Rose rosse per il Fürher
Autres titres: Roses rouges pour le Fürher / Code name: red roses
Real: Fernando Di Leo
Année: 1968
Origine: Italie
Genre: Guerre
Durée: 97mn
Acteurs: James Daly, Pier Angeli, Peter Van Eyck, Gianni Garko, Nino Castelnuovo, Michael Wilding, Polidor, Sergio Ammirata, Gino Santercole, Mia Genberg, Ruggero De Daninos, Bill Vanders, Sergio Doria, Bianca Castagnetta, Max Turilli, Carla Puccini, Massimo Tocchi, Mimmo Dani, Tony Di Mitri, Max Dorian, Gianni Pulone, Marco Velsunte, Gilberto Galimberti, Raul Lovecchio, Felicita Fanny, Fedele Gentile, Ettore Geri, Domenico Maggio, Vittorio Richelmy, Antonio Monselesan, Francesca Romana Coluzzi, Omero Capanna, Alessandro Tedeschi, Giancarlo Badessi...
Résumé: Aidé d'un groupe de partisans le major Liston et quelques hommes ont pour mission de récupérer un important memorandum qui contient les plans détaillés codés d'une future attaque contre l'armée allemande. Le commando est parachuté sur Ostende...
Avant de devenir un des principaux monarques du film noir et du polar à l'italienne Fernando Di Leo mit en scène quelques petits films de genre dont Roses rouges pour le Furher, sa première vraie réalisation, à une époque où le film de guerre était encore plus ou moins d'actualité en Italie.
Londres, 1944. Au cours d'une soirée le major Mike Liston, un expert en sabotage, rencontre la jeune et belle journaliste française Jeanine Lemoine, en fait une espionne allemande. Il l'emmène à son hôtel et lui remet le plan d'une opération secrète nommée Roses Rouges
mais en quittant la chambre du major Jeanine est assassinée par un groupe de soldats allemands qui lui vole le précieux memorandum qui contient tous les détails sous forme codés d'un nouveau plan d'attaque contre l'armée allemande: l'ouverture d'un second front allié. Pour les récupérer des mains des nazis le major entourés de trois hommes sont parachutés sur Ostende. malheureusement deux des hommes du major à peine parachutés trouvent la mort sur un champ miné. Liston et son partenaire vont devoir tout mettre en oeuvre pour mener à bien leur mission aidé par un groupe de partisans.
Quatre ans après son premier film, Gli eroi di ieri, oggi e domani, Fernando Di Leo signe une
petite série de guerre sans grande originalité qui jamais ne se démarque vraiment de la production italienne d'alors. Di Leo tente d'imiter un certain cinéma américain sans malheureusement jamais sortir des sentiers battus. En résulte un film d'un classicisme ronronnant dont la trame rassemble tous les éléments du film de guerre et du film d'espionnage traditionnel: héros courageux, espions, traitres, infiltrations chez l'ennemi, double-jeu,.. sans oublier bien entendu l'éternel affrontement entre le bon allemand et le méchant officier nazi et l'indispensable histoire d'amour entre le héros et la belle et romantique partisane, le tout arrosé d'une bonne dose d'humour qu'on appréciera ou non. Si
cette absence d'originalité ne nuit pas vraiment à la qualité du film on regrettera surtout et avant tout le manque d'énergie dont souffre cette gentille (trop?) petite bande. Un peu trop bavard l'ensemble manque de dynamisme, de vitalité y compris dans ses scènes d'action déjà nombreuses au départ (essentiellement des séquences de bataille) d'autant plus que le suspens est lui aussi bien peu présent. Tout est cousu de fil blanc, convenu malgré l'effort de Di Leo d'intégrer à l'histoire un discours anti militariste évident. Aucune véritable surprise, aucun réel rebondissement ces Roses rouges pour le Fürher sont d'une linéarité exemplaire. On s'ennuierait presque par instant, le doigt tenté d'utiliser la touche avance
rapide de notre télécommande lors de certains passages.
En fait tout l'intérêt du film réside ailleurs du moins pour le passionné de l'oeuvre du cinéaste. Rose rosse per il Furher regroupe pour la première fois toute l'équipe qui par la suite ne quittera quasiment plus Di Leo jusqu'à la fin de sa carrière. Tout d'abord le film voit l'union artistique entre le metteur en scène et Tiziano Longo avec qui il fondera par la suite la maison de production, La Ferti Film,; qui produira notamment les deux films suivant de Di Leo (Brucia raggazo brucia[ et Amarsi male). C'est ensuite la première collaboration de techniciens et d'acteurs avec|/index.php?post/2022/11/Brucia-ragazzo-brucia] lesquels Di Leo travaillera régulièrement sur ses réalisations
futures: le maitre d'arme Gilberto Galimberti, le directeur de la photographie Franco Villa, l'assistant réalisateur Franco Lo Cascio et quelques fidèles comédiens dont Sergio Ammirata et Raoul Lo Vecchio. Roses rouges pour le Furher a donc des airs de film familial et c'est peut être ce qui lui donne son coté sympathique.
Petit film de guerre-espionnage filmé en territoire belge dont on retrouve au générique une distribution internationale et hétéroclite (l'américain James Daly, l'allemand Peter Van Eyck, l'ex-mari d'Elisabeth Taylor Michael Wilding, le fellinien Polidor, Gianni Garko, Nino Castelnuovo et la pauvre Pier Angeli morte d'une overdose de barbituriques deux ans plus
tard) Rose rouges pour le Furher reste quoiqu'il en soit une pellicule discrète, somme toute honnête, qui se laisse gentiment visionner. Entre autres scènes on retiendra plus spécialement l'hymne allemand chanté à tue-tête par les officiers et les invités qui martèlent de leurs bottes le sol où se donne la réception, l'occasion pour le cinéaste de multiplier étrangement les plans sur la poitrine des femmes et leur soutien-gorge, un régal pour les amateurs de chants allemands avec vue au balcon. On a vu bien pire dans ce style bien spécifique. On a vu mieux également. Ces Roses rouges demeureront anecdotiques dans la filmographie de son auteur.
A noter qu'il ne faut pas confondre le film de Di Leo avec SS camp 5 enfer de femmes, le nazisploitation de Sergio Garrone également connu sous le titre Roses rouges pour le Furher.