais il est raide comme un robot. Il se fait passer pour un producteur auprès de Gigia qui tombe
sous son charme et désire lui faire l'amour sans tarder. Raide comme un bâton Bislecchi tente de repousser le moment fatidique mais Gigia, volcanique, lui saute dessus, l'épuise. Bislecchi a vieilli soudainement de quarante ans.
Le troisième opus (L'amnistia) est centré sur Amilcare, l'ex-intendant de l'époux d'une splendide et jeune avocate. Amilcare va voir l'avocate pour qu'elle le conseille sur un supposé problème. Ce n'est bien sûr qu'un prétexte pour lui faire l'amour. Le mari ne va malheureusement pas les quitter persuadé qu'il peut être de bon conseil. Las de cette situation Amilcare finit par attacher l'époux à un chaise, saisit l'avocate qui feint
l'évanouissement et lui fait l'amour sous l'oeil révulsé du mari.
Le quatrième segment (Gennarino l'emigrante) met en scène Gennarino qui vient de se faire renvoyer de son boulot. Il en retrouve un par le biais d'un mafioso qui lui conseille de ne rien dire à sa femme Anna. En fait il s'agit de tourner dans des productions porno. Le souci est que Gennarino n'a pas un sexe énorme au repos. Sous l'oeil du réalisateur allemand et de sa scripte le tournage du film débute mais c'est une catastrophe, impossible pour Gennarino de bander faute d'avoir trop fait l'amour à sa femme avant de se rendre au studio. Gennarino doit faire abstinence. Le jour du tournage il n'a jamais eu un sexe aussi gros mais au
moment de faire l'amour à sa partenaire il pense à sa femme. Impossible donc de la violer comme il le devait. Il lui fait l'amour avec passion.
La dernière histoire (Scambio made in Germany) se déroule à Hambourg. Le baron Nicolino de Castropizzo et sa femme Sisina, une prude invétérée, tous deux originaires de Sicile, ont rendez-vous avec un couple d'aristocrates qu'ils ont connu par annonce. Ils se reconnaitront grâce à une rose qu'ils porteront à la main. A leur arrivée il s'avère malheureusement que l'homme est bien trop libidineux pour Sisina qui ordonne à son mari de partir sur le champ. Ils visitent la ville et découvrent combien les moeurs sont libres en Allemagne. Sex shops,
sex live shows, filles impudiques, voilà de quoi choquer Sisina qui plus que jamais veut quitter ce pays. Mais Nicolino refuse. Un baron n'a qu'une parole et il souhaite redonner sa chance au jeune couple qui les invite chez eux. Sisina s'étant un peu habitué à cette légèreté des moeurs accepte une partie de strip-poker qu'elle perd. Finalement le baron couchera avec la jeune fille et Sisina devra se donner à son compagnon. Sisina est si déchainée qu'elle mettra le feu à la maison. Furieux que sa femme soit devenue aussi dévergondée il la traite de putain. Les rôles se sont soudainement inversés.
Une chose est certaine, le film respecte ce qu'annonce son titre. Toutes les histoires tournent
autour de la libido masculine mais elles ne sont pas toutes égales en intérêt comme c'est généralement le cas pour la plupart des films à sketches. Ceux qui ici donnent son peps au film sont certainement les deux premiers et les deux derniers. Sans être très original celui qui ouvre cette sexy comédie vaut essentiellement pour savourer Gianfranco d'Angelo transformé pour l'occasion en touriste allemand qui à grands coups de Ya ya, de Kaput et de Nein nein est en quête d'une belle napolitaine. Outre l'idée du marché sex-shop plutôt drôle on appréciera avant tout l'audace dont fait preuve Narzisi dans l'écriture du sketch lui même. Impensable aujourd'hui est l'idée de donner à notre touriste une jeune vierge de 14 ans à
déflorer. Mais le spectateur lui la trouvera délicieuse surtout lorsque la belle à dépuceler prend les traits de Brigitte Petronio, l'éternelle femme-enfant du cinéma Bis italien qui nous offre un nu frontal splendide. Mais c'est surtout le second segment qu'on gardera en mémoire non seulement pour la présence de Gloria Guida nue dans le rôle de Gigia mais pour la prestation de Gino Bramieri dans le double rôle du septuagénaire libidineux rêvant de faire l'amour à Gloria et du docteur fou allemand sosie de Hitler qui va le rajeunir et lui donner son apparence physique. Pétulant, irrésistible, hilarant dans ses mimiques il nous offre un pastiche du Fürher particulièrement réussi mais il est atout aussi drôle, si ce n'est encore
plus, en opéré rajeuni aussi ride qu'un robot, incapable donc de pouvoir faire l'amour sans grincer, craquer et cliqueter de toutes parts. Simplement génial face à une Gloria toujours aussi ingénue qui nous délecte aussi d'une masturbation en suggéré.
Le troisième segment, le plus insipide et surtout celui où ne rit jamais, n'a d'autre intérêt que les déshabillés de Dayle Haddon, ex-Spermula, toujours aussi magnifique. Aldo Maccione reste étonnamment sobre tout en faisant tout de même du Maccione. Oubliable. Il reste le point faible de cette pellicule qui par bonheur retrouve une partie de son énergie et de sa drôlerie dés le quatrième opus situé dans le milieu du porno grâce à une multitude de nus,
de scènes plutôt croustillantes et la prestation de Orazio Orlando qui joue la plupart du temps en tenue d'Adam. Quant à l'ultime saynète qui met en avant la différence de culture entre une Sicile très conservatrice et l'Allemagne hyper permissive et sexuellement libérée elle vaut surtout pour l'interprétation et la verve de Carlo Giuffré et l'abondance de scènes de nus dont un sexy show sur scène assez osé dans un club de Hambourg.
Emmené par une bande son très disco rock Maschio latino... cercarsi est une sexy comédie à sketches plaisante même si inégale. Mais son énergie, l'interprétation vivante, son affiche alléchante, l'audace de certains propos et sujets et surtout ce lot de nudité frontale totalement
gratuit en font un petit délice pour voyeurs et gros coquins.
A l'origine le film fut tourné sous le titre L'affare s'ingrossa et c'est sous ce titre qu'il fut présenté à la commission de censure. Il fut rejeté pour cause d'obscénités et la version ne fut jamais distribuée en salles. Le film fut expurgé de certaines de ses scènes les plus tendancieuses, réintitulé Maschio latino... cercarsi et put enfin sortir sur les écrans italiens en février 1977.