The rift
Autres titres: L'abime / Endless descent / La cosa degli abissi / La grieta / Sirene 2 /
Real: Juan Piquer Simon
Année: 1990
Origine: Espagne / USA
Genre: Horreur
Durée: 83mn
Acteurs: Jack Scalia, Ray Wise, R. Lee Ermey, Deborah Adair, John Toles-Bey, Ely Pouget, Emilio Linder, Tony Isbert, Edmund Purdom, Luis Lorenzo, Frank Brana, Alvaro Labra, P. Martinez-Bordiu, Garrick Hagon...
Résumé: Un sous marin dernière génération, le Siren ; a subitement disparu dans les profondeurs de l'océan. Le gouvernement fait appel à son créateur, l'arrogant Wick Hayes, pour découvrir ce qui lui est arrivé. Il embarque dans le Siren 2 en compagnie d'une poignée de militaires indisciplinés. Non seulement il se heurte vite à l'autorité du commandant Phillips mais il doit aussi supporter le lieutenant Nina Crowley qui n'est autre que son ex-épouse. Sous les profondeurs de l'océan ils retrouvent enfin trace de la boite noire du Siren 1 coincée dans une caverne. Un plongeur part l'explorer mais il est attaqué par d'étranges algues qui habitent les lieux. C'est ensuite au tour du sous marin d'être la proie de créatures mutantes, résultats d'expériences génétiques secrètes qui vont décimer une bonne partie de l'équipage. Ce que le commandant ignore c'est qu'il y a également un traitre à bord du Siren 2...
En cette fin d'années 80 la mode est aux films de monstres marins qu'ils soient d'origine extra-terrestre ou du fruit d'expériences interdites. Suite au succès de Abyss virent ainsi le jour M.A.L et Leviathan entre autres. L'Italie s'empara du mouvement et nous offrit notamment Alien degli abissi de Antonio Margheriti. D'Espagne sous la houlette du prolifique Juan Piquer Simon nous vint The rift également connu sous le titre L'abime.
Le scénario n'a rien de très original puisqu'il se contente de reprendre le schéma classique de ce type de films, à savoir un sous marin ou tout autre submersible pris au piège dans les
profondeurs de l'océan par de féroces créatures qu'ils vont devoir combattre. Tout aussi peu originaux sont les personnages, de parfaits stéréotypes, du commandant détesté de tous au valeureux héros qui forcément va développer une romance au fond de l'eau, ici c'est l'ex-épouse du principal protagoniste qui retrouve donc son mari pour le meilleur et pour le pire. Il n'y a donc rien de très nouveau dans les profondeurs abyssales de la mer ce qui ne signifie en rien que The rift ne soit pas digne d'intérêt même si avec Juan Piquer Simon il n'est jamais facile de savoir à quoi s'attendre, le cinéaste étant capable du meilleur (Les diables de la mer) comme du pire (Le sadique à la tronçonneuse, Supersonic).
The rift s'avère être une petite série B fauchée mais finalement tout à fait jouissive. Tournée en huit semaines, cette coproduction hispano-américaine ne s'embarrasse guère de détails. Piquer Simon nous entraine sans tarder dans une aventure subaquatique effrénée. Pas de longues palabres, de discussions interminables. En quelques dix minutes il nous plonge au coeur de cette histoire de monstres que découvrent nos courageux militaires au fond d'une caverne à plus de 35000 sous lieues sous l'eau. Et il faut reconnaitre que Piquer Simon a de l'imagination. C'est à un véritable festival de créatures toutes plus belliqueuses les unes que les autres. auquel il nous invite. Algues mutantes corrosives et parasitaires qui se
reproduisent à une vitesse spectaculaire et envahissent le sous marin, poissons hybrides, tentacules poilues, poulpes gigantesques, amibes et monstres vermiformes géants ou encore créatures qui rappellent Alien Piquer Simon nous offre toute une flore et faune particulièrement savoureuses qu'il nous offre sans oublier la découverte des embryons mutants résultats d''expériences sur l'ADN contenus dans de petits sacs visqueux, une sorte de pouponnière qui là encore n'est pas sans rappeler celle de Alien 2. A cet univers démentiel s'ajoutent quelques effets pyrotechniques et surtout les jolis et angoissants décors de la caverne sous marine où se tapissent les monstres et une explosion d'effets
gore qui devrait ravir les amateurs de scènes sanguinolentes. Explosions de corps, membres coupés, têtes éclatées, victimes rongées par les algues... le cinéaste ibérique ne lésine pas sur les visions d'horreur, une des grandes forces de cette petite série B rondement menée, au rythme haletant, sans temps mort. Tout s'enchaine très vite. Aucune place pour l'ennui, Piquer Simon signe un film d'action horrifique haletant, explosif dans tous les sens du terme qui se termine sur un retournement de situation qui donne un peu l'impression que le metteur en scène, à cours d'idée après avoir trop vite détruit ses monstres et leur repère devait rebondir pour atteindre les 90 minutes syndicales. Se greffe
ainsi cette histoire de méchant traitre que vont devoir combattre les trois survivants, (le commandant, Hayes et son ex-épouse réconciliés mais est-ce une surprise?) s'ils veulent sortir vivants de cette aventure gluante.
Outre l'aberration du propos jamais crédible, des situations grotesques et l'aspect scientifique franchement risible on pourra regretter une interprétation un peu trop statique plus particulièrement les scènes à bord du sous marin. un peu mollassonnes. La vie à bord du submersible semble tourner au ralenti peu aidé par l'apathie du commandant. Voilà qui est dommage mais on n'est pas là pour chipoter et trouver un semblant de véracité, on veut
juste s'amuser, prendre du bon temps et profiter de cette petite pellicule, ce délire parfaitement assumé qui s'avère être un des meilleurs produits issus des block-busters que furent les matrices Abyss et autre Leviathan.
Pour mener à bien cette mission; guider ce régal horrifique qui se laisse voir avec grand plaisir quelques incontournables du cinéma de genre italien et ibérique tels Edmund Purdum, Tony Isbert et Frank Brana. A leurs cotés coproduction oblige quelques américains dont Ray Wise; R. Lee Ermey et deux stars des soaps des années 80 Deborah Adair (Les feux de l'amour, Santa Barbara, Melrose place...) et Jack Scalia le beau gosse de Dallas et
d'une pléthore de séries américaines d'alors.
Pour l'anecdote impossible de ne pas remarquer le bellâtre blond Pocholo Martinez-Bordiu dans le rôle trop bref de Sven, le ravissant plongeur blond. Jeune acteur espagnol à la santé très fragile, fils d'un baron et futur époux d'une des filles du président Suarez, Physiquement fort attrayant Pocholo écuma les castings après avoir exercé divers hauts métiers. Après être apparu dans quelques séries télévisées il est engagé sur The rift. Malheureusement pour le spectateur subjugué par sa beauté, il meurt assez rapidement. La raison en est simple. Las de son caractère et de ses incessantes prises de bec avec lui Piquer Simon s'en
débarrassa le plus vite possible à la grande joie de l'intéressé qui ne se priva pas de clamer haut et fort son plaisir de quitter un tel navet! S'il continue aujourd'hui à apparaitre régulièrement à la télévision américaine Pocholo, star médiatique en Espagne, s'est reconverti dans l'organisation de festivals techno et autres rave parties à Ibiza, un des rois des nuits chaudes de l'ile.