Car crash
Autres titres: L'enfer en 4ème vitesse / L'enfer en quatrième vitesse / Thunder run / Le contrat / Kérosène / Carreja salvaje
Real: Antonio Margheriti
Année: 1981
Origine: Italie / Espagne / Mexique
Genre: Action
Durée: 95mn
Acteurs: Joey Travolta, Vittorio Mezzogiorno, Ana Obregon, Sal Borgese, John Steiner, Ricardo Palacio, Douglas Sandoval, Carlos Romano, Michaelo Guégé,
Résumé: Un champion automobile et son mécanicien ont décidé de participer à une course clandestine nommée La course noire qui doit se tenir à Mexico. Un dangereux truand mafieux leur demande de renoncer afin que ce soit son poulain qui gagne la course. Le duo refuse. Sur la route qui les mène à Mexico les hommes de main du truand les traquent pour les tuer. La rencontre avec une séduisante archéologue ne va pas arranger les affaires des deux hommes...
Surnommé le plus américain des réalisateurs italien le prolifique Antonio Margheriti a dés le début des années 60 touché avec brio à tous les genres cinématographiques. Sa longue et brillante filmographie, reflet de son indéniable talent, peut se targuer de contenir bon nombre d'oeuvres toutes plus intéressantes les unes que les autres. Dés les années 80 comme bon nombre de ses confrères il nous a offert ses versions des gros succès du box office américain d'alors, toute une série de sous Platoon, sous Rambo et autres sous Indiana Jones. Avant d'entamer cette longue liste de films il s'est hasardé dans un style oublié de
nos amis Italiens, le film de voitures, puisque hormis Le Mans circuit de l'enfer de Osvaldo Civirani il n'en existe que très peu en Italie. Discrètement sorti en France quatre ans après sa réalisation le méconnu Car crash fait donc figure d'exception.
Paul Little est un champion de stock-car. Nick est un mécanicien d'exception. Ensemble ils forment un duo imparable qui préparent leur prochaine course qui doit se dérouler à Mexico. Un dangereux truand polonais du nom de Eli Wronski exige d'eux qu'ils perdent cette course clandestine nommée La course noire. Le tandem n'a que faire de ses menaces, bien décidé à y participer et gagner. Ils dénichent même une magnifique Plymouth grâce à leur ami
Paquito vite tué par Wronski. Les sbires du truand les traquent pour les éliminer. Sur leur route Paul et Nick font la connaissance de Janice, une jeune et belle archéologue qui doit vendre une statuette aztèque à Mexico à un collectionneur milliardaire excentrique, Kirby. Paul tombe sous son charme mais il semblerait que des tueurs soient aussi à ses trousses pour l'assassiner. Paul et Nick décident de l'emmener avec eux à Mexico pour la protéger. Arrivé chez Kirby le trio se rend vite compte que l'homme est lui aussi aussi un escroc qui n'a aucune intention d'acheter les objets de Janice. Ils parviennent à s'échapper. Après avoir failli perdre la vie à plusieurs reprises ils arrivent à Mexico sains et saufs mais découvrent que
Janice travaillait en fait pour Wronski. Leur rencontre n'était qu'une mise en, scène mais la jeune femme n'avait pas prévu de tomber amoureuse de Paul. Tandis que Wronski est mis hors d'état de nuire par Nick la course noire démarre.
Pour sa seule réalisation dans ce style cinématographique bien spécifique Margheriti tente une approche du monde des courses de stock-car à l'américaine sans rien y apporter de bien nouveau. Il se contente d'utiliser les plus grosses ficelles du genre, aligne les clichés comme certains enfilent des perles le tout sur fond d'intrigue brouillon sinon embrouillée puisque se mélangent une histoire de statuettes volées, de collectionneur pas très clair dont
on ne comprend pas bien le rôle, de courses truquées, de mafia dépitée, l'ensemble plutôt mal imbriqué qui donne une désagréable impression de bâclage. Les personnages principaux sont de simples stéréotypes trop peu dessinés pour qu'on puisse réellement s'attacher à eux. On a d'un coté le fameux tandem Paul et Nick, deux amis inséparables, une solide amitié virile à la limite de l'ambiguïté. On pense souvent à Starsky et Hutch, Deux flics à Miami..., ce type de duo inséparable qui s'adore et passe son temps à se lancer des pics au rythme de leurs mésaventures. Malheureusement ce nouveau couple viril ne fonctionne pas vraiment malgré toute la bonne volonté des comédiens. Il manque cette alchimie, ce petit
quelque chose qui fait toute la différence. De l'autre coté on a une belle jeune femme un brin énigmatique qui va jeter le trouble entre les deux amis mais trop superficielle pour retenir l'attention d'autant plus qu'il est facile de deviner son jeu. Autour d'eux gravitent un mafieux polonais patibulaire, son homme de main, un collectionneur farfelu d'objets d'art portant des culottes de golf qui se révèle aussi grand amateur de bolides et son fidèle et flegmatique domestique joliment prénommé Gerschwin.
Toute la première partie du film mise en scène de façon plutôt anodine ressemble en fait à un téléfilm, un bon téléfilm d'action à l'américaine, mais avec peu de courses ou de poursuites en voitures, un comble pour un film
dont c'est le thème principal. En fait il faut attendre la seconde moitié du métrage pour que L'enfer en 4ème vitesse décolle enfin sur les chapeaux de roue. A partir du moment où le trio se retrouve chez l'excentrique milliardaire tout va vite, tout s'enchaine. Margheriti multiplie les péripéties transformant son film en une sorte de road movie échevelé qui ne laisse aucun répit au spectateur pris dans cette fureur mécanique. L'enfer en 4ème vitesse devient un véritable film de voitures avec poursuites, cascades, explosions à gogo, l'ensemble filmé avec brio cette fois comme si le cinéaste s'était réservé pour la fin. Il ne se contente plus seulement d'automobiles mais il nous sert également hélicoptère, camions, motos et même
un train qu'il fait dérailler et exploser. Car crash est un avant gout de ce que seront ses futurs films de guerre et d'action tout au long des années 80, un festival d'effets spéciaux pyrotechniques et de maquettes qui explosent. Margheriti s'offre même le luxe ici de faire sauter un barrage. De quoi ravir un spectateur qui lors de l'affrontement dans la carrière ne peut penser qu'aux Mad Max à venir. Une façon d'anticiper la vague des post nuke italiens au rabais. Bien sur cette épopée mécanique se terminera sur la fameuse course noire elle aussi filmée à cent à l'heure, une véritable course de stock-vars dans le feu et la poussière du désert.
L'interprétation n'est certes pas fabuleuse mais tout simplement correcte. Chaque comédien fait ce qu'il a à faire de façon professionnelle, ni plus ni moins, le duo Joey Travolta (le frère de John)/Vittorio Mezzogiorno, (une des gueules du cinéma Bis italien), en tête. L'espagnole Ana Obregon est oubliable. Il fallait surtout un atout féminin au film. On saluera par contre la prestation du truculent John Steiner, excellent, jubilatoire, cabotin dans le rôle de l'excentrique collectionneur. John semble s'être réellement amusé durant le tournage.
Avec L'enfer en quatrième vitesse connu sous différents titres chez nous Margheriti signe une agréable série B mécanique à l'américaine tout à fait distrayante parfois farfelue (la course dans la propriété de Kirby), un plaisir Bis familial aux parfums d'essence qui devrait plaire aux amateurs de voitures, de vitesse et de tôles froissées. Une preuve de plus que le cinéaste nous a rarement déçu.